Au total trente-trois candidats répartis sur cinq listes (deux complètes, fruits des alliances entre des partis politiques, une complète et deux incomplètes issues essentiellement de la société civile et d’indépendants) mèneront la course vers l’hémicycle le 6 mai prochain à Beyrouth I.
Ils essaieront de remporter, chacun selon sa communauté, l’un des huit sièges réservés à cette circonscription : trois arméniens-orthodoxes, un arménien-catholique, un maronite, un grec-orthodoxe, un grec-catholique et un pour les minorités. Trois députés sortants (Nadim Gemayel, Michel Pharaon et Serge TerSarkissian) briguent un nouveau mandat.
Avec le rattachement de Medawar à la circonscription de Beyrouth I qui englobait Achrafieh, Rmeil et Saïfi, le vote arménien, qui constitue près de 28 % des voix (plus de 38 000 électeurs sur quelque 134 000), devient décisif, ce qui n’était pas tout à fait le cas lors des législatives de 2009.
De ce fait, la bataille se mènera essentiellement, selon des observateurs, entre d’un côté la liste formée par le Courant patriotique libre, le courant du Futur, le Tachnag et le Hentchag, et d’un autre côté par celle issue de l’alliance des Forces libanaises, des Kataëb et de Michel Pharaon. Les trois autres listes issues de la société civile et des indépendants n’auront pas les mêmes chances, « mais le facteur de la surprise n’est pas à minimiser », note-t-on.
C’est ce qu’affirment d’ailleurs des sources qui suivent de près le dossier électoral à Beyrouth I. Selon elles, le fait que la société civile se présente sur trois listes différentes va éparpiller les voix en faveur des deux autres listes. Par conséquent, la société civile n’a aucune chance d’assurer le coefficient électoral, et donc pas de sièges. Le nombre des indécis a sensiblement baissé, constatent ces milieux. Leurs voix seront principalement accordées aux listes appuyées par les partis politiques.
Ce qui n’est pas l’avis de Ziad Abs, ancien cadre du CPL exclu du parti et qui se présente sur la liste Koullouna Watani issue de la société civile. « Nous aurons au moins un siège à Beyrouth I », assure-t-il à L’Orient-Le Jour, citant dans ce cadre plusieurs sondages effectués par différentes parties sur la circonscription. « Notre rassemblement a un avantage sur les autres listes de la société civile, affirme-t-il. Nous avons réussi à présenter soixante-six candidats dans onze circonscriptions, sous le même nom, celui de Koullouna Watani (voir par ailleurs). À Beyrouth, on est confiant que la société civile percera les listes des partis traditionnels. Nous misons beaucoup sur la volonté de changement des gens. »
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Batailles intestines au sein des listes
C’est le pari que lance aussi Massoud Achkar, candidat indépendant allié au CPL-Futur-Tachnag et Hentchag, qui se dit confiant, la liste sur laquelle il figure étant « en bonne position » jusqu’à présent.
D’après les observateurs susmentionnés, des batailles intestines seront menées au sein d’une même liste en faveur de tel ou tel candidat. La voix arménienne faisant le plus grand poids dans la région, deux ou trois des quatre sièges arméniens seraient remportés par le Tachnag. La bataille se jouera, selon eux, principalement sur les sièges maronite, grec-catholique, grec-orthodoxe et minoritaire.
Sur le plan maronite, la course à l’hémicycle se jouera entre Massoud Achkar, proche collaborateur de l’ancien président élu assassiné Bachir Gemayel, et Nadim Gemayel, fils de celui qui reste le symbole de la résistance aux yeux de nombreux électeurs de Beyrouth I. Sur le plan grec-catholique, ce sont Michel Pharaon et Nicolas Sehnaoui qui s’affronteront. Selon des sources informées, bien que le CPL mettra tout son poids pour faire élire le numéro deux du parti, les chances de Nicolas Sehnaoui de faire son entrée au Parlement ne sont pas très fortes. Quant au siège grec-orthodoxe, il sera disputé entre Nicolas Chammas, représentant de la bourgeoisie beyrouthine, et Imad Wakim, cadre FL.
Voici les listes qui concourent pour les huit sièges de la circonscription Beyrouth I (Achrafieh-Rmeil-Medawar-Saïfi).
« Beyrouth I la forte » : CPL, Futur, Tachnag, Hentchag
Alexandre Matossian (arménien-orthodoxe, Tachnag) ; Antoine Pano (minoritaire, CPL) ; Hagop Terzian (arménien-orthodoxe, Tachnag) ; Massoud Achkar (maronite, indépendant) ; Nicolas Chammas (grec-orthodoxe, indépendant) ; Nicolas Sehnaoui (grec-catholique, CPL) ; Sebouh Kalpakian (arménien-orthodoxe, Hentchag) ; Serge Jokhadarian (arménien-catholique, Tachnag).
« Beyrouth n° 1 » : FL, Kataëb, Michel Pharaon
Alina Klonsian (arménienne-
orthodoxe) ; Avédis Dakessian (arménien-orthodoxe) ;
Carole Noura Babikian (arménienne-orthodoxe) ;
Imad Wakim (grec-orthodoxe, FL) ; Jean Talouzian (arménien-catholique) ; Michel Pharaon (grec-catholique, indépendant) ;
Nadim Gemayel (maronite, Kataëb) ; Riad Akel (minoritaire, FL).
« Koullouna Watani » : société civile
Gilbert Doumit (maronite, Li Baladi) ; Joumana Salloum (minoritaire, Li Baladi) ; Laury Haytayan (arménienne-orthodoxe, Li Baladi) ;
Levon Telvizian (arménien-orthodoxe, Li Baladi) ;
Lucien Bou Rjeili (grec-catholique, Vous puez !) ; Paulette Yacoubian (arménienne-orthodoxe, Sabaa) ;
Yorgui Teyrouz (arménien-catholique, Li Baladi) ; Ziad Abs (grec-orthodoxe-Sah).
« Nous sommes Beyrouth » : indépendants
Georges Sfeir (maronite) ; Michelle Tuéni (grecque-orthodoxe) ; Rafic Bazerji (minoritaire) ; Sebouh Mekhjian (arménien-orthodoxe) ; Serge TerSarkissian (arménien-catholique).
« Fidélité à Beyrouth » : indépendants
Antoine Kalaydjian (arménien-catholique) ; Gina Chammas (minoritaire) ; Robert Abiad (grec-orthodoxe) ; Roger Choueiri (maronite).
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Viken Hannessian
20 h 23, le 30 mars 2018