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À La Une - Terrorisme

La France rendra mercredi un hommage national au "héros" des attaques

Deux proches du jihadiste Radouane Lakdim toujours en garde à vue.

Une photo du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, tué par un jihadiste après s'être substitué à une otage lors d'attaques et d'une prise d'otages dans un supermarché de la ville de Trèbes, dans le sud de la France, est attachée à un bouquet de fleurs devant la gendarmerie de Carcassonne, le 26 mars 2018. AFP / Eric CABANIS

La France rendra mercredi un hommage national au gendarme "héros" des attaques de vendredi, tué par un jihadiste après s'être substitué à une otage et qui avait pour principe, selon sa mère, de faire passer sa "patrie avant sa famille".

La cérémonie d'hommage national au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame aura lieu mercredi à partir de 11h30 (09h30 GMT) aux Invalides, à Paris, monument abritant des invalides de guerre et une nécropole militaire, a indiqué la présidence française.

Le président Emmanuel Macron prononcera un éloge funèbre en mémoire de l'officier de gendarmerie dont la mort "en héros" aux mains du jihadiste suscite une vive émotion.
Le militaire, qui aurait eu 45 ans en avril, a succombé samedi à ses blessures. Son autopsie a mis en évidence des lésions par balles non létales et révélé une grave plaie de la trachée et du larynx par arme blanche.

Sa mère, Nicole Beltrame, a décrit sur la radio RTL un être "loyal, altruiste et depuis tout petit au service des autres, engagé pour la patrie".
Pour sa veuve, Marielle, il a accompli "le geste d'un chrétien": il "se sentait intrinsèquement gendarme. Pour lui, être gendarme, ça veut dire protéger. Mais on ne peut comprendre son sacrifice si on le sépare de sa foi personnelle", a-t-elle déclaré à l'hebdomadaire chrétien La Vie, parlant d'un retour à la foi "de façon forte" de son époux, "vers la trentaine".

Deux jours après les attaques, l'enquête se poursuivait, mobilisant plus de 200 personnes. Deux proches du jihadiste Radouane Lakdim, qui a tué quatre personnes dans le sud de la France avant d'être abattu, étaient toujours en garde à vue lundi: la compagne du tueur, âgée de 18 ans, et un ami de Lakdim, âgé de 17 ans. Tous deux nient toute implication, selon le procureur de la République de Paris.

La première, qui dit s'être convertie à 16 ans, a crié "Allah Akbar" lors de son interpellation vendredi, mais "conteste avoir été associée au projet mortifère de son petit ami", a déclaré le procureur, François Molins, lundi soir.
Fichée "S", elle n'avait plus de contacts téléphoniques avec Lakdim depuis janvier mais est soupçonnée d'avoir poursuivi des échanges via une application, a-t-il précisé.
Le matin du périple sanglant de son compagnon, "elle a posté une sourate promettant l'enfer aux mécréants", selon le procureur.

Français d'origine marocaine, Lakdim était fiché pour radicalisation et suivi à partir de 2014 par les services du renseignement. Mais aucun "signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l'acte terroriste" n'avait été décelé chez ce petit délinquant radicalisé, selon M. Molins.


(Lire aussi : Arnaud Beltrame, le gendarme tombé en "héros")



Pas de "risque zéro"
Des critiques se sont élevées au sujet de son suivi. A droite et à l'extrême droite, certains ont évoqué, à l'image de la présidente du Front national (extrême droite) Marine Le Pen, une "défaillance profonde" du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme.

"Dans un contexte où le risque zéro n'existe pas, ce nouvel attentat terroriste illustre le caractère endogène de la menace qui continue à peser sur nous", a ajouté François Molins.

Dans la petite ville de Trèbes, la vie a repris difficilement son cours. Peu d'élèves se sont ainsi rendus lundi matin à l'école L'Aiguille, à quelques encâblures du supermarché où la prise d'otages a eu lieu, a constaté une journaliste de l'AFP. Au supermarché, la station-essence a rouvert. En revanche, le magasin est fermé ainsi que l'accès. Les enquêteurs poursuivaient lundi leur travail sur les lieux.

Les hommages au lieutenant-colonel Beltrame ont continué lundi. Le pape François qui a condamné l'attaque, a salué "le geste généreux et héroïque" du gendarme dans un télégramme à l'évêque de Carcassonne et de Narbonne, Mgr Alain Planet.

Une ville du Sud-Ouest, Pau, a, elle, décidé de baptiser une de ses rues au nom de ce héros qui "a donné un sens nouveau à des mots qui étaient trop oubliés ou utilisés sans véritable fondement", à savoir "héroïsme" et "sacrifice", a expliqué son maire, le centriste François Bayrou.



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