Tout est prêt pour la consultation électorale à l’étranger, annoncent conjointement Machnouk et Bassil

Tout est prêt pour l’organisation de la consultation électorale à l’étranger, ont affirmé hier dans une conférence de presse conjointe au palais Bustros les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, Nouhad Machnouk et Gebran Bassil. Le vote se fera en deux temps, le 27 avril, dans six pays arabes, et deux jours plus tard, le 29 avril, dans 34 pays étrangers.
S’exprimant en premier, M. Machnouk a attribué la véritable « paternité » du projet à M. Bassil , allant jusqu’à affirmer que le vote des émigrés est « la réforme la plus importante assurée par la nouvelle loi électorale ». Ultérieurement, a-t-il ajouté, les expatriés éliront leurs propres députés. M. Machnouk a conclu sa déclaration en assurant que le vote des expatriés sera « transparent et significatif ».
Pour sa part, M. Bassil a remercié le ministère de l’Intérieur pour sa « coopération » , précisant que le processus électoral tout entier est du ressort exclusif du ministère de l’Intérieur. M. Bassil a invité toute commission de contrôle internationale ou officielle qui souhaiterait suivre ce processus à se faire connaître, ajoutant que le déroulement du scrutin pourra être suivi en direct sur des écrans.
En ce qui concerne la gestion de la journée électorale, M. Bassil a précisé qu’elle sera assurée par le personnel diplomatique et consulaire disponible, sachant que le ministère de l’Intérieur n’est pas en mesure de l’assurer lui-même.
Pour ce qui est du nombre d’électeurs, M. Bassil a indiqué que jusqu’à la clôture des délais d’inscription, 92 810 électeurs s’étaient inscrits, un chiffre qui est tombé à 82 970, après vérification des noms. Les pays où les expatriés voteront sont au nombre de 40, avec la Guadeloupe, a-t-il précisé. Le nombre d’urnes sera de 232, réparties sur 116 bureaux de vote. Les bureaux de vote seront ouverts partout de 7 heures à 22 heures, heure locale. Les enveloppes contenant les bulletins seront transportées par voie aérienne, et déposées à la Banque du Liban, le décompte des voix devant avoir lieu simultanément avec les votes locaux.

La surveillance des bulletins
Au cours d’un échange avec les journalistes, M. Machnouk a rejeté les contestations de Nabih Berry et Walid Joumblatt, précisant « qu’elles ne reposent sur aucune connaissance sérieuse du processus de vote ». Les bulletins ne seront sans surveillance qu’à bord de l’avion qui les transporte au Liban. « Faut-il mettre un surveillant dans chaque soute à bagages ? » a-t-il lancé avec ironie.
Nous avons demandé à la commission de surveillance des élections de déléguer des représentants à l’étranger ; ses délégués pourront vérifier le bon déroulement du scrutin, aux côtés des fonctionnaires des Affaires étrangères et, éventuellement, de l’Intérieur. Les journalistes pourront suivre sur des écrans de télévision spécialement installés le bon déroulement du scrutin.
Sur un autre plan, M. Machnouk a admis que la candidature de ministres « fait problème » et affirmé qu’aux prochaines élections législatives, « il serait préférable » qu’un gouvernement qui ne compte pas de candidats gère l’opération.
Pour sa part, M. Bassil a jugé « anormal » qu’un ministre cesse toute activité, du seul fait qu’il est candidat aux élections. Il a déploré les campagnes destinées à mettre en doute l’intégrité du scrutin, estimant qu’elle conduirait à réduire le taux de participation au vote.
M. Machnouk a confirmé que la crise, surgie en novembre-décembre à la suite de la démission sans précédent du Premier ministre Saad Hariri depuis l’Arabie saoudite, s’est répercutée significativement sur le taux d’enregistrement des électeurs dans le Golfe.

Harb : Prévenir toute falsification
Le député Boutros Harb a cependant fortement mis en doute les promesses d’intégrité du scrutin, telles que formulées par les deux ministres. Il a souligné dans une déclaration de presse « la nécessité de mettre au point un mécanisme de surveillance du processus électoral, pour qu’il cesse d’être sous la supervision d’un ministre candidat qui met à profit l’État et ses institutions pour servir ses intérêts électoraux et personnels ». Et le député de Batroun de préciser qu’il faut « mettre au point un mécanisme destiné à empêcher le ministère des Affaires étrangères de falsifier les résultats du scrutin ». « Qu’est-ce qui nous garantit que les enveloppes contenant les bulletins de vote ne seront pas remplacées ou gonflées (durant leur transport, NDLR) ? » a-t-il lancé.