Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Russie

« Un, deux, trois, Poutine, tu t’en vas »

Suite à l’arrestation d’Alexeï Navalny, des milliers de Russes ont manifesté hier contre leur président.

À Moscou, près de 4 000 personnes ont manifesté en soutien à Alexeï Navalny. Mladen Antonov/AFP

L’opposant numéro un au Kremlin Alexeï Navalny a été arrêté hier à Moscou par la police. Quelques minutes à peine après avoir rejoint ses partisans sur la rue Tverskaïa, dans le centre de la capitale russe, Alexeï Navalny a été interpellé par une dizaine de policiers et emmené de force dans un fourgon, selon des images diffusées par ses partisans. « On vient de m’arrêter. Cela n’a aucune importance. Venez sur Tverskaïa. Vous n’êtes pas venus ici pour moi, mais pour vous et votre avenir », a-t-il écrit sur Twitter. « L’arrestation d’une seule personne n’a pas d’importance si nous sommes nombreux. » L’opposant a été inculpé pour « violation des procédures concernant l’organisation d’une manifestation », a indiqué la police moscovite dans un communiqué.
À Moscou, près de 4 000 personnes, selon les estimations de l’AFP (environ 1 000 selon un communiqué de la police), se sont rassemblées dans le centre-ville, entourées d’un dispositif policier impressionnant. La manifestation s’est achevée vers 15h GMT, a annoncé l’équipe d’Alexeï Navalny sur Twitter et YouTube. « Vous avez le droit moral de rentrer chez vous avec le sentiment du devoir accompli », a-t-elle déclaré. Une petite centaine de manifestants ont continué malgré tout à Moscou à crier des slogans contre le Kremlin, comme « À bas le tsar », devant le siège du gouvernement. « Nous voulons la liberté, des élections justes et que Navalny soit présent aux élections, a déclaré à l’AFP une manifestante, Janna. Ce ne sont pas des élections, mais un trompe-l’œil. »
À Saint-Pétersbourg, dans le Nord-Ouest, quelque 1 500 manifestants selon la police ont aussi scandé « La Russie sans Poutine » ou encore « Un, deux, trois, Poutine, tu t’en vas », encerclés eux aussi par d’importants effectifs policiers, avant de se disperser. Des milliers de manifestants (3 500 selon la police) se sont réunis dans près de 120 villes de province, dont Nijni-Novgorod, Tcheboksari (Russie centrale), Tomsk (Sibérie) ou encore à Iakoutsk, dans l’extrême orient russe, malgré une température de -45°C. Selon l’ONG russe OVD-Info, au moins 257 militants ont été arrêtés dans tout le pays au cours de ces manifestations. La police a fait irruption dimanche matin à Moscou dans les locaux de campagne de l’opposant et dans ceux de son organisation « Fonds de lutte contre la corruption » (FBK), ainsi que dans certains de ses bureaux en région. Plusieurs personnes ont été arrêtées, a annoncé l’équipe de Navalny sur Twitter.

« Duperie »
À moins de deux mois de la présidentielle du 18 mars, Alexeï Navalny a appelé les Russes à se réunir sous le slogan « Ce ne sont pas des élections mais une duperie », pour dénoncer un scrutin selon lui joué d’avance.
Manifester contre le Kremlin, « c’est notre arme politique », a déclaré hier dans une vidéo le charismatique blogueur anticorruption. « Tant que nous ne réussissons pas à faire pression de manière efficace sur le pouvoir, nous n’obtiendrons rien. » La mairie de Moscou, qui n’avait pas autorisé la manifestation d’hier, a prévenu qu’elle exigerait « des mesures judiciaires » contre l’opposant. Alexeï Navalny, 41 ans, a été détenu à trois reprises en 2017 pour avoir organisé des manifestations non autorisées réunissant parfois des dizaines de milliers de participants à travers la Russie, avec à la clef plusieurs centaines d’arrestations.

Boycott
Déclaré inéligible en raison d’une condamnation pénale qu’il estime avoir été orchestrée par le Kremlin, Alexeï Navalny ne peut pas participer au scrutin du 18 mars. Faute de pouvoir se présenter, il compte peser sur le taux de participation en appelant à boycotter cette élection.
Source : AFP

L’opposant numéro un au Kremlin Alexeï Navalny a été arrêté hier à Moscou par la police. Quelques minutes à peine après avoir rejoint ses partisans sur la rue Tverskaïa, dans le centre de la capitale russe, Alexeï Navalny a été interpellé par une dizaine de policiers et emmené de force dans un fourgon, selon des images diffusées par ses partisans. « On vient de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut