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Liban - Législatives 2018

Kesrouan-Jbeil, un paysage qui reste brumeux

La ville de Jbeil. diak/Bigstock

À vingt-quatre heures de la clôture du délai du dépôt des candidatures, le paysage électoral dans la circonscription de Kesrouan-Jbeil restait encore brumeux hier, les alliances n’étant pas tranchées, et les listes par conséquent loin d’être établies.

De nombreux candidats, mais aussi des candidats potentiels, qui ont encore jusqu’à minuit pour se présenter, sont dans l’expectative, attendant que les têtes et faiseurs de liste peignent le tableau final qui présentera les postulants aux 5 sièges maronites du Kesrouan, ainsi qu’aux 2 sièges maronites et au siège chiite unique de Jbeil. 


Si, parmi les protagonistes, le Courant patriotique libre (CPL) semblait jusqu’à tout récemment avoir le plus avancé dans ses concertations, ses cartes ont été rebattues hier, et ses acquis quelque peu renversés. Le général à la retraite et gendre du chef de l’État Michel Aoun, Chamel Roukoz, qui dirige la liste du CPL, avait formé un trio avec chacun du président de la Fondation maronite dans le monde, Neemat Frem, et de l’ancien député Mansour el-Bone. Comme 4e membre, après qu’il eut été question de faire participer à la course, Antoine Atallah, un partisan CPL, vainqueur des élections préliminaires de son parti, le choix s’est porté sur Roger Azar, qui pourtant n’a rejoint les rangs aounistes qu’en 2016. Cette décision a donc provoqué un mécontentement dans certains milieux de la base partisane. Des observateurs indiquent que M. Azar serait sur le point d’être écarté non seulement pour cette raison, mais parce qu’étant originaire du Ftouh-Kesrouan, il n’y aurait pas de place pour lui, sachant que Mansour el-Bone est également de la même région, et que selon la coutume, toute liste présentée devrait comporter un seul candidat du Ftouh. Ou alors ce serait M. Bone qui aurait à se retirer. En tout état de cause, l’ancien président de l’ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, remplacerait celui qui devrait sortir de la course. Mais jusque tard en soirée, ce dernier n’avait pas encore présenté sa candidature. Pas plus d’ailleurs que l’ancien ministre de l’Intérieur Ziyad Baroud, qui pourtant avait été cité pour compléter la liste.

Il convient de noter que Farid Élias el-Khazen député sortant du CPL, a annoncé hier lors d’une conférence de presse au siège du Parlement qu’il ne briguera pas un siège pour un nouveau mandat.

Pour continuer dans la redistribution des cartes, Sito Hobeiche, frère du président de la municipalité de Jounieh, Juan Hobeiche, lui-même allié du CPL mais néanmoins opposé à tout ralliement à M. Frem, préparait hier soir les documents nécessaires à la présentation de sa candidature. Ce qui, selon des sources bien informées, aurait valu à Juan Hobeiche d’être convoqué au palais présidentiel pour vraisemblablement tenter de couper court à cette démarche. 


(Lire aussi : Législatives 2018 : les circonscriptions-clés de la bataille interchrétienne)  


« La star de la bataille » 

Du côté de Jbeil, Walid Khoury, député sortant du CPL, a annoncé sa candidature dimanche soir lors d’un dîner organisé en présence notamment de son colistier, Simon Abiramia, et du président du CPL, Gebran Bassil, qui effectuait une tournée dans la région. Mais le CPL ne semble pas encore avoir choisi son candidat chiite, alors que le Hezbollah a désigné le sien propre, Hussein Zeaïter, originaire de Baalbeck, en remplacement du député Abbas Hachem, qui n’a pas présenté sa candidature. Exprimant son mécontentement à cet égard, le chef du CPL a déclaré, dimanche, à Jbeil : « Lorsque nous sommes forts, personne ne peut nous imposer un candidat. » 

Le candidat du Hezbollah a annoncé hier soir que le parti chiite ne s’allierait pas avec le CPL dans la circonscription, mais était sur le point d’annoncer une liste regroupant des personnalités politiques de Jbeil et du Kesrouan. 

La candidature de M. Zeaïter a été l’occasion pour Farès Souhaid, ancien député de Jbeil, d’ironiser dans un tweet : « Le cheikh Hussein Zeaïter est véritablement la star de la bataille électorale, puisque sa présence sur une liste entraîne l’élaboration d’autres listes. Je demande aux capitalistes qui coopèrent avec lui de prendre garde, afin qu’ils ne soient pas l’objet de poursuites internationales », en allusion aux sanctions économiques qui visent le Hezbollah. Il convient par ailleurs de noter que l’ancien député Mahmoud Awad a déposé hier sa candidature au siège chiite de Jbeil.


(Lire aussi : Geagea dénonce des tentatives d’isolement des Forces libanaises)


Face au CPL

Une liste se met toutefois progressivement en place face à celle du CPL. L’ancien député Farid Haykal el-Khazen a ainsi présenté dimanche sa candidature, évoquant des contacts sérieux qu’il mène notamment avec le parti Kataëb et l’ancien député Farès Souhaid en vue d’une bataille commune. Dans une conférence de presse qu’il a tenue à son domicile, M. Khazen a tiré à boulets rouges contre les députés du CPL sans les nommer, les accusant de n’avoir pas tenu les promesses qu’ils avaient faites aux Kesrouanais. « Ils n’ont ni percé une route, ni éclairé une rue, ni soutenu une école officielle, ni créé une coopérative agricole, ni réalisé un projet d’habitat… », a-t-il déploré, notant que « l’élargissement de l’autoroute internationale allant de Nahr el-Kalb jusqu’au littoral de Jbeil n’a été réalisé que dans les promesses et sur les cartes ».

Des sources informées indiquent que l’ancien député Farès Boueiz, ainsi que les députés Gilberte Zouein et Youssef Khalil, députés sortants du bloc du Changement et de la Réforme, pourraient faire partie de la liste que Farid Haykal el-Khazen tente de former. Ces mêmes sources soulignent que si Sito Hobeiche maintient sa candidature, il ferait également partie des membres de la liste de M. Khazen.

Des sources proches du parti Kataëb et de l’ancien député Farès Souhaid indiquent toutefois que même si M. Khazen fait état de contact avec ces deux pôles, il reste que jusqu’à présent, ceux-ci sont uniquement alliés au Parti national libéral. Outre Farès Souhaid (Jbeil) et Chaker Salamé, (Kataëb-Kesrouan), leur liste inclurait le nom de Maroun Hélou (PNL-Kesrouan), président du syndicat des entrepreneurs, et Naufal Daou (Kesrouan), journaliste et membre du 14 Mars.

Ces observateurs écartent l’hypothèse où, s’il venait à sortir de la liste aouniste, Mansour el-Bone rejoindrait la liste de Farid el-Khazen, estimant qu’aucun des deux alliés n’accepterait de se disputer le vote préférentiel.

Pour ce qui est enfin de la liste des Forces libanaises, les seules constantes pour l’heure sont Chawki Daccache (FL-Kesrouan), et l’ancien président du conseil municipal de Jbeil, Ziad Hawat.


À vingt-quatre heures de la clôture du délai du dépôt des candidatures, le paysage électoral dans la circonscription de Kesrouan-Jbeil restait encore brumeux hier, les alliances n’étant pas tranchées, et les listes par conséquent loin d’être établies.De nombreux candidats, mais aussi des candidats potentiels, qui ont encore jusqu’à minuit pour se présenter, sont dans...

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