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Économie - Énergie

Abi Khalil promet plus d’électricité moins cher

Le ministre sortant de l’Énergie a également défendu la position de son ministère dans le dossier de l’appel d’offres annulé pour la location de nouveaux navires-centrales.

Les contrats de location des navires-centrales existants pourraient finalement être prolongés pour trois ans, à un prix moins élevé. Photo P.H.B.

Le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, César Abi Khalil, a communiqué hier lors d’une conférence de presse organisée au ministère certains détails concernant les décisions relatives au secteur de l’électricité adoptées la veille par le Conseil des ministres.

Un exercice habituel pour le responsable en fonction depuis décembre 2016, qui en a également profité pour défendre son bilan et tacler certains ministres, sur fond de querelles politiques, alors que les députés élus le 6 mai doivent s’entendre sur la composition d’un nouvel exécutif dans les semaines à venir.

Troisième barge
M. Abi Khalil est d’abord revenu sur l’avenir des deux navires-centrales que l’État loue à l’opérateur turc Karadeniz – Fatmagül Sultan, à Zouk, et Orhan Bey, à Jiyeh –, qui déploient un total de 370 mégawatts (MW). Lundi, le Conseil des ministres a décidé d’autoriser le ministère de l’Énergie à négocier une prolongation de trois ans à un prix plus avantageux, moins d’une semaine après avoir opté pour une extension d’un an sans modification des conditions.

Selon le ministre, les termes de la prolongation prévoient une baisse du prix du kilowattheure – de 5,85 à 4,95 centimes de dollar – hors carburant, et une hausse de la capacité louée de 200 MW supplémentaires, à travers la location « sans frais supplémentaires » d’un troisième navire-centrale. « Cela permettra aux Libanais d’avoir deux heures de courant de plus par rapport à l’été passé », a-t-il assuré. Le ministère a précisé qu’il n’y aurait néanmoins pas de changement de tarif de l’électricité pour le consommateur dans l’immédiat.

Répondant aux questions des journalistes, M. Abi Khalil a assuré que Karadeniz avait suffisamment intérêt à prolonger ce contrat pour accepter ces nouvelles modalités. Le ministre n’a toutefois pas fourni de calendrier précis concernant la suite des négociations entre l’opérateur turc et le ministère, ni précisé où la nouvelle barge serait arrimée.


(Lire aussi : Électricité : le Conseil des ministres acte un retour à la case départ)


Deir Ammar II
M. Abi Khalil est également revenu sur l’accord du Conseil des ministres lundi portant sur la modification du contrat entre l’État et la société en charge de la construction de la centrale électrique de Deir Ammar II (Liban-Nord), qui doit permettre d’en confier la gestion à la société chypriote J&P AVAX – enregistrée en Grèce – pour une durée de 20 ans. Pendant cette période, l’opérateur privé s’engage à vendre le courant produit à l’État avant de lui restituer les installations.

Le ministre a confirmé que la société a accepté un compromis permettant au Liban d’éviter d’être sanctionné suite au recours à une procédure d’arbitrage international formé par la société en raison d’un contentieux sur les modalités de paiement (comptabilisation ou non de la TVA dans le montant de l’accord). Il a en outre indiqué que le prix de vente du kWh à l’État devrait être fixé à 2,95 centimes de dollar au lieu de 4,2 centimes. Le ministre a cependant souligné que la nouvelle centrale, qui doit fournir autour de 550 MW supplémentaire sur le réseau, ne sera pas mise en service avant deux ans minimum. Il a enfin affirmé que le gouvernement l’avait autorisé à faire appel à un « avocat international » afin d’établir les modalités finales du contrat qui doit encore être signé avec J&P AVAX.

Solution temporaire
Le ministre a enfin évoqué le nouvel appel d’offres qui va être lancé pour permettre au Liban de disposer de façon temporaire d’une capacité supplémentaire « de 850 MW », le temps que le pays construise de nouvelles centrales. Cette solution fait partie des cinq axes du plan de sauvetage du secteur de l’électricité élaboré par le ministre de l’Énergie – en s’inspirant largement du plan Bassil de 2010 – et adopté en mars 2017 par le Conseil des ministres. Sa mise en œuvre, qui visait spécifiquement la location de nouveaux navires-centrales, avait été abandonnée au bout d’un peu plus d’un an, plusieurs voix ayant notamment dénoncé une procédure faite sur mesure pour Karadeniz.

Lundi, le Conseil des ministres a finalement décidé de lancer un nouvel appel d’offres avec un cahier des charges modifié et tenant compte des remarques de la direction des adjudications qui avait invalidé la précédente procédure. Les critères techniques devraient notamment permettre de favoriser d’autres types de solutions temporaires, notamment des unités de production terrestre. M. Abi Khalil n’a pas fourni d’autre détails concernant le calendrier et les modalités de cet appel d’offres, et s’est contenté de défendre la position de son ministère, qui avait, selon lui, « demandé l’annulation du premier cahier des charges » il y a plusieurs mois. Il a ajouté que le Conseil des ministres a cependant refusé cette requête car le premier appel d’offres était sous le coup d’un recours devant le Conseil d’État déposé en novembre 2017 par l’une des sociétés candidates, Middle East Power (MEP). Le ministre a conclu en affirmant que la juridiction administrative avait récemment débouté cette dernière, sans communiquer les références de la décision.



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