Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a réclamé hier à l’ambassadeur de la République islamique d’Iran, Mohammad Fateh Ali, la libération de Nizar Zakka, un Libanais détenteur de la Green Card américaine enlevé en septembre 2015 à Téhéran et détenu depuis dans les geôles iraniennes pour « liens étroits avec la communauté militaire et du renseignement aux États-Unis ».
L’annonce de la demande de M. Bassil a été faite à l’issue de la visite de l’ambassadeur iranien au palais Bustros, à l’occasion de la fin de la mission diplomatique de M. Fateh Ali au Liban. Il aura donc fallu 32 mois au palais Bustros pour se prononcer officiellement sur la détention de M. Zakka, sachant que ce positionnement s’est exprimé dans le cadre d’une visite d’adieux et non à travers la convocation de l’ambassadeur iranien par le ministre des AE.
Le Premier ministre Saad Hariri avait pour sa part appelé à plusieurs reprises à sa libération et avait affirmé suivre le dossier avec le chef de l’État Michel Aoun. Tenu au fait de l’information, Me Antoine Abou Dib, avocat de M. Zakka, s’est exclamé : « Mieux vaut tard que jamais ! » indiquant à L’Orient-Le Jour que « cette position officielle signifie que les autorités libanaises sont enfin convaincues de la détention arbitraire et illégale de Nizar Zakka ». « Le fait de réclamer sa libération signifie que l’État estime que mon client est innocent », a-t-il noté, exprimant l’espoir que « l’État iranien prenne acte de cette demande et y réponde officiellement, comme il est d’usage dans toutes les relations diplomatiques normales ».
La réponse iranienne presse, d’autant que la santé de M. Zacca semble de plus en plus déplorable. « Son épouse a pu le rencontrer mercredi », affirme à L’OLJ M. Abou-Dib, sur base d’informations qu’il a obtenues de membres de sa famille, notant que son client « arrive à peine à s’exprimer et n’a reçu aucun des soins que nécessite l’hémorragie dont il souffre ».
L’avocat précise par ailleurs que « la rencontre s’est effectuée dans une prison contrôlée par les gardiens de la révolution ». La famille avait fait état il y a deux jours de la « disparition » de M. Zakka, mais avait par la suite appris qu’il « n’était plus désormais dans l’aile des condamnés de droit commun mais entre les mains des gardiens de la révolution, qui avaient d’ailleurs mené l’instruction de son dossier ». « Ceci est inquiétant, d’autant que l’on sait les mauvais traitements qui lui ont été infligés lorsqu’il était sous leur pression au début de son incarcération », s’alarme enfin M. Abou Dib.
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LA LIBRE EXPRESSION
14 h 15, le 25 mai 2018