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Liban - Législatives 2018 - Portrait

Georges Choucair : des bancs du CPL à la société civile

L’ancien responsable estudiantin est candidat au siège grec-orthodoxe de Beyrouth II sur la liste de Salah Salam.

Georges Choucair.

Révolté, il l’est depuis sa jeunesse. Engagé depuis les années 90, Georges Choucair n’a jamais cessé de lutter pour ses idéaux, à savoir principalement la souveraineté du pays. Son combat politique, il l’a commencé adolescent, sur les bancs du secondaire, lorsqu’il s’est lancé dans la lutte contre la tutelle syrienne. Une lutte prolongée plus tard à l’université, rue Huvelin, à l’Université Saint-Joseph, où il étudiera le droit avant de se spécialiser en finances en France.
C’est sur les campus que Georges Choucair intègre les rangs du courant du général Michel Aoun, ce qui lui vaudra d’être arrêté quatre fois pour ses activités politiques estudiantines. Il occupe les postes de représentant du Courant patriotique libre (CPL) à Huvelin entre 1996 et 1999, puis est élu membre du comité central des étudiants de cette formation au niveau national en 2000 et 2001, avant de devenir membre du comité fondateur du parti en 2005. Durant la guerre de juillet 2006, il est chargé de la gestion de plusieurs écoles mobilisées par le CPL pour accueillir les réfugiés.
M. Choucair a ensuite été conseiller financier de Gebran Bassil en 2010 et 2011, lorsque ce dernier était ministre de l’Énergie et de l’Eau. Puis, de 2011 à 2014, il a été conseiller du ministre des Télécoms de l’époque, Nicolas Sehnaoui.
Mais, en 2016, il quitte le CPL pour poursuivre ses activités politiques et sociales dans les rangs de la société civile.
« J’ai quitté le CPL parce que j’ai considéré que la mission ultime, qui était de libérer le Liban, avait été réalisée », indique Georges Choucair, aujourd’hui consultant dans le domaine des télécoms. « J’ai été témoin d’agissements avec lesquels je n’étais pas d’accord et qui contredisaient ce à quoi j’aspirais au niveau de la gouvernance et du fonctionnement du parti », ajoute-t-il, révélant avoir fait l’objet de « pressions et de menaces internes » à un moment. « C’est une phase de mon passé dont je suis fier, mais c’est une phase qui est terminée », ajoute-t-il.
« Depuis 2005 (date du retrait des troupes syriennes du Liban), je pense que nous vivons une période décevante au niveau politique. Il y a eu une désillusion face à l’avenir du pays. On croyait que tout allait rentrer dans l’ordre, mais ça n’a pas été le cas », estime le candidat. Mais il n’a pas baissé les bras pour autant.

« On y croit vraiment »
La page du CPL tournée, il se tourne donc vers la société civile, avec qui il travaille aujourd’hui d’arrache-pied. Aussi se porte-t-il candidat au siège grec-orthodoxe de Beyrouth II sur la liste Beyrouth el-Watan (Beyrouth, la patrie) menée par le journaliste Salah Salam, rédacteur en chef du journal al-Liwa’.
« Nous avons réuni les membres de la société civile dans le cadre de la coalition Koullouna Watani. Nous avons réussi à présenter des candidats dans plusieurs circonscriptions », explique-t-il.
« On y croit vraiment. Si nous pouvons avoir un candidat élu dans chaque circonscription, nous pourrons constituer un bloc parlementaire. Si nous sommes unis, il y a une chance d’avoir une alternative réelle. Notre liste représente le citoyen beyrouthin avec toutes ses colorations », souligne M. Choucair, avant d’ajouter : « Essayez-nous, et, si le résultat ne vous plaît pas, votez à nouveau pour les politiciens en charge maintenant. »
Concernant son programme électoral, Georges Choucair compte renforcer le rôle des députés et régler la crise du logement à Beyrouth. « J’entends également œuvrer en vue d’éliminer les discriminations dont la femme fait l’objet dans la loi ainsi que les discriminations basées sur le genre », précise-t-il, estimant que la réforme de la loi sur le statut personnel mérite un débat national.
Au niveau de la crise des réfugiés syriens, il se déclare « favorable au dialogue avec le régime syrien pour régler une crise qui pose un véritable problème économique et social ».
Concernant la polémique sur les armes du Hezbollah, le candidat estime qu’il faut avant toute chose « établir une stratégie de défense nationale qui donnera in fine des résultats au niveau de l’arsenal du parti chiite ».
Questionné sur le fait que la liste dans laquelle il se présente soit un complément à la liste du courant du Futur, Georges Choucair dément : « Il y a quelques personnes sur notre liste qui ont des affinités avec le courant du Futur, mais nous ne sommes pas dépendants de la liste du Futur. Cette affirmation est complètement fausse. »
« Nous avons chacun sa propre histoire et ses appartenances passées. Nous avons constaté des erreurs là où nous étions, mais nous pensons que le peuple mérite mieux : voilà pourquoi nous nous sommes unis dans une liste d’indépendants. Il y a d’ailleurs eu des pressions du Futur sur certains de nos candidats pour qu’ils se retirent… » conclut-il.

Révolté, il l’est depuis sa jeunesse. Engagé depuis les années 90, Georges Choucair n’a jamais cessé de lutter pour ses idéaux, à savoir principalement la souveraineté du pays. Son combat politique, il l’a commencé adolescent, sur les bancs du secondaire, lorsqu’il s’est lancé dans la lutte contre la tutelle syrienne. Une lutte prolongée plus tard à l’université, rue...

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