Rechercher
Rechercher

À La Une - Russie

"Écoutez-nous maintenant", lance Poutine en dévoilant ses nouvelles armes "invincibles"

Si le président russe a assuré ne "menacer personne" et ne pas prévoir d'"utiliser ce potentiel de façon offensive", ses propos donnent une tonalité militariste au climat de Guerre froide qui ne cesse de s'aggraver entre Moscou et Washington.

Le président russe, Vladimir Poutine, dans son adresse annuelle au Parlement, le 1er mars 2018 à Moscou. Sputnik/Alexei Nikolskyi / Kremlin via REUTERS

Vladimir Poutine a vanté jeudi les nouvelles armes "invincibles", hypersoniques ou sous-marines, développées par la Russie face aux nouvelles menaces posées par les Etats-Unis, semblant lancer une nouvelle course aux armements avec Washington.

L'adresse annuelle du président russe devant le Parlement devait poser les bases, surtout économiques et sociales, de ses priorités à deux semaines d'une présidentielle qu'il est sûr de remporter faute d'opposition réelle et qui doit l'emmener aux commandes du pays jusqu'en 2024.

Mais après avoir promis des mesures pour lutter contre le cancer, améliorer le réseau routier ou créer des places en crèches, M. Poutine a énuméré pendant près d'une heure les dernières armes haute technologie de la Russie avec images de synthèse, infographies et vidéos. 

Le président a ainsi présenté des nouveaux types de missiles de croisière avec une "portée illimitée" ou hypersoniques, des mini-submersibles à propulsion nucléaire ou encore une arme laser "dont il est trop tôt pour évoquer les détails".

"Personne ne voulait nous parler, personne ne voulait nous écouter. Écoutez-nous maintenant!", a-t-il lancé, provoquant une standing ovation des parlementaires réunis dans un bâtiment historique proche du Kremlin.
Ces nouvelles armes, a-t-il expliqué, répondent à l'activité militaire des Etats-Unis, qui veulent déployer leurs boucliers antimissiles en Europe de l'Est et Corée du Sud et viennent d'adopter une nouvelle doctrine militaire visant à doter les Etats-Unis de nouvelles armes nucléaires de faible puissance. 

Si Vladimir Poutine a assuré ne "menacer personne" et ne pas prévoir d'"utiliser ce potentiel de façon offensive", ses propos donnent une tonalité militariste au climat de Guerre froide qui ne cesse de s'aggraver entre Moscou et Washington malgré les promesses de réconciliation de Donald Trump. Ils interviennent également alors que les experts s'inquiètent d'une escalade et de l'avenir du traité New Start entre la Russie et les Etats-Unis sur la réduction des armes stratégiques, bien que les deux puissances assurent respecter leurs obligations. 

Vladimir Poutine a dit "espérer" que sa démonstration "dégrise tout agresseur potentiel et les gestes inamicaux envers la Russie comme le déploiement de boucliers antimissiles, le rapprochement de nos frontières des infrastructures de l'OTAN".  Il a dénoncé la nouvelle stratégie américaine qui selon lui facilite le recours à l'arme nucléaire: en cas d'emploi de la bombe atomique contre la Russie ou ses alliés, "la réponse sera immédiate et avec toutes les conséquences en découlant". 

Selon le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, les armes russes sont désormais capables de "surpasser tous les systèmes antimissiles existants". "Ce +parapluie+ de défense antimissile se révèle ainsi +troué+", a-t-il lancé dans un communiqué. Selon lui, M. Poutine a contrôlé personnellement le développement de ces nouvelles armes.


(Pour mémoire : "Toujours pas de preuve" : le Kremlin rejette toute ingérence de sa part dans la présidentielle américaine)


Pauvreté "inacceptable"
Le discours aux accents militaires de Vladimir Poutine "est avant tout destiné à un public intérieur" deux semaines avant la présidentielle, estime le politologue Alexeï Makarkine.  "Poutine donne des perspectives pour l'avenir, où le système de santé est moderne, les crédits avantageux, les écoles neuves et les missiles performants. C'est un exemple de la puissance dont les gens rêvent et elle est attirante pour les électeurs", explique-t-il à l'AFP.

Vladimir Poutine, aux commandes de la Russie depuis plus de 18 ans, est candidat pour un quatrième mandat de six ans à l'élection présidentielle du 18 mars, qu'il devrait remporter largement en l'absence remarquée de son principal opposant Alexeï Navalny.

Malgré les promesses de campagne lors de son retour au Kremlin en 2012 après quatre ans au poste de Premier ministre, son dernier mandat a été marqué par une chute du niveau de vie et une progression de la pauvreté, conséquence de la flambée des prix causée entre 2014 et 2016 par la chute des cours du pétrole et les sanctions occidentales.

M. Poutine a ainsi également promis d'améliorer le niveau de vie des Russes et diviser par deux le niveau de pauvreté "inacceptable" lors des six prochaines années. Le président a notamment insisté sur la nécessité d'améliorer "le bien être" de la population et d'investir dans les infrastructures et la santé pour éviter à la Russie de prendre du "retard", ce qui constitue selon lui son "principal ennemi". 

"Les prochaines années seront décisives pour la vie du pays", a affirmé le président en mettant l'accent sur l'importance des avancées technologiques afin que la Russie, dont il a vanté le "potentiel colossal" en la matière, ne reste pas sur le bord du chemin de la "révolution technologique".


Lire aussi
Les nombreux outils de propagande russes dans l'élection américaine de 2016    

A un mois de la présidentielle, une campagne a minima pour Poutine

« Un, deux, trois, Poutine, tu t’en vas »   

La Russie peut-elle gagner la paix en Syrie ?

Vladimir Poutine a vanté jeudi les nouvelles armes "invincibles", hypersoniques ou sous-marines, développées par la Russie face aux nouvelles menaces posées par les Etats-Unis, semblant lancer une nouvelle course aux armements avec Washington. L'adresse annuelle du président russe devant le Parlement devait poser les bases, surtout économiques et sociales, de ses priorités à deux semaines...

commentaires (7)

N'importe le nombre de missiles et de canons. Ce qui fait une superpuissance, c'est l'economie, le soft power culturel, et un projet politique et de societe. Quand les investisseurs se precipiteront sur la Russie et les gens voudront y emigrer pour une meilleure vie, quand ses films seront projetes partout dans le monde et que le Russe deviendra une langue mondiale, et quand l'ideal politique des jeunes sera une plutocratie corrompue, la Russie deviendra une superpuissance.

Michel Fayad

03 h 35, le 02 mars 2018

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • N'importe le nombre de missiles et de canons. Ce qui fait une superpuissance, c'est l'economie, le soft power culturel, et un projet politique et de societe. Quand les investisseurs se precipiteront sur la Russie et les gens voudront y emigrer pour une meilleure vie, quand ses films seront projetes partout dans le monde et que le Russe deviendra une langue mondiale, et quand l'ideal politique des jeunes sera une plutocratie corrompue, la Russie deviendra une superpuissance.

    Michel Fayad

    03 h 35, le 02 mars 2018

  • Les plans sont décider en accords avec toutes les super puissance mondiale y compris la Russie ... les cartes du moyen orient ont déjà été débattues et partager .... cette sortie n’est que pure markéting pour les présidentielles déjà acquise et redonner au peuple russe sa fierté that’s it !!!

    Bery tus

    21 h 12, le 01 mars 2018

  • De Gaulle disait que l'Europe s'arrêter l' Ural, merci mon général

    Eleni Caridopoulou

    21 h 02, le 01 mars 2018

  • Historiquement, il serait imprudent de compter sur la Russie. La Russie s'est construite avec l'aide de l'Europe. Alors que l'Europe dominait le monde, la Russie, embourbee dans sa misere eut sa revolution, qui a fait faillite en 70 ans. Je ne comprends pas ces nations qui ne connaissent pas l'histoire et se foulent la pate. La Russie fera faillite de nouveau. Ecartez-vous

    SATURNE

    19 h 07, le 01 mars 2018

  • Mon désir sera de ne pas tomber dans ce panier ou l'autre. Mais dire et exprimer ce que nous considérons vrai est un effort et une contribution si modeste soit-il au débat. L'Amérique, j'ai toujours aimé et je l'aimerai encore malgré toutes ses imperfections .... (elle en a croyez moi) La Russie, je connais oh combien l'histoire n'a pas été tendre ou toujours juste envers ses efforts pour une humanité plus juste...(hélas l'occident ne la jamais traité comme elle le méritait)(l'image de Staline hante encore le monde quand on parle de la Russie, c une idée erronée) Il est claire que l'avenir est plus rayonnant du côté de la Russie ...et tôt ou tard l'occident doit finir par se réconcilier et reconnaitre la Russie comme un partenaire et un ami et non pas comme ennemi et adversaire. Ce temps des dinosaures de la politique où on mettait le tapis rouge devant des dictateurs sanguinaires ou des peuples génocidaires (pour les considérer comme amis) et refouler la Russie comme une peste depuis tant d'année, alors qu'elle fait partie intégrante de l'Europe, culturellement et géographiquement. La Russie est un immense pays, riche (c'est une erreur de regarder son PIB actuel) qui cherche à équilibrer les forces dans le monde. Qui serait pour une vision d'un monde unipolaire ? J'espère personne ! Ma modeste conclusion : Soyons tous pour un mode harmonieux, équilibré, sans guerres. (En attendant la Syrie brûle... hélas, et des vautours tournent tout autour)

    Sarkis Serge Tateossian

    16 h 21, le 01 mars 2018

  • LA RUSSIE MALGRE SON POTENTIEL OFFENSIF ET DEFENSIF EST HELAS ECONOMIQUEMENT UN PAYS EMERGEANT ET EN VOIE DE DEVELOPPEMENT DU NIVEAU DU BRESIL ET DE L,AFRIQUE DU SUD. L,ECONOMIE DECIDE DE LA FORCE DE TOUT PAYS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 00, le 01 mars 2018

  • UN jour où je demandais à mon prof de Maths si avoir amélioré ma note d'un point était un signe de progrès, il m'a répondu : tu voudrais que ma réponse te fasse plaisir ou bien tu voudrais entendre la vérité ? Bien sûr avoir entendu la vérité était amère mais m'a permis de mieux voir en moi . La Russie de Poutine est une puissance mondiale incontestablement ! Je ne pense pas que Poutine a pris tous ces risques en méditerranée et au M.O pour ensuite laisser les occidentaux lui ravir la place . Je ne pense pas qu'il faille encore rêver d'une Amérique hyperpuissance au dessus des autres , telles la Chine ou l'Inde, Je ne pense même pas que l'amerique pourrait un jour détruire la Corée du Nord, nouveau venu dans le monde nucléaire, je dirai même que je ne pense pas une seule seconde que israel oserait s'attaquer à l'Iran même à distance ou bien s'attaquer à son fer de lance qu'est le hezb libanais de la résistance. Faut arrêter de rêver, le temps de l'impunité de la politique de la cannoniere est révolu. L'Amérique du clown actuel ou de n'importe quel autre BOUFFON DÉSÉQUILIBRÉ MENTAL à venir sera obligé de tenir compte de ces nouvelles forces en présence . Arrêtons donc de fantasmer sur des connivences gratuites , où l'Amérique est pressentie comme infaillible et invincible . Le f16 abattu par un sam7 est une symbolique qui devrait nous interpeler .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 30, le 01 mars 2018

Retour en haut