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Économie - Télécoms

GDS, Waves et Trisat vont louer la fibre optique d’Ogero

Les DSP pourront toutefois raccorder à la fibre certains usagers qui ne seront pas directement reliés par l’organisme public.

Le réseau de fibre optique que les DSP vont louer est celui qu’Ogero prévoit de déployer sur tout le territoire dans les prochains mois. Nadege/Bigstock

Nouveau développement dans le dossier de la fibre optique au Liban : le ministère des Télécoms a autorisé les fournisseurs de données (Data Service Provider ou DSP) GlobalCom Data Services (GDS), Waves (propriétaire du service Connect) et Trisat à louer le réseau déployé par Ogero jusqu’à leurs abonnés respectifs plutôt que d’installer le leur. Selon plusieurs sources concordantes, le ministère a donné son nouveau feu vert en mars dernier.

« Nous n’avons pas fait d’annonce pour communiquer sur la délivrance de ces nouvelles autorisations environ deux mois après la suspension par le Conseil d’État de celles accordées en juin 2017 », a indiqué à L’Orient-Le Jour le PDG de GDS, Habib Torbey. Ni la direction d’Ogero, l’organisme public chargé de gérer le secteur des télécoms au Liban, ni les responsables des deux autres DSP n’étaient joignables dans l’immédiat. La fibre optique doit permettre aux usagers de bénéficier d’une vitesse de connexion internet de plusieurs dizaines de mégabits/secondes (Mb/s) – contre une moyenne de 2 à 4 Mb/s actuellement.


Principe et exception
Les nouvelles autorisations permettent aux trois DSP de louer la fibre à Ogero sur une portion allant du central internet à l’utilisateur final, portion sur laquelle ils pourront installer leurs propres équipements (répartiteurs, dérivateurs, transmetteurs, etc.). « Ogero reste propriétaire de la fibre et peut donc en principe changer de DSP à tout moment », précise M. Torbey, sans dire dans quelles conditions les sociétés actuelles pourront être révoquées et remplacées.

Le réseau de fibre optique que les DSP vont louer est celui qu’Ogero prévoit de déployer sur tout le territoire dans les prochains mois. L’opération doit être exécutée par le chinois Huawei (avec la société libanaise Serta Channels), le finlandais Nokia (et Powertech) et l’américain Calix (avec BMB), trois opérateurs sélectionnés en février à l’issue d’un l’appel d’offres lancé fin 2017. Les détails de ce déploiement à 283 millions de dollars n’ont pas encore été communiqués, notamment concernant la répartition géographique entre les opérateurs et le choix des technologies utilisées d’une zone à l’autre : FTTH (la fibre jusqu’à l’appartement) ; FFTB/FFTO (jusqu’à l’immeuble ou le bureau) ou FTTC (jusqu’à l’armoire de rue).

Le prix de la location varie d’un DSP à l’autre. « Il y a d’abord un loyer à proprement parler de 1 dollar par mètre et par an ; les DPS devront également verser une partie de leurs revenus annuels à l’État, soit 20 % pour GDS et 40 % pour Waves et Trisat, entre autres frais », explique M. Torbey. Selon une source proche du dossier, la différence entre les participations est liée aux conditions dans lesquelles les DSP concernés ont obtenus leurs licences respectives.


(Lire aussi dans Le Commerce du Levant : Imad Kreidieh : « 85% des internautes verront leur vitesse de connexion multipliée par dix en 2018 »)


Décret-cadre
Exception à la règle, la nouvelle autorisation permet aux DSP d’installer leur propre fibre pour raccorder en fibre les utilisateurs qu’Ogero ne prévoit pas d’atteindre. « Cela ne concernera que quelques cas, dans la mesure où l’organisme prévoit d’optimiser le raccordement pour répondre aux besoins des gros consommateurs de données », justifie M. Torbey. Ce dernier concède néanmoins que plusieurs détails relatifs à la mise en œuvre de ces autorisations doivent encore être discutés.

L’une de ces questions concerne le sort réservé à la fibre optique déjà installée par les DSP entre juin 2017 et janvier 2018, soit la période précédant la suspension des premières autorisations délivrées par le ministère des Télécoms par le Conseil d’État. En juin dernier, le ministère avait en effet autorisé GDS, Waves et Trisat à utiliser les conduits d’Ogero pour déployer leur propre fibre optique afin de raccorder leurs clients. La décision avait alors été dénoncée par les DSP concurrents ainsi que par les salariés d’Ogero craignant pour leurs emplois. Le ministère avait lui justifié sa décision en invoquant un décret adopté en Conseil des ministres en 2000 accordant à ces trois DSP le droit de passage et de connexion au réseau de l’État. En décembre 2017, la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) saisissait le Conseil d’État qui suspendait, un mois plus tard, la décision du ministère pour se prononcer sur le fond – ce qu’il n’a pas encore fait. Il reste que les nouvelles autorisations rendent les précédentes caduques, tandis que le ministère serait, selon les sources précitées, en train de préparer un décret-cadre pour réglementer la gestion de la fibre optique au Liban.



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