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Liban - Distinction

Onze lauréats pour le prix Michel Chiha : un « amoureux et un précurseur de la pensée libanaise »

L’ensemble des lauréats du concours aux côtés de M. Fady Yarak, du ministre de l’Information Ramzi Jreige et de l’ancien ministre Tarek Mitri.

La Fondation Michel Chiha a organisé samedi dernier à l'hôtel Le Bristol de Beyrouth une émouvante cérémonie pour la remise des prix du concours organisé par la fondation, portant sur la pensée de Michel Chiha. Le concours était ouvert à l'ensemble des élèves du cycle secondaire des différentes régions du pays.
Onze prix ont été décernés à 11 lauréats. La cérémonie s'est déroulée en présence de l'ancien ministre Michel Eddé, président de la Fondation Michel Chiha, de Mme Madeleine Pierre Hélou (fille de Michel Chiha), des députés Marwan Hamadé et Henry Hélou (petit-fils de Michel Chiha), du ministre de l'Information Ramzi Jreige, de l'ancien ministre Tarek Mitri, de M. Fady Yarak, directeur général du ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur.


Le concours a porté sur deux citations de Michel Chiha, l'une portant sur la politique intérieure et l'autre sur le problème palestinien. Les élèves pouvaient rédiger leur texte en français, en arabe ou en anglais.
Les trois lauréats pour la langue française sont Alia Karam du Grand Lycée franco-libanais (fille de l'ancien ambassadeur Simon Karam), Jad Aoun (deuxième prix) et Moussa Prince (troisième prix), tous deux du Collège Louise Wegmann.


Pour les travaux en langue arabe, le premier prix est revenu à Aline Meghaizel du lycée Saint-Élie de Darb es-Sime, le deuxième a été remporté ex aequo par Raneem al-Assaad de l'Institut national évangélique pour filles et garçons de Saïda, et Hind Choucair des Makassed - école Khadija el-Koubra. Enfin, le troisième prix, ex aequo lui aussi, a été attribué à Rita Saliba du Collège des sœurs des Saints-Cœurs de Jbeil et à Ayten Diab de l'Institution Sainte-Anne des sœurs de Besançon de Beyrouth.
Enfin, pour les rédactions en anglais, les lauréats sont Enzo al-Adm du lycée Broummana pour le premier prix, Serena Maria Dib du Collège Notre-Dame de Nazareth-Beyrouth pour le deuxième prix, et Rayan Dabbous du Collège protestant français pour le troisième prix.

 

L'allocution de Tarek Mitri
La cérémonie de remise des prix a été marquée notamment par une allocution de l'ancien ministre Tarek Mitri, qui a évoqué l'engagement et le rôle central qu'a joués Michel Chiha dans la détermination des fondements du système politique libanais. M. Mitri a fait un parallèle entre les écrits de Michel Chiha et la situation actuelle au Liban, mettant l'accent sur l'une des idées maîtresses de Michel Chiha, qui considère que le Liban est un pays de minorités (communautaires) associées, réfutant ainsi l'idée de majorité. Pour Tarek Mitri, cette notion de minorités associées va à l'encontre du projet d'alliance des minorités, qui ne fait que placer les minorités en confrontation avec la majorité. L'ex-ministre a insisté en outre sur la nécessité de sauvegarder les valeurs et les principes que défendait déjà Michel Chiha, à savoir le pluralisme, le système démocratique, la spécificité du Liban, le système libéral et l'ouverture sur le monde. Poursuivant sa mise en perspective, l'ex-ministre a souligné le réalisme des écrits de Michel Chiha, rappelant que le Liban, décrit dans ses œuvres comme une terre d'accueil des étrangers persécutés, a connu et connaît actuellement une déviation, menant vers la xénophobie, un comportement qui va à l'encontre des aspirations du penseur-philosophe.
Celui qui est décrit par ses proches comme « un amoureux et un précurseur de la pensée libanaise » a été découvert grâce à ses écrits par les jeunes du secondaire qui ignoraient, pour la plupart, l'impact et l'héritage que leur avait laissés Michel Chiha.

 

(Lire aussi : Michel Eddé à la tête de la prestigieuse Fondation Michel Chiha)

 

Les trois lauréats du concours français
Alia Karam, le premier prix en expression française du concours, a travaillé sur « Politique Intérieure » et le thème du multiconfessionnalisme au Parlement. De sa rencontre littéraire avec Michel Chiha, Alia se dit affectée et totalement fascinée par l'ouverture d'esprit de celui qui fut le fondateur du Jour. Elle qui est allée se renseigner avant tout auprès de son père a aujourd'hui énormément appris sur le Liban. Après l'étude de l'œuvre de Michel Chiha, Alia a « gagné en foi, a ressenti de l'amour, de la dévotion » pour son pays, et ce malgré les obstacles et les problèmes qu'a connus et que connaît le Liban. Pour Alia, la pensée de Chiha devrait être adoptée et suivie par l'ensemble des citoyens d'aujourd'hui afin de reconstruire le Liban, car « les communautés ne sont pas dépassées et il est important, non pas de les ignorer, mais de les mettre en valeur et de prendre en considération leurs aspirations, le pluralisme religieux étant une richesse ».
Moussa Prince, le troisième prix en expression française, nous décrit Michel Chiha et sa pensée en deux mots, « humaniste et visionnaire ». « Humaniste car il a vu l'appartenance à la nation au-delà de l'appartenance à la communauté », souligne Moussa Prince qui relève que la philosophie de Michel Chiha est de « tirer vers l'entente ». Et d'ajouter : « Visionnaire car il a parfaitement su entrevoir les conflits et les débordements liés à la création d'un État à partir d'une religion », comme ce fut le cas suite à la création de l'État d'Israël. Pour Moussa Prince, les mots de Michel Chiha sont « intemporels, et découvrir le passé permet d'analyser le présent » dans lequel Michel Chiha est aujourd'hui totalement ancré. Ses écrits sont intemporels car la situation et les mentalités au Liban n'ont guère évolué.


Aux propos de Moussa, Jad Aoun, deuxième prix dans la catégorie français, ajoute la « vision pleinement internationale » adoptée par Michel Chiha qui propose une réflexion globale « faite d'argumentation et de contre-points ».
Pour la majorité de ces élèves, la découverte des écrits de Michel Chiha fut une vraie révélation, mais cette plongée au cœur de la pensée du fondateur du Jour s'est accompagnée d'un sentiment de frustration, celui de ne pas en connaître assez sur le Liban. Tous s'accordent à encourager les autres élèves à participer à l'édition 2017 du concours proposé par la fondation, car le voyage proposé par Michel Chiha est une quête permanente permettant d'entrevoir l'environnement politico-culturel qui nous entoure chaque jour.

 

 

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La Fondation Michel Chiha a organisé samedi dernier à l'hôtel Le Bristol de Beyrouth une émouvante cérémonie pour la remise des prix du concours organisé par la fondation, portant sur la pensée de Michel Chiha. Le concours était ouvert à l'ensemble des élèves du cycle secondaire des différentes régions du pays.Onze prix ont été décernés à 11 lauréats. La cérémonie s'est...
commentaires (1)

"L'éloge ne corrige pas la malfaçon...."

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 15, le 17 mai 2016

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Commentaires (1)

  • "L'éloge ne corrige pas la malfaçon...."

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 15, le 17 mai 2016

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