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Liban - Législatives 2018

Beyrouth I : Le vote du Tachnag plus décisif que jamais

Les batailles seront essentiellement menées au niveau des quatre sièges non arméniens.

Lors de la cérémonie du lancement de la liste « Beyrouth n° 1 », alliance entre les Forces libanaises, les Kataëb et Michel Pharaon.

Au total trente-trois candidats répartis sur cinq listes (deux complètes, fruits des alliances entre des partis politiques, une complète et deux incomplètes issues essentiellement de la société civile et d’indépendants) mèneront la course vers l’hémicycle le 6 mai prochain à Beyrouth I.

Ils essaieront de remporter, chacun selon sa communauté, l’un des huit sièges réservés à cette circonscription : trois arméniens-orthodoxes, un arménien-catholique, un maronite, un grec-orthodoxe, un grec-catholique et un pour les minorités. Trois députés sortants (Nadim Gemayel, Michel Pharaon et Serge TerSarkissian) briguent un nouveau mandat.

Avec le rattachement de Medawar à la circonscription de Beyrouth I qui englobait Achrafieh, Rmeil et Saïfi, le vote arménien, qui constitue près de 28 % des voix (plus de 38 000 électeurs sur quelque 134 000), devient décisif, ce qui n’était pas tout à fait le cas lors des législatives de 2009.

De ce fait, la bataille se mènera essentiellement, selon des observateurs, entre d’un côté la liste formée par le Courant patriotique libre, le courant du Futur, le Tachnag et le Hentchag, et d’un autre côté par celle issue de l’alliance des Forces libanaises, des Kataëb et de Michel Pharaon. Les trois autres listes issues de la société civile et des indépendants n’auront pas les mêmes chances, « mais le facteur de la surprise n’est pas à minimiser », note-t-on.

C’est ce qu’affirment d’ailleurs des sources qui suivent de près le dossier électoral à Beyrouth I. Selon elles, le fait que la société civile se présente sur trois listes différentes va éparpiller les voix en faveur des deux autres listes. Par conséquent, la société civile n’a aucune chance d’assurer le coefficient électoral, et donc pas de sièges. Le nombre des indécis a sensiblement baissé, constatent ces milieux. Leurs voix seront principalement accordées aux listes appuyées par les partis politiques.

Ce qui n’est pas l’avis de Ziad Abs, ancien cadre du CPL exclu du parti et qui se présente sur la liste Koullouna Watani issue de la société civile. « Nous aurons au moins un siège à Beyrouth I », assure-t-il à L’Orient-Le Jour, citant dans ce cadre plusieurs sondages effectués par différentes parties sur la circonscription. « Notre rassemblement a un avantage sur les autres listes de la société civile, affirme-t-il. Nous avons réussi à présenter soixante-six candidats dans onze circonscriptions, sous le même nom, celui de Koullouna Watani (voir par ailleurs). À Beyrouth, on est confiant que la société civile percera les listes des partis traditionnels. Nous misons beaucoup sur la volonté de changement des gens. »


(Lire aussi : Levon Telvizian, un candidat qui s’engage pour le droit à la ville du citoyen)


Batailles intestines au sein des listes
C’est le pari que lance aussi Massoud Achkar, candidat indépendant allié au CPL-Futur-Tachnag et Hentchag, qui se dit confiant, la liste sur laquelle il figure étant « en bonne position » jusqu’à présent.

D’après les observateurs susmentionnés, des batailles intestines seront menées au sein d’une même liste en faveur de tel ou tel candidat. La voix arménienne faisant le plus grand poids dans la région, deux ou trois des quatre sièges arméniens seraient remportés par le Tachnag. La bataille se jouera, selon eux, principalement sur les sièges maronite, grec-catholique, grec-orthodoxe et minoritaire.

Sur le plan maronite, la course à l’hémicycle se jouera entre Massoud Achkar, proche collaborateur de l’ancien président élu assassiné Bachir Gemayel, et Nadim Gemayel, fils de celui qui reste le symbole de la résistance aux yeux de nombreux électeurs de Beyrouth I. Sur le plan grec-catholique, ce sont Michel Pharaon et Nicolas Sehnaoui qui s’affronteront. Selon des sources informées, bien que le CPL mettra tout son poids pour faire élire le numéro deux du parti, les chances de Nicolas Sehnaoui de faire son entrée au Parlement ne sont pas très fortes. Quant au siège grec-orthodoxe, il sera disputé entre Nicolas Chammas, représentant de la bourgeoisie beyrouthine, et Imad Wakim, cadre FL.



Voici les listes qui concourent pour les huit sièges de la circonscription Beyrouth I (Achrafieh-Rmeil-Medawar-Saïfi).


« Beyrouth I la forte » : CPL, Futur, Tachnag, Hentchag
Alexandre Matossian (arménien-orthodoxe, Tachnag) ; Antoine Pano (minoritaire, CPL) ; Hagop Terzian (arménien-orthodoxe, Tachnag) ; Massoud Achkar (maronite, indépendant) ; Nicolas Chammas (grec-orthodoxe, indépendant) ; Nicolas Sehnaoui (grec-catholique, CPL) ; Sebouh Kalpakian (arménien-orthodoxe, Hentchag) ; Serge Jokhadarian (arménien-catholique, Tachnag).

« Beyrouth n° 1 » : FL, Kataëb, Michel Pharaon
Alina Klonsian (arménienne-
orthodoxe) ; Avédis Dakessian (arménien-orthodoxe) ;
Carole Noura Babikian (arménienne-orthodoxe) ;
Imad Wakim (grec-orthodoxe, FL) ; Jean Talouzian (arménien-catholique) ; Michel Pharaon (grec-catholique, indépendant) ;
Nadim Gemayel (maronite, Kataëb) ; Riad Akel (minoritaire, FL).

« Koullouna Watani » : société civile
Gilbert Doumit (maronite, Li Baladi) ; Joumana Salloum (minoritaire, Li Baladi) ; Laury Haytayan (arménienne-orthodoxe, Li Baladi) ;
Levon Telvizian (arménien-orthodoxe, Li Baladi) ;
Lucien Bou Rjeili (grec-catholique, Vous puez !) ; Paulette Yacoubian (arménienne-orthodoxe, Sabaa) ;
Yorgui Teyrouz (arménien-catholique, Li Baladi) ; Ziad Abs (grec-orthodoxe-Sah).

« Nous sommes Beyrouth » : indépendants
Georges Sfeir (maronite) ; Michelle Tuéni (grecque-orthodoxe) ; Rafic Bazerji (minoritaire) ; Sebouh Mekhjian (arménien-orthodoxe) ; Serge TerSarkissian (arménien-catholique).

« Fidélité à Beyrouth » : indépendants
Antoine Kalaydjian (arménien-catholique) ; Gina Chammas (minoritaire) ; Robert Abiad (grec-orthodoxe) ; Roger Choueiri (maronite).


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Au total trente-trois candidats répartis sur cinq listes (deux complètes, fruits des alliances entre des partis politiques, une complète et deux incomplètes issues essentiellement de la société civile et d’indépendants) mèneront la course vers l’hémicycle le 6 mai prochain à Beyrouth I. Ils essaieront de remporter, chacun selon sa communauté, l’un des huit sièges réservés à...

commentaires (9)

Les Arméniens du Liban sont des Libanais. Mais comment on definit le peuple Libanais ?

Viken Hannessian

20 h 23, le 30 mars 2018

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Commentaires (9)

  • Les Arméniens du Liban sont des Libanais. Mais comment on definit le peuple Libanais ?

    Viken Hannessian

    20 h 23, le 30 mars 2018

  • Cent treize ans après le génocide ottoman et l'exode, les Arméniens du Liban sont-ils une communauté à part au Liban ou une partie définitivement 100% du peuple libanais ?

    Un Libanais

    19 h 50, le 28 mars 2018

  • JE VOTE FL UN POINT C’EST TOUT

    Bery tus

    14 h 53, le 28 mars 2018

  • PARTOUT LES ETABLES VONT ATTIRER LE GROS DES MOUTONS FANATIQUES, SUIVISTES ET BELEURS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 42, le 28 mars 2018

  • Sans rien n'y comprendre au vote arménien, je dis simplement, que c'est une chance pour le Liban , d'avoir une communauté de cette qualité. Je n'exclus pas les autres ne vous y méprenez pas.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 21, le 28 mars 2018

  • Je vote société civile. Tout sauf les partis classiques ! Nous devons donner une chance aux nouveaux venus qui ont fait leur preuve dans des secteurs mitoyens à la politique pure. Sans cela, il n'y aura jamais de vrai changement au Liban. D'ailleurs, si nous votons et obtenons les mêmes politiciens, je ne vois pas comment ça pourrait arranger les choses...

    Grand Duc

    10 h 09, le 28 mars 2018

  • Entre traditionnels et nouveaux visages Beyrouth I ne semble pas vouloir opter pour la nouvelle bourgeoisie . A suivre .

    Antoine Sabbagha

    08 h 35, le 28 mars 2018

  • je vote societe civile seulement, meme si elle a absolument zero chance de passer. c'est fini, y'en a marre de leur decoupage electoral pour nous forcer la main, et puis l'equipe de bras bassés qu'on a eu n'a rien su faire a part encaisser leur salaire...

    George Khoury

    07 h 59, le 28 mars 2018

  • C'est bien connu et bien identifié le principe des vases communicants. Plus, il y aura des listes, et plus les voix se trouveront éparpillées... Défavorisant ainsi les listes des "favoris" ... Mais comment faire pour appliquer la démocratie ? Cela fait partie des règles démocratiques... Il revient au peuple de faire les bons choix tenant compte de ces enjeux. D'où l'importance de bien informer les électeurs. Enfin, sans les petites listes, il n'y aura jamais de renouveau dans le pays ... En général les idées innovantes sont au départ "l'oeuvre" de ceux qui se lancent en politique. Sans oublier ceux qui ont l'expérience et les réseaux (dans sons sens le plus noble) nationaux et internationaux (les grands partis) dont le parti tachnag peut s'en honorer. Il y a aussi d'autres partis bien sur.

    Sarkis Serge Tateossian

    02 h 08, le 28 mars 2018

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