Constantin Zurayk. Photo NNA
Quelques mois après la création de l’État d’Israël et l’exode des Palestiniens en 1948, l’intellectuel et penseur syrien, Constantin Zurayk, a rédigé un essai intitulé « Le sens du désastre », « Ma’ana el-Nakba ». C’est ainsi que le mot Nakba, signifiant en arabe un immense désastre duquel il est difficile de se remettre, a été adopté pour décrire la naissance de l’entité israélienne et l’exode de dizaines de milliers de Palestiniens.
Constantin Zurayk a ainsi utilisé un terme jusqu’alors commun pour créer un concept qui sera utilisé dès lors pour désigner, pour les Arabes, l’un des pires moments ayant changé le cours de leur Histoire.
Le manuscrit de l’essai est précieusement conservé à la bibliothèque de l’Université américaine de Beyrouth (AUB).
Quand il écrit ce texte, à l’été 1948, Constantin Zurayk vient d’achever un mandat d’ambassadeur de Syrie auprès des Nations unies et des Etats-Unis et a repris son poste de professeur d’Histoire à l’AUB. Il avait préféré l’enseignement à la diplomatie.
A New York, il avait œuvré avec le penseur libanais Charles Malek auprès des Nations Unies pour accélérer le retrait des troupes françaises du Liban et de Syrie après l’indépendance des deux pays.
Dans la préface du manuscrit, Constantin Zurayk précise qu’il l’a rédigé entre le 25 juillet et le 5 août 1948, alors qu’il était au Park Hotel de Broumana. « La défaite des Arabes en Palestine n’est pas une calamité passagère ni une simple crise, mais un désastre (Nakba) dans tous les sens du terme, le pire qui soit arrivé aux Arabes dans leur longue histoire riche en drames », écrit-il.
L’essai sera publié à plusieurs reprises et le terme «Nakba » entrera rapidement dans le discours du monde arabe pour désigner aussi bien la création de l’État d’Israël et l’exode des Palestiniens en 1948 que la débâcle des troupes arabes en 1949. Toute cette période charnière, en fait, des pages – pas très glorieuses- de l’Histoire des peuples arabes. Plus tard, ce terme sera utilisé, dans toutes les langues, par les partisans de la cause palestinienne.
Constantin Zurayk, dont une rue de Beyrouth porte le nom, est né à Damas en 1909, au sein d’une famille grecque-orthodoxe. Il est l’un des pionniers du nationalisme arabe et l’un des précurseurs du modernisme arabe.
Il a occupé le poste de président de l’Université américaine de Beyrouth de 1954 à 1957 et a été l’un des fondateurs de l’Université de Damas. Il a vécu au Liban où il est mort en 2000.
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I – Les archives orales, pour raconter la Nakba
II – De Abdallah Ier à David Ben Gourion, les principaux acteurs de la Nakba
III – Entre Palestiniens et Arabes, une histoire d’instrumentalisation et d’abandon
ET MAINTENANT IL FAUT DU REALISME ET DES NEGOCIATIONS SERIEUSES ENTRE ISRAELIENS ET PALESTINIENS CES DERNIERS COMPRENANT QU,ISRAEL EST UN FAIT ET QU,ON NE PEUT JETER PERSONNE A LA MER ET LES AUTRES QU,IL FAUT ARRETER LES CARNAGES ET S,ASSEOIR SERIEUSEMENT SUR LA TABLE DES NEGOCIATIONS ET FAIRE LA PAIX !
19 h 31, le 16 mai 2018