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Liban - Portrait

Ziad Abs, un candidat aux législatives « motivé par la peur de voir (ses) enfants émigrer »

Ziad Abs, ex-cadre du CPL, se présente à Beyrouth I sous le parapluie de la « Coalition nationale ». Un long parcours de militantisme qui n’est pas près de s’arrêter...

Ziad Abs.

Le 16 février courant, Ziad Abs présentait sa candidature pour les élections dans la circonscription de Beyrouth I, lors d’une cérémonie organisée dans la capitale, devenant ainsi l’une des figures au long parcours de militantisme à entrer sur la scène politique, à la veille d’élections législatives très attendues en mai.

Ziad Abs est né à Beyrouth en 1972, dans une famille qui n’était pas particulièrement impliquée dans la chose publique. Son premier éveil politique date de son inscription à l’AUB en génie électrique, en 1990. « La présence syrienne autour du campus était évidente, se souvient-il. Les jeunes commençaient à se rassembler autour de la cause de la libération du pays. » Le mouvement estudiantin dans les universités commençait alors à prendre forme.
Cette trajectoire devait naturellement mener le jeune homme vers le mouvement aouniste. Le premier contact téléphonique avec le général Michel Aoun en exil a eu lieu en 1992. « Nous venions de remporter les élections à l’AUB et les valeurs que nous défendions étaient les mêmes », dit-il.

Ziad Abs est alors devenu un des militants actifs et connus du mouvement. « Durant ces années, j’ai été emprisonné une trentaine de fois, dont 4 à 5 fois chez les Syriens, rappelle-t-il. J’étais aux premières lignes à chaque action. » On lui confiait souvent des dossiers difficiles en raison de ses nombreuses relations avec des personnes de toutes confessions.
Après le retour du général Aoun et le retrait syrien en 2005, Ziad Abs a été impliqué, avec l’actuel président du CPL Gebran Bassil, dans l’une des étapes-clés du parcours du CPL en 2006, à savoir le document d’entente avec le Hezbollah. Interrogé à ce propos, il estime que « ce document a pu éviter au Liban des problèmes certains, mais comme toute initiative, il aurait mérité d’être développé et de se refléter davantage au niveau de la base ».

La rupture avec le CPL devait avoir lieu bien plus tard, « quand des différends ont éclaté sur des questions de démocratie interne, suivant notre vision de la manière dont (le ministre) Gebran Bassil est parvenu à la tête du parti », précise-t-il. Ces différends et les critiques adressées par Ziad Abs, et plusieurs autres au sein du parti, leur ont valu d’en être radiés, à l’époque des élections municipales de 2016.


(Pour mémoire : Ziad Abs veut continuer à soutenir Achrafieh)


« Prestation exceptionnelle »
Actuellement, Ziad Abs fait partie d’un groupe appelé Sah (juste en arabe), formé entre autres de nombreux ex-partisans de différentes formations. Il présente sa candidature dans le cadre d’un mouvement appelé « Coalition nationale ». Un groupement de figures nouvelles qui se présentent aux élections suivant une même feuille de route politique, un règlement interne et des valeurs communes. L’objectif final sera de créer des listes communes dans les différentes régions.
 

« Depuis que les disparités idéologiques se sont estompées, les Libanais devraient se rassembler plus facilement autour de valeurs communes, notamment un code d’éthique qui devrait commander toute activité d’intérêt public, explique-t-il. Personnellement, je m’engage auprès des électeurs à toujours pencher en faveur des décisions qui servent l’intérêt du plus grand nombre. Cela comprend la transparence, la lutte contre la corruption… » Il explique que « les nouvelles figures, rassemblées autour de causes précises, sont tenues d’offrir une réelle alternative au pouvoir en place sous peine de décevoir un public déjà désabusé ». « Cette nouvelle loi va permettre quelques percées au Parlement, il est important que les personnes qui vont parvenir à l’hémicycle, et qui ne peuvent former dans le meilleur des cas qu’une minorité, offrent une prestation exceptionnelle », poursuit-il. 

Craint-il de susciter le scepticisme parmi les adeptes de ce discours anti-establishment, lui qui a si longtemps été partisan d’un courant plus traditionnel et aujourd’hui au pouvoir ? « Si je ne tenais pas ce discours à la base, je n’aurais pas été radié de ce parti, répond Ziad Abs. Et si je me souciais du pouvoir et des positions, je serais resté sagement dans les rangs. Ce qui m’importe, c’est le service public, et ce qui me motive, c’est ma peur de voir mes enfants émigrer, comme tant d’autres le font. Pourquoi suis-je allé trente fois en prison si le pays doit rester gouverné de la même façon ? » Ziad Abs est marié et a deux enfants, Jad, 15 ans, et Reem, 10 ans.

« Des projets réalisables »
En mai, la bataille sera rude dans la circonscription de Beyrouth I… « En effet, mais il y aura peut-être plus d’opportunités à Beyrouth et dans certaines régions, parce qu’il ne s’agit pas de la première tentative de changement expérimentée par l’électorat, estime le candidat. Notre position sera très claire envers les électeurs : nous sommes anti-establishment. Avec un programme limpide et des personnes capables de le concrétiser, loin du clientélisme ambiant. Et nous compterons beaucoup sur le volontariat et l’approche participative qui inclut l’électeur dès les premiers stades. »
Parmi les nombreux points de ce programme, quels projets lui tiennent à cœur ? « Rouh Beyrouth », qui vise à garder l’âme de la ville, par la préservation de ses quartiers et de ses petits commerces. Avec des solutions pour maintenir les habitants de Beyrouth dans leur ville, leur restituer l’accès à la façade maritime, leur régler les problèmes du quotidien… « Mon approche consistera à privilégier tous les projets réalisables, et il y en a beaucoup », conclut-il.


Pour mémoire

Ziad Abs, Antoine Nasrallah et Naïm Aoun radiés du CPL

Le 16 février courant, Ziad Abs présentait sa candidature pour les élections dans la circonscription de Beyrouth I, lors d’une cérémonie organisée dans la capitale, devenant ainsi l’une des figures au long parcours de militantisme à entrer sur la scène politique, à la veille d’élections législatives très attendues en mai. Ziad Abs est né à Beyrouth en 1972, dans une famille...

commentaires (5)

qu'il reste la ou il est s'il est artisan du document de soumission qu'ils avaient presenter comme une future libanisation du hezb ... or l'on connaît ce qu'il en est advenue

Bery tus

22 h 06, le 24 février 2018

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Commentaires (5)

  • qu'il reste la ou il est s'il est artisan du document de soumission qu'ils avaient presenter comme une future libanisation du hezb ... or l'on connaît ce qu'il en est advenue

    Bery tus

    22 h 06, le 24 février 2018

  • PEUR PARTAGEE PAR TOUS LES LIBANAIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 05, le 24 février 2018

  • TRES BELLE ENTREVUE qui ne fait que mettre a l'evidence LA VERITE : il se fache de son/ses patrons par jalousie, par egocentrisme -qu'importe il change de "chaussette" , de chemise, de pantalon , ET QUE FAIT IL ? il fait et dit ( plutot ne dit pas ) pour renier ses amours passes ET leurs ideologies(arabisante,revolutionnaire, liberatrice de jerusalem ), ET COURT se coller a une coalition quelle qu'elle soit , JUSTE pour se faire elire , elire aux couleurs de qui, de quoi, pour quoi il s'en fout pas mal. SOIT, LUI est libre de ce faire , MAIS ALORS, et cette coalition alors ? epouse t elle la nouvelle orientation OU a t elle une autre, mitigee - enrole t elle ce sieur en son sein UNIQUEMENT pr les voix qu'il lui rapporterait ? QUI S'EN FOUT, ns sommes au Liban non ?

    Gaby SIOUFI

    12 h 50, le 24 février 2018

  • Encore un déçu du GMA.

    Achkar Carlos

    12 h 45, le 24 février 2018

  • On devrait le cloner celui la. Il nous en faudrait une douzaine.

    Marie-Hélène

    05 h 55, le 24 février 2018

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