Le ministre israélien de l'Energie, Yuval Steinitz, a déclaré mardi que "de nouvelles idées" avaient été proposés dans le cadre de la médiation américaine autour du contentieux sur les frontières maritimes entre le Liban et Israël et l'exploitation des ressources d'hydrocarbures offshore, estimant qu'un "accord partiel" pouvait être trouvé dans le courant de l'année 2018.
"Il y a de nouvelles idées sur la table que je ne peux pas détailler", a déclaré M. Steinitz dans un entretien accordé à l'agence Reuters, publié mardi. "Il y a de la place pour un optimisme prudent, mais pas au-delà", a-t-il ajouté. "J'espère que dans les prochains mois, ou à la fin de l'année, nous arriverons à une solution ou, du moins, à une solution partielle à ce contentieux", a poursuivi le ministre israélien, indiquant que "rien n'est encore réglé".
Interrogée par Reuters, une porte-parole du ministre libanais sortant de l'Energie et de l'Eau César Abi Khalil s'est refusée à tout commentaire.
Il y a quelques mois, M. Steinitz avait déclaré qu’"une solution diplomatique est préférable pour les deux parties".
Le sous-secrétaire d’État américain pour le Proche-Orient, David Satterfield, avait mené une médiation entre Beyrouth et Tel-Aviv pour résoudre le litige frontalier opposant les deux pays. Ce litige découle du fait que l’État hébreu a décidé en 2011 d’officialiser sa zone économique exclusive en empiétant d’environ 850 km² sur celle – totalisant 22 730 km² – déclarée un an plus tôt par Beyrouth à l’ONU.
Les responsables libanais se sont montrés fermes face aux demandes israéliennes et aux propositions de compromis énoncées par M. Satterfield. Le chef de l’État, Michel Aoun, s’est néanmoins prononcé en faveur d’un arbitrage international sur ce litige.
(Pour mémoire : Total évitera de forer dans la zone contestée du bloc 9)
Unifier la position libanaise
Les déclarations du ministre israélien interviennent au lendemain d'une réunion tenue au palais présidentiel à Baabda entre le président Aoun, le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre désigné Saad Hariri. À l’issue de la réunion, Saad Hariri avait déclaré qu'il y avait "une atmosphère positive" à ce sujet. "Nous tentons d’œuvrer de façon positive pour avancer sur le dossier de la délimitation des frontières maritimes et terrestres", a-t-il ajouté.
Le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, et Amin Farhat, le chef de la délégation militaire en charge d’assister aux réunions tripartites rassemblant le Liban, Israël et la Force intérimaire de l’ONU au Liban-Sud (Finul), organisées régulièrement à Ras Naqoura, ont également assisté à la réunion.
La semaine dernière, le Liban avait lancé la phase d'exploration pour trouver des gisements de gaz naturel et de pétrole en Méditerranée orientale, dans les blocs 4 et 9 de la Zone économique exclusive (ZEE) du Liban, au large de ses côtes. Cette décision étaient intervenue au lendemain de l'approbation des plans d'exploration soumis par le consortium formé du français Total, de l'italien Eni et du russe Novatek.
En février dernier, Le Liban a signé ses deux premiers contrats d’exploration et de production d’hydrocarbures offshore avec le consortium Total-Eni-Novatek. La première phase d’exploration, qui s’étendra sur la période 2018-2020, devrait débuter en juin. Le consortium devra pendant cette période creuser deux puits en 2019, l’un dans le bloc 4 (au centre) et l’autre dans le bloc 9 (au Sud), dont une partie est revendiquée par Israël.
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J'espère que tout finira bien car tout le monde est de la part d'Israel a tort ou à raison
21 h 34, le 05 juin 2018