Rechercher
Rechercher

Liban - initiative

La confiance, thème central du concours interscolaire de la Fondation Michel Chiha

Siniora fait l’éloge d’un « pluralisme positif », qui inspire « des échanges culturels entre les différentes couches de la société sur la base de l’acceptation de l’autre, de la coopération et de l’entraide ».

Prix Michel Chiha : une vue de l’assistance.

« Ce qui fait le malaise du monde, c’est la ruine de la confiance (…). Voici que le doute a tout miné et que la suspicion a tout ravagé. » (Le Jour, 4 mars 1951). « Le Liban (…) souffrirait moins d’une crise économique qu’un autre pays si la confiance régnait dans l’administration et dans l’État. » (Le Jour, 7 juin 1952). Pensez-vous que ces phrases écrites par Michel Chiha en 1951 et 1952 pourraient s’appliquer au Liban d’aujourd’hui et pourquoi ?

C’est sur le thème de la confiance dans les pouvoirs publics, clé de voûte de la vie institutionnelle et sociale, que le concours Michel Chiha a porté cette année. La Fondation Michel Chiha a rendu publics hier, au cours d’une cérémonie qui s’est tenue au Bristol, les noms des lauréats de ce concours interscolaire instauré en 1962, et auquel ont participé cette année 350 élèves des classes terminales, venus de 39 écoles publiques et privées de tous les mohafazats.

La cérémonie s’est tenue en présence de l’ancien président de la Chambre Hussein Husseini, de l’ancien chef de gouvernement Fouad Siniora, des anciens ministres Michel Khoury et Michel Eddé, du directeur du ministère de l’Éducation nationale Fady Yarak, de Chibli Mallat, du directeur du bureau de presse de la présidence Rafic Chelala, de la fille de Michel Chiha, Madeleine Hélou, et d’un certain nombre de personnalités officielles du monde politique et culturel, de directeurs d’écoles et de parents.

Participation record
Membre de la Fondation Michel Chiha, Isabelle Doumet Skaff a modéré la cérémonie, soulignant en particulier la participation record d’élèves au concours 2018. « Le thème de la confiance nous a paru approprié en cette année d’élections législatives où les tensions internes, la corruption et l’instabilité minent les fondements du pays », a-t-elle dit. Et de rappeler que, pour Michel Chiha, « l’effondrement du facteur confiance équivaut à la rupture du lien social, la victoire du soupçon et l’extension du désordre »

Pour sa part, Madeleine Hélou a choisi, plutôt que de parler du thème du concours, de brosser le portrait de son père qu’elle a d’abord décrit comme un homme qui nourrissait « une passion absolue » pour cette « création unique » que sont le Liban et son corollaire absolu, le « vivre en commun ». Mme Hélou a évoqué « les combats d’intellectuel et de citoyen » de son père et de la devise invariable qui était la sienne, « la primauté du spirituel » ; elle a également parlé de « son immense souci, l’éducation, point de départ et point d’arrivée de toute société ». La fille de Michel Chiha a également évoqué « le côté très attentif et émouvant de sa personnalité en famille », celle d’un époux et d’un père exceptionnellement attentif à chacun, malgré « ses soucis intenses et quotidiens ». Elle a également évoqué la figure d’un homme amoureux de la nature, qui « l’emmenait à travers les vignobles délaissés et les bois pleins de mystères » cueillir « des azéroles et des poires sauvages », et ranimer « toutes les plantes en difficulté ».
 « Vous réalisez avec moi que Michel Chiha n’était pas vraiment l’homme austère et doctoral qu’on imagine, en pensant à l’auteur de la Constitution de 1926 », a-t-elle conclu.

Mallat et le plurilinguisme
À son tour de parole, Chibli Mallat a parlé de l’importance du plurilinguisme dans la culture de Michel Chiha. « La maîtrise des langues pourrait bien être l’une des principales réalisations du Liban ; c’est le legs de Michel Chiha », a-t-il affirmé.

Dernier à prendre la parole, l’ancien Premier ministre Fouad Siniora a rejoint M. Mallat dans une commune définition de la confiance comme étant « le sentiment de sécurité dans une société gouvernée par l’autorité de la loi ». Par ailleurs, évoquant la figure du pape Jean-Paul II et sa formule « le Liban est plus qu’un pays, c’est un message de pluralisme », M. Siniora a parlé d’un « pluralisme positif » qui inspire « des échanges culturels entre les différentes couches de la société sur la base de l’acceptation de l’autre, de la coopération et de l’entraide », loin de « la lettre » des règles sociales et de leur « politisation ».

Les lauréats
En arabe : 1er Hussein Hassan Zeaïter (école Amjad), 2e ex aequo Obeida Hussein Ammache (Imam Ali – Mabarrat) et Mira Halabi (Jamhour), 3e ex aequo Yara Mohammad Fakih (école publique de Bazourieh) et Mirvana Roger Lteif (École des sœurs basiliennes choueirites-Dora).

En français : 1er Georges Abi Younès (Mont La Salle), 2e Hadia Amaari (Collège Protestant français), 3e Céline Dibé (Collège N.-D. de Nazareth).

En anglais : pas de premier ni de troisième prix. Deuxième prix Ghina Nasser Sabeh (Hussameddine Hariri – Makassed, Saïda).

Les prix sont ainsi récompensés : premier prix, 3,5 millions de livres ; deuxième, 2,5 millions ; troisième, 1 million de livres. Les dates du prochain concours seront annoncées en octobre prochain. Pour toute information sur le concours de la Fondation Michel Chiha : asfarclaude@yahoo.fr ou 03-28 31 38.


RQ : Cet article a été corrigé le 14 mai 2018 à 11h30. Hadia Amaari, 2e prix en français, est au Collège Protestant et non à l'école évangélique comme précédemment écrit.


Pour mémoire
La Fondation Michel Chiha remet les prix aux lauréats de son concours annuel

Onze lauréats pour le prix Michel Chiha : un « amoureux et un précurseur de la pensée libanaise »

« Ce qui fait le malaise du monde, c’est la ruine de la confiance (…). Voici que le doute a tout miné et que la suspicion a tout ravagé. » (Le Jour, 4 mars 1951). « Le Liban (…) souffrirait moins d’une crise économique qu’un autre pays si la confiance régnait dans l’administration et dans l’État. » (Le Jour, 7 juin 1952). Pensez-vous que ces phrases...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut