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Campus - PORTRAIT

La caricature pour Mohammad Nohad Alameddine, une voix et une voie

Lauréat du premier prix du concours « La plume de pierre », organisé par la Fondation Pierre Sadek, cet étudiant en illustration à l’Alba a vu sa caricature exposée à l’école Estienne à Paris.

Mohammad Nohad Alameddine dessine pour une cause : le Liban. Sa mère qui est architecte a détecté son talent d’artiste à l’âge de trois ans et l’a orienté dans cette direction. Ce n’est qu’en 2005, à l’âge de dix ans, que son art a pris une tournure politique. Jusqu’alors, il dessinait principalement des portraits un peu inspirés de caricatures. « J’agrandissais souvent les nez des portraits que je dessinais par exemple », précise-t-il. L’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri l’a marqué au point de le faire adhérer à une cause : celle du Liban de ses rêves. Ses dessins jusqu’alors dépourvus de message sont désormais imprégnés de politique. « La caricature est ma façon de communiquer les sentiments qui m’animent et de faire passer des messages qui touchent aux problèmes sociaux », confie-t-il. C’est ainsi que naît le caricaturiste en herbe qu’il est aujourd’hui. Mohammad Nohad Alameddine a trouvé sa voix et sa voie.

Les choses se concrétisent lorsqu’il décide d’entreprendre des études en illustration à l’Académie libanaise des beaux-arts (Alba) et de participer par la suite au concours La plume de pierre, organisé en collaboration avec la Fondation Pierre Sadek. L’étudiant gagne le premier prix pour son dessin montrant le rocher de Raouché écrasé par un bâtiment moderne, et se retrouve à l’école Estienne à Paris, où sa caricature est montrée à l’exposition Presse Citron. À travers ce dessin, le jeune homme dénonce l’expansion des bâtiments aux dépens de l’espace public qu’est supposée être la côte libanaise. Il dénonce également la privatisation des plages libanaises qui transforme une journée en bord de mer en un luxe réservé aux plus privilégiés, ainsi que l’exploitation acharnée et sauvage de la nature par certains leaders politiques.

À Paris, il réalise l’ampleur et la complexité de sa cause, le Liban, par rapport à celles des autres, plus banales à ses yeux. « J’ai rencontré les caricaturistes de Charlie Hebdo qui défendent la liberté d’expression avec grand acharnement, surtout depuis les attentats dans leurs locaux en 2015. Ils m’ont fait part de leur admiration vis-à-vis de la cause qui est la mienne et m’ont encouragé à persévérer… »

Mohammad Nohad Alameddine aimerait exposer ses caricatures sur les murs dans les rues de Beyrouth pour dénoncer les injustices et donner plus de visibilité aux causes qu’il défend. Cette approche style Banksy lui permettrait de toucher plus de gens. « L’art doit nous faire sentir quelque chose », estime-t-il, ajoutant que la rue est le terrain le plus « fertile » pour animer les sentiments. « La publication de mes dessins en ligne m’intéresse moins, car j’estime qu’en cette ère de la technologie, le web connaît un flux de millions d’images par minute et que les internautes ne s’attardent pas très longtemps sur chacune d’entre elles. La rue, c’est du concret », estime-t-il.


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