La présidente de l'Union des handicapés du Liban et membre de la commission d’observation des élections législatives, Sylvana Lakkis, a démissionné vendredi de ses fonctions au sein de la commission. Photo Hassan Assal
La présidente de l'Union des handicapés du Liban et membre de la commission d’observation des élections législatives, Sylvana Lakkis, a démissionné vendredi de ses fonctions au sein de la commission, alors que le scrutin est prévu le 6 mai.
Lors d’une conférence de presse tenue au siège de l'ONG Legal Agenda, Mme Lakkis a justifié sa décision par le fait qu’elle n’a pas pu remplir ses fonctions de surveillance des campagnes électorales. "Je ne serais pas un faux témoin", a dit Mme Lakkis, qui s’est plaint du manque de ressources mises par le ministère de l’Intérieur à la disposition de la commission, mais aussi de l’interprétation réductrice des fonctions de cette dernière qui "sont restées limitées à la surveillance des médias, mais non aux violations commises par les ministres-candidats par exemple".
Selon Mme Lakkis, l'action de la commission a été, jusqu’à ce jour, sélective et partielle, puisque "seules les petites listes avec des candidats peu connus ont fait l’objet d’une surveillance assidue", une sélectivité qui, selon elle, fait dévier les objectifs de cette commission, notamment celui de s’assurer du principe d’équité parmi les candidats. "J’ai eu l’impression d’avoir été désignée à ce poste non pas pour représenter la société civile et plus précisément les personnes handicapés, mais dans le but d’occulter les droits de ces dernières", a-t-elle ironisé.
Dans la soirée, le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a réagi à la démission de Mme Lakkis. Insistant sur l'"importance" de la commission d’observation, il a indiqué que son ministère n'était pas responsable du retard de l’allocation des crédits destinés à l'instance, pointant du doigt "certaines administrations au sein des ministères concernés", sans préciser de quelles ministères il s'agit. Assurant que le ministère de l'Intérieur a adopté une politique de "neutralité" depuis le début de la campagne électorale, M. Machnouk a déclaré qu'il respectait la société civile dont est issu Sylvana Lakkis, demandant à cette dernière de revenir sur sa décision.
Prévue par la nouvelle loi électorale, la commission dite indépendante est chargée de surveiller le déroulé des opérations en prévision des élections et de s’assurer de leur transparence et de l’intégrité du processus dans son ensemble.
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Une dame qui respecte sa fonction et qui refuse de cautionner des magouilles ! !
07 h 19, le 21 avril 2018