Rechercher
Rechercher

Liban - Législatives 2018 - Société civile

Li Baladi : un ras-le-bol face au Parlement multiprorogé

Les candidats de Li Baladi, hier, à Sanayeh.

La société civile n’a jamais été aussi avide de changement et ne se prive pas de le dire depuis l’annonce de la date des prochaines législatives. Hier soir, c’est le mouvement politique Li Baladi qui a exprimé sa soif de démocratie. La plateforme, qui présente sept candidats à Beyrouth I et II, a annoncé un programme électoral ambitieux qui cherche à se démarquer du climat politique actuel. 

Issus principalement du mouvement Beyrouth Madinati (qui s’était présenté aux municipales en 2016, mais a décidé de ne pas se présenter aux législatives), et aussi de la société civile, les candidats de Li Baladi sont Nayla Geagea (siège chiite de Beyrouth II), Laury Haytayan (siège arménien-orthodoxe de Beyrouth I), Joumana Haddad (siège des minorités de Beyrouth I), Gilbert Doumit (siège maronite de Beyrouth I), Tarek Ammar (siège orthodoxe de Beyrouth I), Yorgui Teyrouz (siège arménien-catholique de Beyrouth I) et Levon Telvezian (siège arménien-orthodoxe de Beyrouth I).

C’est à l’Aresco Palace, dans la capitale, que les candidats ont été hier à la rencontre des électeurs, avec la volonté de montrer une équipe soudée, quels que soient les résultats du scrutin. « Nous sommes avant tout un groupe uni. Nous venons certes d’horizons différents, mais c’est ce qui fait notre force. Nous formons une équipe multidisciplinaire qui pourra travailler sur plusieurs sujets et formera un bloc parlementaire », explique à L’Orient-Le Jour Nayla Geagea, avocate spécialisée dans le droit international et les droits de l’homme. 

Dans un coin de la salle, deux volontaires expliquent aux visiteurs les modalités du vote ainsi que les rouages de la nouvelle loi électorale. Puis, chacun des candidats prend la parole à tour de rôle pour expliquer sa vision du Liban ainsi que les axes sur lesquels il travaillera au Parlement. Il ressort de leurs discours un ras-le-bol de la classe politique ainsi qu’un rejet des trois prorogations du Parlement (2013, 2014 et 2017). 


« Les députés actuels ne savent pas tout » 

« Je ne prétends pas tout savoir, mais les députés actuels ne savent pas tout non plus, lance Yorgui Teyrouz, pharmacien de formation et fondateur de l’ONG Donner Sang Compter. Avec la loi proportionnelle, nous avons aujourd’hui une chance d’accéder au Parlement et de changer les choses », indique-t-il à L’OLJ. M. Teyrouz entend axer son programme électoral sur les questions d’environnement, de la santé et de la jeunesse. 

La journaliste Joumana Haddad plaide principalement pour l’équité entre les hommes et les femmes, ainsi que pour une loi civile du statut personnel. « Nous accéderons pleinement à la citoyenneté le jour où nous aurons une même loi du statut personnel pour tous », déclare-t-elle à L’OLJ, dénonçant par là même une loi « machiste ». Mme Haddad considère par ailleurs que « la loi électorale actuelle a beaucoup de défauts, mais elle laisse l’espoir à des indépendants de pouvoir accéder au Parlement ». « Les gens sont désespérés par la situation mais il faut qu’ils votent. Il faut donner sa chance à la société civile, sinon rien ne va changer », dit-elle. 

« Nous voulons accéder au Parlement et développer l’État. Il ne faut plus demander mais agir, souligne pour sa part Gilbert Doumit qui dirige une société de recherches et de consultation. Cela fait 30 ans que nous avons les mêmes députés. Ils n’en ont rien à faire de nos problèmes », poursuit-il, avant d’annoncer avoir mis en place un plan de gestion de l’électricité. « Nous ne pourrons pas accepter que les quatre années à venir soient pareilles aux neuf années qui se sont écoulées », ajoute-t-il. 

Tarek Ammar, expert dans le domaine des politiques publiques, appelle à ce que l’État étende sa souveraineté sur tout le territoire tout en insistant sur le fait que « le combat contre Israël ne devrait pas être limité à un seul groupe ». 

Laury Haytayan, quant à elle, est experte dans le domaine du pétrole et du gaz et compte bien travailler sur le sujet si jamais elle est élue. « Ce domaine aura beaucoup de bénéfices économiques au Liban s’il est géré de manière efficace », explique-t-elle. 

Levon Telvezian, enfin, est ingénieur et enseignant universitaire. Il a participé à Beyrouth Madinati lors des dernières élections municipales. Son expérience professionnelle lui permettra de travailler au service du public, notamment dans les domaines économique, démographique ou social.


Pour mémoire

Législatives : comment les « outsiders » commencent à s’organiser

La société civile n’a jamais été aussi avide de changement et ne se prive pas de le dire depuis l’annonce de la date des prochaines législatives. Hier soir, c’est le mouvement politique Li Baladi qui a exprimé sa soif de démocratie. La plateforme, qui présente sept candidats à Beyrouth I et II, a annoncé un programme électoral ambitieux qui cherche à se démarquer du climat...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut