L'ex-directeur de la Sûreté générale et candidat aux législatives de mai 2018, Jamil Sayyed. Photo d'archives/AFP
L’ancien directeur de la Sûreté générale, Jamil Sayed, candidat aux élections législatives de mai prochain, a affirmé mardi qu'il se présentait comme candidat "indépendant", alors qu'il fait partie de la liste des candidats du Hezbollah dans la circonscription de Baalbeck-Hermel (Békaa).
M. Sayed est l'un des quatre généraux emprisonnés de 2005 à 2009 dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri et était le principal élément de la répression contre les opposants à la tutelle syrienne.
Allié du Hezbollah, il affiche ouvertement son soutien au régime syrien du président Bachar el-Assad. Lors d'une conférence de presse mardi, il a cependant assuré n'avoir "entrepris aucun contact direct ou indirect avec quiconque au Liban ou en Syrie, en rapport avec cette échéance" électorale.
"L'alliance née aujourd'hui se base sur des convictions partagées et je suis un candidat indépendant au sein de l'alliance de Baalbeck-Hermel. Cela veut dire que je ne ferai partie d'aucun bloc parlementaire qui résultera de cette liste. Mais cela ne veut pas dire que je suis un candidat neutre ou centriste, je fais partie de la même ligne résistante" que le Hezbollah, a assuré Jamil Sayed. "Je suis convaincu de la nécessité d'une armée forte, mais malheureusement, les Etats-Unis et l'Europe interdisent à l'armée (libanaise) de posséder des armes dissuasives face à Israël", a estimé l'ex-directeur de la Sûreté générale.
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Législatives de 2005 et 2009
Jamil Sayed, qui se porte candidat au siège chiite, a précisé qu'on lui avait proposé de présenter sa candidature aux législatives de 2005, avant son arrestation. "J'ai alors refusé, sachant que l'on était dans une phase d'accusations politiques et que je ne voulais pas d'immunité parlementaire. Je leur ai alors dit qu'il n'était pas dans notre intérêt de donner l'impression de craindre quelque chose", a expliqué M. Sayed.
"Si je savais qu'ils ne cherchaient pas la vérité dans l'affaire Hariri, j'aurai opté pour l'immunité parlementaire", a affirmé M. Sayed. "Mon fils, l'avocat Malek Sayyed, m'a proposé de me porter candidat alors que j'étais en détention, mais j'ai refusé. Et lorsque j'ai été libéré le 29 avril 2009, la date limite des dépôts de candidatures (pour les législatives de cette année-là) avait été dépassée", a-t-il expliqué.
Depuis plusieurs jours, une polémique oppose par ailleurs Jamil Sayed à la journaliste de la chaîne MTV Jessica Azar. Mme. Azar avait retweeté un message critiquant le retour en politique de l’ancien directeur de la Sûreté générale. Ce dernier l'a mise en demeure de retirer son message, chose que la journaliste a refusé de faire. M. Sayed n'a pas abordé cette question lors de sa conférence de presse.
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Et ce cher Monsieur s'imagine que nous le croyons naïvement ??? Irène Saïd
08 h 42, le 28 février 2018