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À La Une - Diplomatie

Le prince héritier d'Arabie saoudite en visite à Londres

Theresa May a fait part de sa "profonde préoccupation concernant la situation humanitaire au Yémen".

La Première ministre britannique Theresa May et le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, devant le 10, Downing Street, à Londres, le 7 mars 2018. REUTERS/Simon Dawson

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohamed ben Salmane a entamé mercredi une visite de trois jours en Grande-Bretagne, durant laquelle les deux pays devraient sceller un partenariat élargi.

Le prince héritier a d'abord déjeuné avec la reine Elizabeth II au palais de Buckingham. Après cet accueil royal, le prince héritier s'est rendu au 10, Downing Street, la résidence de la Première ministre Theresa May, pour des discussions sur les relations économiques, la défense ainsi que les réformes sociétales et économiques entamées par le régime saoudien, de l'autorisation de conduire pour les femmes à celle des cinémas.

Selon un communiqué diffusé à l'issue de la rencontre par ses services, la Première ministre a fait part de sa "profonde préoccupation concernant la situation humanitaire au Yémen", alors que l'organisation "Stop the War" a organisé une manifestation devant Downing Street pour dénoncer les "bombardements brutaux et illégaux" et le soutien apporté par Londres à Riyad. Les combats entre rebelles houthis, soutenus par l'Iran, et forces gouvernementales, appuyées par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ont fait près de 10.000 morts et mis le Yémen au bord de la famine, en trois ans de guerre civile.



"Le prince hériter n'est pas le bienvenu. Arrêtez les ventes d'armes à l'Arabie saoudite" et "Ben Salmane est un criminel de guerre", peut-on lire sur des panneaux brandis par des manifestants près de Downing Street, à Londres, le 7 mars 2018. AFP / Tolga AKMEN


"Nos sommes ici pour dire (...) qu'il n'est pas le bienvenu et qu'ils ne devraient pas dérouler le tapis rouge", a expliqué à l'AFP Mayer Wakefield, de "Stop the War".  "Nous avons armé les Saoudiens. (...) Je pense que c'est un acte criminel d'approvisionner un régime d'une telle cruauté", a renchéri Tom Cuthbert, 70 ans, un des quelque 200 manifestants présents sous haute surveillance policière.  Le député travailliste Chris Williamson, dans l'opposition, a lui estimé que Londres "devrait user de son influence (...) pour promouvoir un cessez-le-feu (...) et obtenir un meilleur respect des droits de l'homme en Arabie saoudite". 

Dans la matinée, l'ONG Save The Children a installé une statue d'un enfant levant les yeux au ciel devant le Parlement britannique pour "attirer l'attention sur la violence alimentée, en partie, par les bombes fabriquées au Royaume-Uni". Selon l'ONG Avaaz, la valeur des exportations d'armes britannique vers l'Arabie saoudite s'élevait à 1,22 milliard d'euros pour le seul premier semestre 2017.

Évoquant le sujet, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel Al-Jubeir avait estimé mardi sur la BBC que l'Arabie saoudite menait une "guerre juste" au Yémen.


(Lire aussi : Les enjeux de la tournée internationale de ben Salmane)


"Intensifier les réformes"
La visite a aussi été largement consacrée aux questions économiques. Londres espère tirer des bénéfices économiques des réformes entamées par Mohammed ben Salmane dans le cadre de son plan "Vision 2030" destiné à diversifier une économie saoudienne très dépendante de ses revenus pétroliers.

Selon le communiqué de Downing Street, les deux pays ambitionnent des échanges commerciaux et investissements d'un montant d'environ 65 milliards de livres (73 milliards d'euros) "sur les prochaines années" dans des domaines variés, des services financiers à l'énergie et la défense en passant par l'éducation. Mohammed ben Salmane a fait valoir qu'il y avait d'"énormes opportunités" commerciales entre son pays et le Royaume-Uni.

Theresa May souhaite également explorer les moyens d'"aider" le royaume à "intensifier" les réformes, notamment en matière des droits de l'homme. Elle a fait part de son "inquiétude" concernant Raef Badaoui, blogueur saoudien emprisonné depuis cinq ans et lauréat du prix Sakharov des droits de l'homme du Parlement européen.

Soucieux de son image de réformateur, le prince héritier a fait précéder sa visite de pleines pages de publicité dans les journaux britanniques avec la phrase "Il amène le changement en Arabie saoudite" inscrite sous sa photo. Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International, ont toutefois dénoncé l'augmentation du nombre d'exécutions depuis sa nomination comme prince héritier en juin 2017.

Par ailleurs, le prince héritier a estimé que la Turquie fait partie d'un "triangle du mal" avec l'Iran et les groupes islamistes radicaux. Lors d'une visite au Caire ce week-end, le prince Mohamed, cité par le journal égyptien Al-Chourouk, a parlé d'un "triangle du mal actuel comprenant l'Iran, la Turquie et les groupes islamistes radicaux".



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