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Liban - Législatives 2018 - Portrait

Laury Haytayan, une candidate qui met l’expertise en hydrocarbures au service du Liban

Candidate à l’un des sièges arméniens-orthodoxes à Beyrouth I, Laury Haytayan, 42 ans, explique à « L’Orient-Le Jour » les raisons qui l’ont poussée à se présenter aux législatives et présente les grandes lignes de son programme.

Laury Haytayan.

Comme Obélix qui est tombé dans la marmite du druide lorsqu’il était petit, Laury Haytayan s’est immergée dans la politique en lisant dès son plus jeune âge les quotidiens libanais. « J’avais 11 ans lorsque mon père m’a tendu une copie du quotidien an-Nahar la première fois. C’est ainsi que je me suis familiarisée avec la politique libanaise », confie celle qui, trois décennies plus tard, brigue le poste de député pour l’un des trois sièges arméniens-orthodoxes à Beyrouth I. Son cheval de bataille ? Le dossier des hydrocarbures offshore. Et pour cause, Laury Haytayan est experte en ressources pétrolières et directrice régionale du Natural Resource Governance Institute (NRGI).


(Lire aussi : Fouad Makhzoumi, un candidat en guerre contre la corruption)


« Une quête pour comprendre »
La décision de Laury Haytayan de se présenter aux législatives s’est forgée petit à petit. Ayant vécu la guerre libanaise, cette femme aujourd’hui âgée de 42 ans a vu naître en elle la curiosité de « comprendre les conflits ». Elle choisit alors de suivre des études en journalisme à la LAU en espérant qu’elle pourra « parler aux gens, aller en zone de guerre et comprendre les faits », explique cette femme brune au large sourire et qui déborde d’une énergie contrastant avec sa chemise blanche parfaitement repassée. Après deux années dans les coulisses du talk-show politique de la journaliste libanaise Maguy Farah, elle part en Grande-Bretagne pour faire des études sur le Moyen-Orient à l’Université d’Exeter.

De retour au Liban, elle travaille dans des ONG, avec des jeunes, contre la corruption, pour la bonne gouvernance et la réactivation des institutions. Elle devient notamment la directrice d’une organisation regroupant les parlementaires arabes contre la corruption (Arpac). Elle suit de près le travail des députés et réalise vite les failles du système. « Dans les pays arabes, il y a une figure forte et un gouvernement, mais le Parlement est l’institution la plus faible, estime-t-elle. De plus, au Liban, les députés ne légifèrent pas parce qu’ils se contentent, par leur affiliation, de satisfaire leur leader, et non le peuple. »

Dans ce qu’elle décrit comme étant une « quête pour comprendre » le monde arabe, Laury Haytayan s’oriente vers le domaine du pétrole et du gaz. La transparence et la bonne gouvernance en matière d’hydrocarbures sont au cœur de son travail avec NRGI, une organisation internationale où elle est aujourd’hui directrice de la région MENA. Mme Haytayan, qui parle l’arabe, le français et l’arménien, passe à l’anglais pour expliquer son métier : il s’agit de donner les outils nécessaires aux journalistes, aux membres de la société civile et aux députés afin qu’ils se familiarisent avec le domaine du pétrole et du gaz. « Le pétrole et le gaz appartiennent au peuple qui doit savoir et comprendre ce qui se passe afin que les leaders ne profitent pas de son ignorance », affirme-t-elle sur un ton ferme, ses yeux marron brillant de détermination.


(Lire aussi : Li Baladi : un ras-le-bol face au Parlement multiprorogé)


L’expertise par l’expérience
« En 2013, j’étais prête à me présenter aux législatives, lance-t-elle. Je sentais que nous devions prendre les choses en main. » Elle présentera sa candidature mais les élections seront reportées au mois de mai 2018.

Aujourd’hui, c’est avec Li Baladi qu’elle décide de se lancer dans la bataille des législatives. Si elle se présente comme indépendante, Laury Haytayan ne cache pas ses convictions et les affiche sans détour. Ainsi, pour elle, c’est « l’État seul qui a le droit de défendre le Liban, lequel ne doit faire partie d’aucun axe ».

Ce qui importe surtout à Mme Haytayan, c’est de mettre son expertise en matière d’hydrocarbures au service de son pays. Cette expertise, dit-elle, elle l’a acquise avec l’expérience, depuis 2010. « Je ne suis pas ingénieur ou technicienne mais je sais comment doivent fonctionner les institutions et quel rôle doivent avoir la société civile et les médias afin que le secteur soit bien géré », explique Laury Haytayan.

Le Liban a signé ses premiers contrats pour l’exploration et la production d’hydrocarbures offshore en février 2018. À ce sujet, Mme Haytayan indique qu’en tant que députée, elle questionnera le gouvernement sur la mise en œuvre de ces contrats. « Si, après mon élection, les contrats ne sont toujours pas publiés, je réclamerai qu’ils le soient parce que le peuple a le droit de les connaître, poursuit-elle. Je réclamerai l’adoption de lois sur la transparence dans le secteur et je m’assurerai de l’existence d’une vision économique et sociale avant que des lois relatives au fonds souverain soient adoptées. »
En tant que femme, Laury Haytayan veut aussi pouvoir présenter les lois nécessaires « non pas parce qu’elle vient d’une famille politique, mais parce qu’elle est activiste et a un background politique ».


(Lire aussi :  Zoya Rouhana, un engagement inconditionnel pour la cause des femmes)



Symbole de résilience
L’autre cheval de bataille de Mme Haytayan est celui de l’emploi, pour que les jeunes ne désertent pas leur pays parce qu’elle est aussi mère de deux enfants. Marc, 14 ans – « j’espère que Dieu va l’aider à réussir son brevet ! » dit-elle avec un grand sourire – et Ara, 10 ans, qui lui dirige sa campagne électorale. « Chaque jour, il me propose de nouveaux slogans comme : votez pour Laury, votre vie sera excellente », raconte la jeune femme, amusée.

Elle décrit Ara comme étant pour elle et pour son époux Zaven Kouyoumdjian, journaliste à la Future TV, une sorte de symbole de « résistance », ou plutôt de résilience face à une situation de conflit. En effet, Ara est né en 2007, un an après la guerre de juillet et un an après que la question de partir ou de rester s’est posée pour le couple. « Avec sa naissance, notre combat est devenu celui d’offrir à nos enfants une vie, une belle vie, au Liban. » Au Liban, parce que ses ancêtres ayant été contraints de quitter leur terre, Laury Haytayan chérit le pays où elle vit aujourd’hui et qu’elle veut servir.



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Comme Obélix qui est tombé dans la marmite du druide lorsqu’il était petit, Laury Haytayan s’est immergée dans la politique en lisant dès son plus jeune âge les quotidiens libanais. « J’avais 11 ans lorsque mon père m’a tendu une copie du quotidien an-Nahar la première fois. C’est ainsi que je me suis familiarisée avec la politique libanaise », confie celle qui,...

commentaires (6)

BONNE CHANCE A TOUS LES NOUVEAUX QUI SE LANCENT DANS UN PARI POUR CHANGER LE LIBAN ET FINIR AVEC CEUX QUI NOUS A AMENE A CE QUE NOUS SOMMES AUJOURDH UI UN PAYS CORROMPUS SANS EAU NI ELECTRICITE MAIS AVEC DES ORDURES NEANMOINS VU LA STRUCTURE DES LISTES UNIQUES J AI BIEN PEUR QUE TOUTES CES LISTES SUBISSENT LE SORT DE L,EXAMPLE DONNE POUR EXPLIQUER LA LOI SOIT 2500 VOIX SUR 70000 ET DONC SORTIR DES ELECTIONS CAR AU LIBAN ON VOTE POUR SON LEADER MEME SI IL EST DEVENU MULTI MILLIONNAIRE AU DEPEND DU PAYS ET SANS PROGRAMME VRAIMENT DEFINI ET ON PESTERA APRES LES ELECTIONS POUR AVOIR VOTE POUR LES MEMES ET ON MANIFESTERA DANS LES RUES . ON A VU CELA MEME DANS LES MUNICIPALES OU DES ALLIANCES CONTRE NATURE N ONT PAS PERMIS D AVOIR UN VRAI SANG NOUVEAU DOMMAGE MAIS BONNE CHANCE QUAND MEME UN MIRACLE PEUT ARRIVER C EST CE QUE JE SOUHAITE A TOUTES CES LISTES HORS DE LA POLITIQUE ACTUELLE DE TOUT BORD

LA VERITE

20 h 00, le 10 mars 2018

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Commentaires (6)

  • BONNE CHANCE A TOUS LES NOUVEAUX QUI SE LANCENT DANS UN PARI POUR CHANGER LE LIBAN ET FINIR AVEC CEUX QUI NOUS A AMENE A CE QUE NOUS SOMMES AUJOURDH UI UN PAYS CORROMPUS SANS EAU NI ELECTRICITE MAIS AVEC DES ORDURES NEANMOINS VU LA STRUCTURE DES LISTES UNIQUES J AI BIEN PEUR QUE TOUTES CES LISTES SUBISSENT LE SORT DE L,EXAMPLE DONNE POUR EXPLIQUER LA LOI SOIT 2500 VOIX SUR 70000 ET DONC SORTIR DES ELECTIONS CAR AU LIBAN ON VOTE POUR SON LEADER MEME SI IL EST DEVENU MULTI MILLIONNAIRE AU DEPEND DU PAYS ET SANS PROGRAMME VRAIMENT DEFINI ET ON PESTERA APRES LES ELECTIONS POUR AVOIR VOTE POUR LES MEMES ET ON MANIFESTERA DANS LES RUES . ON A VU CELA MEME DANS LES MUNICIPALES OU DES ALLIANCES CONTRE NATURE N ONT PAS PERMIS D AVOIR UN VRAI SANG NOUVEAU DOMMAGE MAIS BONNE CHANCE QUAND MEME UN MIRACLE PEUT ARRIVER C EST CE QUE JE SOUHAITE A TOUTES CES LISTES HORS DE LA POLITIQUE ACTUELLE DE TOUT BORD

    LA VERITE

    20 h 00, le 10 mars 2018

  • Que l'optimisme et la bonne volonté soient toujours avec vous madame! Tout vrai libanais en a besoin en doses énormes! Bon courage! À vous et à toutes les dames quelques soient leurs tendances tant qu'elles soient pour le bien de ce pays.

    Wlek Sanferlou

    15 h 17, le 10 mars 2018

  • La foi fait déplacer une montagne. Entre défaitisme, résilience et utopie .. Il y a une marge, et moyens d'action Il y a un temps à tout y compris à la révolution culturelle et mentale.

    Sarkis Serge Tateossian

    14 h 50, le 10 mars 2018

  • Une anecdote tirée sur du réel, au Sénégal on y a trouvé du pétrole et du gaz au large du pays entre ce pays et la frontière mauritanienne , le président senegalais convoque les opérateurs économiques senegalo-libanais pour leur annoncer la bonne nouvelle . Et il leur dit vous avez carte blanche en ce qui concerne le gaz , faites toutes les démarches et contrats possibles , mais attention ne touchez pas au pétrole. Comme pour la pomme du fruit défendu à l'Eden. Comprenez que c'est chasse gardée. Ça c'est moi qui le dit .

    FRIK-A-FRAK

    14 h 01, le 10 mars 2018

  • Mme Haytayan, et bien d'autres femmes libanaises de toutes les confessions, doivent venir garnir les sièges des législateurs aux prochaines élections. Leurs compétences, haute connaissance, leur sincérité et franchise, leur amour du travail bien fait et accompli, leur instinct maternel, leur détermination contre la corruption institutionnelle, et bien d'autres vertus qui les caractérisent ces femmes bien de chez nous feront de notre pays le Liban de demain, celui qu'on aime, qu'on espère et qui nous fera rêver. Mes respects chère Mme Laury Haytayan

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 11, le 10 mars 2018

  • Chère Laura Haytayan, d'emblée je vous dis que Hydrocarbures et Transparence, cela n'existe pas et n'existera jamais au Liban. Bon courage quand même.

    Un Libanais

    12 h 42, le 10 mars 2018

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