Les évêques maronites : Non à l’instrumentalisation des institutions au service de certains candidats !

L’Assemblée des évêques maronites a mis en garde hier, sur base de rumeurs qui circulent en ce moment, contre toute velléité ou tentative « d’ingérence planifiée des institutions publiques, ministères et services de sécurité dans le processus électoral ».
Réunie sous la présidence du patriarche Béchara Raï pour sa session mensuelle, l’assemblée a passé en revue la situation générale du pays, s’arrêtant sur les moments forts de l’actualité, et d’abord sur l’échéance électorale. Elle a notamment demandé au gouvernement d’expliciter la nouvelle loi électorale basée sur la proportionnelle, soulignant que « beaucoup craignent de perdre cette occasion de faire progresser la démocratie dans le pays ».
L’assemblée a par ailleurs incité les Libanais à participer effectivement au choix de leurs représentants, et réclamé que l’État veille à l’intégrité du scrutin.
Par ailleurs, l’assemblée a pris acte des conférences et processus prévus pour dynamiser la vie politique et économique, ainsi que des efforts diplomatiques qui les accompagnent. Elle a relevé quand même que le « souci économique est prédominant », et « la grande inquiétude » des Libanais à cet égard ; relevant les « avertissements internationaux répétés contre une véritable dépression économique », due à un faisceau de causes convergentes : sanctions internationales, réformes imposées, corruption rampante, accroissement de la dette et du déficit, gaspillage et augmentation des revendications populaires.
Au passage, l’assemblée a demandé au gouvernement de faire preuve « de sérieux et de sens des responsabilités », de sorte à « protéger l’école privée et les écoles gratuites, tout en épargnant aux parents un surcroît d’efforts financiers, et en accordant aux enseignants leurs droits à la nouvelle échelle des salaires ».
Enfin, l’assemblée s’est félicitée de la réunion qu’elle venait de tenir avec le directeur général du ministère de l’Agriculture, Louis Lahoud, et son équipe de travail. Une réunion exploratoire en vue d’exploiter les terrains agricoles laissés en friche. 15 % des Libanais vivent du secteur agricole, a précisé M. Lahoud, qui en a relevé le potentiel en termes de développement de la culture et de l’élevage et de création d’emplois.
Le partenariat entre l’association Adyar relevant de l’ordre des moines libanais et l’association Batrouniyat, la production vinicole et la Maison de la pomme ont été présentés comme modèles de réussite dans ce domaine. Un formulaire a été distribué aux évêques en vue d’un recensement général des terres cultivables, en prévision d’un congrès qui se tiendra cet été à Dimane, en présence d’un groupe international d’investisseurs.