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Liban - Interview express

Nehmé Mahfoud : Je défendrai mes principes et les opprimés

Le candidat Nehmé Mahfoud au siège grec-orthodoxe de Tripoli. Photo N.M.

Candidat au siège grec-orthodoxe de la circonscription du Liban-Nord II qui regroupe les trois cazas de Tripoli, Minié et Denniyé, membre de la liste complète du courant du Futur, l’enseignant et syndicaliste engagé expose pour L’Orient-Le Jour les grandes lignes de son programme électoral.

Quel est votre positionnement au sujet des grands dossiers politiques qui sont au centre du débat national dans le pays (armes du Hezbollah, ligne de conduite du Hezbollah, position au sujet du régime syrien, attitude à l’égard des conflits régionaux, décentralisation...) ?
Je fais partie de la révolution du Cèdre depuis 2005. Je suis en faveur d’un État fort qui détient les armes exclusivement et pour une armée forte. Je suis contre les milices et les mini-États au sein de l’État. Je suis aussi pour un État de droit, juste et équitable.
Concernant la ligne de conduite du Hezbollah, il est vrai qu’il a joué un rôle essentiel dans la libération du Liban-Sud, mais il n’a pas l’exclusivité de la résistance, d’autres acteurs ayant également joué un rôle de taille à ce niveau, à Beyrouth ou dans la Montagne.

Aujourd’hui, aucun territoire du pays n’est plus occupé. L’armée libanaise est déployée à toutes les frontières, nord et sud, syrienne et israélienne. C’est à notre armée nationale de défendre nos frontières terrestres et maritimes. La présence du Hezbollah au sud du Litani est donc une violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. Quant à son intervention en Syrie, elle est inacceptable. Car il a combattu aux côtés de l’oppresseur (Bachar el-Assad) contre le peuple syrien. Aucun Libanais n’a le droit de porter les armes et d’aller combattre à l’étranger. Ces peuples qui ont été victimes de l’intervention du Hezbollah nous en voudront un jour.

Ma position sur le régime syrien est claire. Je ne peux qu’être avec le peuple syrien et tous les peuples arabes contre les dictatures. Je suis à la fois contre Daech et les takfiristes, et contre Bachar el-Assad. Le président syrien n’est pas l’alternative à Daech. La révolution civile et démocratique est la seule alternative possible.


(Lire aussi : Au Liban, l'école privée en crise aiguë depuis l'adoption de l'échelle des salaires)



Avec quel camp ou bloc parlementaire comptez-vous coopérer au Parlement ? Envisagez-vous une coopération avec un groupe ou un camp au cas par cas, en fonction des développements ou des dossiers examinés ?
J’appartiens à la société civile. Mon parcours de syndicaliste le prouve. Je suis aussi installé depuis 1975 à Tripoli. C’est devenu ma ville, même si je suis originaire du Akkar. J’y enseigne depuis 35 ans et j’ai contribué au développement de nombre d’institutions éducatives. J’aurais donc voulu composer ma propre liste issue de la société civile. J’ai malheureusement échoué à réunir les différentes figures. J’ai été confronté à l’effritement de cette société civile qui présente déjà quatre listes à Tripoli. J’avais deux choix, jeter l’éponge ou me présenter avec le courant du Futur dont les principes politiques sont les plus proches de mes convictions. J’ai opté pour la seconde option. Je suis d’ailleurs en phase avec ce parti sur les grandes lignes politiques, la souveraineté, l’exclusivité des armes aux mains de l’État, l’État fort…

Je pourrais ne pas être d’accord avec le courant du Futur sur certains dossiers, notamment économiques et sociaux, liés à la qualité de vie des citoyens. Je n’hésiterai pas à prendre position, conformément à mes propres principes. Mais une chose est sûre. Je continuerai à défendre mes principes et les opprimés. J’aurai le même discours et je dirai les choses haut et fort, comme je l’ai toujours fait, pour parler au nom des classes défavorisées. Si jamais ils constatent que j’ai changé, que je n’ai pas respecté mes engagements, les électeurs pourront alors me demander des comptes.


En dehors du champ politique, quel est le domaine que vous envisagez privilégier dans votre action parlementaire ?
Les affaires éducatives et le développement de l’école publique, sans aucune hésitation. Car le niveau de l’éducation publique à Tripoli est très faible. Et pourtant, une école publique de qualité permettrait aux populations défavorisées des quartiers de Bab el-Tebbané, Kobbé, Baal Mohsen ou autres de ne pas avoir à payer les écolages d’écoles privées. Leurs enfants auraient la possibilité d’obtenir des diplômes et des emplois. Également parmi mes priorités, le développement de l’Université libanaise à Tripoli, qui est en grève en raison du manque d’enseignants qualifiés.

Tripoli est la ville la plus pauvre du littoral méditerranéen. Outre l’éducation, je m’engagerai pour une qualité de vie meilleure des Tripolitains, pour leur fournir le courant électrique, une eau non polluée, des routes moins embouteillées, pour régler aussi le problème des montagnes de déchets et du chômage.

Question des lecteurs : Si vous êtes élu, qu’adviendra-t-il de votre engagement pour la cause des enseignants ?
Je serai la voix des enseignants au Parlement. C’est une cause que je continue de servir, même après avoir été écarté de la présidence du syndicat. Je continuerai ce combat auprès de mes confrères.



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