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Les Européens et l'Iran à Bruxelles pour tenter de sauver l'accord nucléaire

"Nous voulons voir si la volonté politique exprimée par les parties restantes à l'accord peut déboucher sur des actions concrètes", a lancé M. Zarif à son arrivée pour s'entretenir avec ses homologues français, allemand et britannique, représentants des trois pays européens impliqués dans cet accord.

"Jetez Zarif hors de l'UE", "Non à Zarif", peut-on lire sur cette bandelore brandie par un activiste iranien lors d'une manifestation contre la visite du chef de la diplomatie iranienne à Bruxelles, le 15 mai 2018. AFP / POOL / Emmanuel DUNAND

Les Européens rencontraient mardi soir à Bruxelles le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Zarif pour assurer la survie de l'accord sur le nucléaire conclu avec Téhéran après le retrait des Etats Unis, et pour protéger leurs investissements en Iran, menacés par le rétablissement de sanctions économiques par Washington.

"Nous voulons voir si la volonté politique exprimée par les parties restantes à l'accord peut déboucher sur des actions concrètes", a lancé M. Zarif à son arrivée pour s'entretenir avec ses homologues français, allemand et britannique, représentants des trois pays européens impliqués dans cet accord.
"Le peuple iranien attend des retombées économiques. Nous voulons voir si nos partenaires sont en mesure de les délivrer", a plaidé M. Zarif. "Mais le temps presse", a-t-il averti, "nous attendons certaines garanties" au cours de cette réunion.

Les Européens veulent éviter à tout prix que l'Iran abandonne l'accord et relance son programme pour se doter de l'arme nucléaire. "Nous disons aux Iraniens: +Vous restez, nous restons (dans l'accord)+", a expliqué la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

"Nous allons vérifier ensemble comment on peut faire vivre cet accord après le retrait américain, sous réserve évidemment que la partie iranienne décide de le respecter intégralement", a confirmé à son arrivée à Bruxelles le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.
"Nous allons voir comment faire en sorte que des garanties soient apportées à l'Iran pour qu'il bénéficie des dividendes économiques de cet accord qui font partie intégralement des engagement pris en juillet 2015", a ajouté le ministre français.

Mais "il faut être réalistes", a reconnu son homologue britannique Boris Johnson: "Le principe de l'extra-territorialité des sanctions américaines peut être dissuasif pour les entreprises".
"Nous allons examiner les possibilités et instruments que nous avons pour défendre nos intérêts. Mais cela ne sera pas facile, c'est très clair pour nous", a renchéri son homologue allemand Heiko Maas.


(Lire aussi : Zarif entame sa mission de sauvetage de l’accord nucléaire)



Donnant donnant 
Mme Mogherini "fera rapport" de ces entretiens mercredi soir aux dirigeants de l'UE réunis en sommet à Sofia.

"Si l'Iran respecte ses engagements, l'UE respectera les siens. Ce sera le message" délivré par les 28 à Sofia, a promis mardi le président du Conseil européen Donald Tusk dans sa présentation du sommet.
"Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker présentera pour sa part différentes options pour protéger les intérêts économiques européens dans le commerce avec l'Iran", a précisé M. Tusk.

Le chef de l'Etat français Emmanuel Macron et le président russe Vladimir Poutine se sont entretenus mardi par téléphone et ont confirmé l'engagement de leurs deux pays à mettre en œuvre cet accord. M. Zarif était à Moscou lundi.

L'accord conclu en juillet 2015 après des années d'âpres négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) a permis de geler le programme nucléaire iranien jusqu'en 2025. C'était son seul propos, insistent les Européens.

En échange de leur soutien, les Européens attendent des concessions de l'Iran pour dissiper les inquiétudes suscitées par son programme de missiles balistiques.
"On va tester les intentions iraniennes, leur dire qu'il est indispensable de faire des gestes dans les autres domaines", a expliqué une source européenne.
"Nous ne nous faisons pas d'illusions sur ce que l'Iran fait dans la région", a souligné Boris Johnson. "Mais nous pensons que nous pouvons aborder ces questions en dehors de l'accord", a-t-il assuré.

Ce dialogue doit être séparé de l'accord sur le nucléaire", a insisté Mme Mogherini. Ses services se disent très sceptiques sur les chances de voir aboutir une renégociation incluant les missiles.


(Lire aussi : Pourquoi les Iraniens ont baissé le ton) 



Programme balistique
"L'Iran n'a pas l'intention d'abandonner son programme balistique. Les Iraniens le considèrent comme un pilier de la sécurité nationale et un puissant instrument de dissuasion", assure Nathalie Tocci, directrice de l'Istituto Affari Internazionali (IAI) et conseillère de Federica Mogherini dans un entretien à la revue italienne Formiche.

Les dirigeants européens misent sur la disposition montrée par le président iranien Hassan Rohani a discuter de ces problèmes.
"On va tout faire pour le conforter", a assuré un diplomate européen. Le président iranien est fragilisé par le mécontentement provoqué par les difficultés économiques, s'inquiète un responsable européen impliqué dans les négociations avec Téhéran.

La sortie des Etats-Unis pourrait entraîner un rapprochement entre Moscou et les Européens, une évolution rare vu les tensions de ces dernières années.
Les Américains sont préoccupés par ce rapprochement. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'est entretenu ces derniers jours avec ses homologues européens signataires de l'accord pour leur demander de poursuivre leur "forte coopération" avec Washington, a rapporté lundi le département d'Etat américain dans un communiqué. Il a estimé que les Etats-Unis et leurs alliés européens avaient des intérêts identiques: "Faire en sorte que l'Iran ne se dote jamais de l'arme nucléaire" et "contrer les activités déstabilisatrices du régime iranien dans la région", selon ce communiqué.



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Les Européens rencontraient mardi soir à Bruxelles le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Zarif pour assurer la survie de l'accord sur le nucléaire conclu avec Téhéran après le retrait des Etats Unis, et pour protéger leurs investissements en Iran, menacés par le rétablissement de sanctions économiques par Washington. "Nous voulons voir si la volonté politique...

commentaires (2)

IL VOUS FAUT DES MEGAS DECULOTTAGES MINISTRE ZARIF POUR SAUVER... SI TRUMP CERTES LE VEUT... LE CHIFFON NUCLEAIRE !

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 36, le 15 mai 2018

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Commentaires (2)

  • IL VOUS FAUT DES MEGAS DECULOTTAGES MINISTRE ZARIF POUR SAUVER... SI TRUMP CERTES LE VEUT... LE CHIFFON NUCLEAIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 36, le 15 mai 2018

  • Le photo ne dit pas si Mohamed Zarif a serré la main de la diplomate européenne Frederica Mogherini lors de leur rencontre le 15 mai à Bruxelles !

    Un Libanais

    17 h 25, le 15 mai 2018

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