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Liban - Liberté d'expression

Jamil Sayyed vs Jessica Azar : Le fils de l’ancien directeur de la SG s’invite dans la polémique

Les réseaux sociaux continuent de s’enflammer en faveur de la journaliste de la MTV.

Jamil Sayyed.

Le retweet de Jessica Azar, journaliste à la MTV, critiquant l’ancien directeur de la Sûreté générale Jamil Sayyed et la mise en demeure de le retirer que ce dernier lui a adressée ont continué ce week-end à faire des vagues sur les réseaux sociaux. 

Il y a dix jours, Mme Azar a relayé un commentaire de la journaliste Diana Moukalled, accusant dans un tweet l’ancien responsable, candidat soutenu par le Hezbollah aux législatives de mai prochain à Baalbeck-Hermel, d’« avoir posé ses mains noires sur la sécurité, la politique, les médias et les conspirations dans les années 90 ». Cela a poussé M. Sayyed à ouvrir une polémique avec Mme Azar (et pas Mme Moukalled, étrangement), la mettant en demeure de le supprimer, sous peine de la poursuivre en justice. Mais, la jeune femme ayant refusé d’obtempérer, un duel virulent entre eux a été livré sur Twitter.

(Lire aussi : La Sûreté générale peut-elle devenir un nouveau Deuxième Bureau ?)

S’invitant à son tour sur le réseau social, Samer Sayyed, fils de l’ex-patron de la SG, a proféré, vendredi, des outrances à l’encontre de Mme Azar ainsi que du leader des Forces libanaises, Samir Geagea (sans le nommer), sachant que celui-ci a exprimé son soutien à la journaliste dans la polémique. « On dit qu’un hakim (médecin), formé par le Mossad (agence israélienne de renseignements), qui n’a pu être père, a adopté des « filles de nuit » devenues des speakerines de télé qui usent jour et nuit du langage de la collaboration, de la haine et du confessionnalisme », vomit le tweet, taguant le nom de Jessica Azar et de « son employeur ».
Le commentaire a par la suite été supprimé par Samer Sayyed, qui a écrit un autre, moins virulent : « La liberté qu’a le citoyen de recourir à la justice est plus importante que la liberté de la presse. La presse est une responsabilité et non une immunité. Que ce qui arrive à Jessica Azar soit une leçon pour quiconque croit qu’un diplôme universitaire en journalisme permet de porter atteinte à celui qui, pendant plus de 35 ans, a servi l’armée et la patrie. »

Honneur « bafoué »
Mme Azar, que L’Orient-Le Jour a contactée, estime que les propos du fils du directeur de la SG l’ont atteinte dans son honneur. « Ce qui a été dit a été dit », martèle la journaliste, estimant que « ce n’est pas parce qu’il a retiré son commentaire que Samer Sayyed a regretté de s’être ainsi exprimé ». Elle affirme en outre qu’elle s’apprête à intenter une action en diffamation, se demandant au passage : « Pourquoi un conflit politique avec une femme se transforme aussitôt en une occasion de l’offenser avec des qualificatifs outrageants ? » Le PDG de la MTV, Michel Gabriel Murr, estime, dans ce cadre, que « le niveau du vocabulaire utilisé est inadmissible », indiquant à L’OLJ qu’il se tient aux côtés de la journaliste dans sa démarche, parce que, selon lui, « son honneur a été bafoué ». 

(Pour mémoire : Sayyed abandonne ses poursuites contre Wissam Hassan « pour cause de décès »)

Ce faisant, les posts de Samer Sayyed ont amplifié la campagne de solidarité à l’égard de Mme Azar, de nombreux utilisateurs de réseaux sociaux dénonçant avec véhémence « les pratiques répressives tendant à réprimer les libertés et réduire au silence les voix ».
Les internautes ont également apporté leur soutien à la journaliste May Chidiac, présidente de la Fondation éponyme, qui a, elle aussi, fait l’objet d’une mise en demeure de M. Sayyed parce qu’elle a retweeté le post de Mme Moukalled. De source proche du dossier, on indique que cette dernière a également été notifiée d’une mise en demeure, ce que dément catégoriquement l’intéressée. « Je n’ai reçu aucune notification », assure-t-elle à L’OLJ, se demandant pourquoi le choix de l’ancien directeur de la SG s’est confiné à ses deux consœurs. Une question que se pose, de son côté, May Chidiac, alors que, dit-elle, « des centaines de retweets ont été postés ».
« C’est vraisemblablement un moyen d’intimider les médias, d’autant que nous nous trouvons à la veille des élections. Mais ce moyen ne m’effraie pas, d’autant que je ne vais pas perdre plus que ce que j’ai déjà perdu (en allusion à l’attentat qui l’a gravement blessée en 2005) », dit-elle, avant de déplorer :  « Le Hezbollah tente de ramener au pouvoir les symboles de l’occupation syrienne et l’ère des services de renseignements ».


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commentaires (10)

Le fait même que le Hezbollah appuye la candidature de cet excellent hommme et vrai patriote nous montre où ce parti veut nous emmener ! Donc qu'il range rapidement son bouclier "résistance" qui ne peut plus cacher ses véritables projets qui n'ont rien de libanais... Irène Saïd

Irene Said

15 h 59, le 26 février 2018

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Commentaires (10)

  • Le fait même que le Hezbollah appuye la candidature de cet excellent hommme et vrai patriote nous montre où ce parti veut nous emmener ! Donc qu'il range rapidement son bouclier "résistance" qui ne peut plus cacher ses véritables projets qui n'ont rien de libanais... Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 59, le 26 février 2018

  • Vive la censure des idées! Un grand bravo à Jessica Azar et soyons tous pour la liberté de la presse et contre l'obscurantisme politico-religieux.

    TrucMuche

    15 h 21, le 26 février 2018

  • Du people pipelette ...

    FRIK-A-FRAK

    11 h 35, le 26 février 2018

  • le vrai visage de la haine. cet hurleberlu et son rejeton montrent leur vraies valeurs. c'est ce qu'ils pensent des femmes, de la presse libres, d'adversaires politiques, etc... et dire que le Hezb fait des pieds et des mains pour le faire entrer au parlement. Il est beau le projet de la wilaya hein ?

    Lebinlon

    10 h 37, le 26 février 2018

  • Cent pour Cent avec Jessica Azar...

    Soeur Yvette

    10 h 33, le 26 février 2018

  • Il y'a la polémique et il y a le fond, ce qui est terriblement plus inquiétant. On tente d'intimider et de réduire en silence le journalisme libre. Pour ceci on emploi la marginalisation du journalisme, la diffamation, et la mise en avant du culte de l'armée, ou autres services de l'État, que nous respectons et chérissons tous. Mais le journalisme libre est le garant d'un pays fort et démocratique. L'armée que nous appelons de tous nos voeux, qu'elle soit forte puissante et au service des citoyens libanais (c'est là sa mission suprême, la défense du pays, de ses citoyens et de la démocratie) ne doit en aucun cas servir à museler la démocratie. Chacun a sa place et tout ira pour le mieux.

    Sarkis Serge Tateossian

    09 h 29, le 26 février 2018

  • TOUS AVEC MADAME AZAR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 13, le 26 février 2018

  • Sayyed n'a servi ni l’armée ni la sécurité du pays comme il le prétend mais le régime syrien et aujourd'hui l'Iran. D'où sa haine contre tout ce qui est relatif a la liberté, la souveraineté et l'indépendance du pays. S'il rentre au parlement, ce sera une honte supplémentaire pour le pays et les gens ne devons s'attendre a recevoir que ce qu'ils auront contribuer a semer... la mouise!

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 01, le 26 février 2018

  • le vote sera la meilleure arme

    George Khoury

    07 h 31, le 26 février 2018

  • A 100 pour 100 Avec Jessica Azar. Le sayyed doit mieux tenir ses boys.

    Wlek Sanferlou

    00 h 38, le 26 février 2018

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