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Économie - Énergie

Électricité : le Conseil des ministres acte un retour à la case départ

Le nouveau cahier des charges devrait assurer une meilleure concurrence dans le processus de l’appel d’offres, maintes fois suspendu.

Le Orhan Bey qui alimente la centrale de Jiyeh depuis septembre 2013. Photo S.B.R

Le Conseil des ministres a décidé hier de mettre un terme à l’appel d’offres actuel « pour la production de 850 mégawatts (MW) de courant » et de lancer une nouvelle procédure, avec un cahier des charges modifié, dans lequel ont été ajoutées les remarques de la Direction des adjudications (DDA). Pour le moment, la production assurée par l’établissement public Électricité du Liban (EDL, qui détient le monopole de la production) atteint près de 1 800 MW, pour une demande allant de 3 000 à 3 200 MW.

Nouveau cahier des charges
« Il y aura un nouveau cahier des charges qui sera en principe rédigé par le ministère de l’Énergie puis revu par la Direction des adjudications (DDA). Celle-ci aura pour mission de vérifier que le cahier des charges est conforme aux lois en vigueur, particulièrement du point de vue administratif et financier, et qu’il garantit les principes de concurrence et de libre accès au marché », a expliqué à L’Orient-Le Jour une source proche de l’Inspection centrale (IC), dont dépend la DDA. 

« Je pense que cette fois-ci, la situation est davantage propice à la tenue d’un appel d’offres dans des conditions plus saines. Les critères techniques seront moins limités, ce qui permettra aux compagnies proposant des solutions » terrestres « (construction de centrales) de voir leurs offres retenues, alors qu’elles avaient été rejetées auparavant », a estimé la source proche de l’IC. « Nous savons d’ores et déjà que le nouveau cahier des charges prévoit par exemple un délai de dix semaines pour le lancement du marché et de neuf mois pour la livraison », a-t-elle illustré. Dans ce cas de figure, la compagnie General Electrics, dont le représentant en France avait expliqué lors de la Conférence de Paris (CEDRE) qu’elle est mesure de construire une centrale « en moins de huit mois » au Liban, pourrait voir son offre retenue. L’appel d’offres lancé en 2017 à la demande du Conseil des ministres avait en effet été jugé non conforme par la DDA, tandis que plusieurs voix ont dénoncé un cahier des charges sur mesure favorisant la location de deux barges supplémentaires à l’opérateur turque Karadeniz. Ce dernier loue deux navires-centrales à Électricité du Liban, le Orhan Bey (82 MW) et le Fatmagül Sultan (188 MW), alimentant respectivement la centrale de Jiyeh depuis septembre 2013 et la centrale de Zouk depuis avril 2013.


(Lire aussi : Une séance « fourre-tout » pour enterrer le gouvernement)


Une « éventuelle prolongation de trois ans du contrat passé avec Karadeniz » a été proposée lors du Conseil des ministres, et sera conditionnée par « les négociations menées par le ministre de l’Énergie, César Abi Khalil, afin que Karadeniz baisse ses tarifs actuels », a indiqué le ministre de l’Information Melhem Riachi, lors d’un point presse à l’issue de la conférence. M. Abi Khalil a d’ailleurs indiqué vouloir faire baisser les prix à 4,95 centimes de dollars le kWh, contre 5,85 actuellement. Les négociations viseraient aussi à permettre à l’État libanais de rompre son contrat avec Karadeniz sans pénalité financière. « Si ces conditions ne sont pas acceptées, nous ne prolongerons le contrat que pour un an, et pas trois », a ajouté M. Riachi. La semaine dernière, le gouvernement avait pourtant décidé de ne prolonger que d’un an le contrat entre l’État et la société turque. Fin avril, le gouvernement s’était opposé à la reconduction pour trois ans du contrat des deux navires-centrales et à la location de deux autres. 

L’exécutif a également approuvé la modification du contrat établi avec la société en charge de la construction de la centrale électrique de Deir Ammar (au Liban-Nord) afin d’en faire un contrat BOT (Build-Operate-Transfer), permettant de confier la gestion de cette centrale à l’entreprise privée J&P AVAX pour une durée de 20 ans, avant qu’elle ne soit reprise par l’État. Cette solution devrait permettre au Liban d’échapper à de lourdes amendes en raison d’un contentieux sur les modalités de paiement (comptabilisation ou non de la TVA dans le montant de l’accord) et le recours par la compagnie enregistrée en Grèce à une procédure d’arbitrage international. 



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