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À La Une - Liban

Hariri officiellement invité à se rendre en Arabie saoudite

L'émissaire saoudien, Nizar Alaoula, qui a transmis l'invitation au Premier ministre libanais, a également eu un très bref entretien au palais de Baabda avec le chef de l’État, Michel Aoun.

Le Premier ministre libanais Saad Hariri (d) s'entretenant au Grand Sérail, le 26 février 2018, avec l'émissaire saoudien Nizar Alaoula. Photo Dalati et Nohra

L'Arabie saoudite a transmis lundi à travers son émissaire Nizar Alaoula une invitation officielle au Premier ministre libanais, Saad Hariri, à se rendre au royaume wahhabite, ce dernier affirmant qu'il répondrait positivement à cette invitation "le plus tôt possible".


La discussion avec l'émissaire saoudien était "excellente", a assuré M. Hariri, lors d'un échange avec les journalistes présents au Grand Sérail. Il a également affirmé que "l'objectif essentiel de l'Arabie est que le Liban soit maître de ses décisions. Les Saoudiens sont soucieux de l'indépendance du Liban, et nous verrons comment coopérer avec eux en vue des conférences internationales" de soutien au Liban, prévues dans les deux prochains mois à Paris, Bruxelles et Rome.

La visite de M. Alaoula marque une reprise des contacts entre Riyad et la Maison du centre de Saad Hariri. La mission de l’émissaire, qui est conseiller auprès du cabinet royal, revêt une importance certaine, dans la mesure où il s’agit du premier responsable saoudien à venir au Liban depuis le retour à Beyrouth de M. Hariri, à la veille de la fête de l’Indépendance et après sa démission-surprise en novembre dernier.  Cette démission, annoncée le 4 novembre dernier dans une allocution télévisée enregistrée à Riyad, avait provoqué une crise politique majeure au Liban, sur fond de lutte d'influence régionale entre l'Arabie saoudite, dirigée par une monarchie sunnite, et l'Iran chiite.

Après son entretien avec le chef du gouvernement, l'émissaire saoudien s'est ensuite recueilli dans le centre-ville de Beyrouth devant la tombe de Rafic Hariri, père de l'actuel Premier ministre, assassiné en 2005 dans un attentat à la voiture piégée qui a également coûté la vie à une vingtaine de personnes.


(Lire aussi : Liban : Le retour de la diplomatie saoudienne ?)


Très bref entretien avec le président Aoun
Plus tôt en cours de journée, Nizar Alaoula s'était rendu au palais de Baabda où il avait eu un très bref entretien avec le président Michel Aoun, à l'issue duquel il n'a fait aucune déclaration.


Selon les informations rapportées par notre correspondante Hoda Chedid, M. Alaoula a transmis au chef de l’État un message oral du roi Salmane et de la direction saoudienne, l'assurant de son soutien à la souveraineté et la stabilité du Liban et de son attachement à la solidité des relations bilatérales. M. Aoun a pour sa part souligné qu'il souhaitait que le Liban ait les meilleures relations avec l'Arabie.

Les discussions ont notamment porté sur le prochain sommet arabe prévu en mars à Riyad. L'émissaire saoudien n'a toutefois pas remis au président, comme on s'y attendait, une invitation à ce sommet.

Selon les informations de Hoda Chedid, malgré la brièveté de cet entretien, "de nombreux messages positifs ont été transmis de la part du roi Salmane et du prince héritier Mohammad ben Salmane, qui ont pour but d'ouvrir une nouvelle page dans les relations entre le Liban et l'Arabie saoudite après la crise qui a accompagné la démission de M. Hariri".

Citant des sources proches de la rencontre, Hoda Chedid rapporte que Riyad "a une nouvelle approche pour les relations avec le Liban, différente de celle adoptée durant l'étape précédente". Elle rapporte également que M. Alaoula a vanté le "leadership du président Aoun qui a sauvé le Liban durant les jours difficiles", en allusion aux tensions qui s'étaient exacerbées entre le chef de l’État et le président du Parlement, Nabih Berry. Ce dernier recevra demain M. Alaoula à Aïn el-Tiné.

En soirée, l'émissaire saoudien s'est rendu à Meerab où il a été reçu par le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. "La discussion était directe et a porté sur les principaux problèmes auxquels fait face le Liban (...), a notamment déclaré le leader des FL à l'issue de la réunion. J'ai évoqué le problème des frontières maritimes (avec Israël), et la proposition faite par le président Aoun est raisonnable. Il n'y a pas d'autre solution". Le chef de l'Etat a réclamé un arbitrage international dans le contentieux avec Israël sur la frontière terrestre et a proposé de recourir à "une tierce partie" sous le parrainage de l'ONU pour régler le litige sur les hydrocarbures en mer. "Nous n'avons pas de problème à aller en guerre si cela préserve nos ressources pétrolières. Mais la guerre fera voler en éclat ces ressources", a prévenu M. Geagea. En outre, il a affirmé que "la stabilité est essentielle, et c'est sur cela que parie l'Arabie saoudite". Par ailleurs, le chef des FL a estimé que l'invitation de Saad Hariri à se rendre en Arabie saoudite est la preuve d'une "nouvelle initiative". M. Geagea a également évoqué avec l'émissaire saoudien la question du conflit syrien et des bombardements du régime du président syrien Bachar el-Assad contre le fief rebelle de la Ghouta orientale.


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commentaires (4)

A la place de Saad Hariri je penserai à cet adage, chat échaudé craint leur froide. Les bensaouds sont nuisibles pour notre politique d'un Liban NOUVEAU, ce sont des gens qui veulent nous maintenir la tête dans l'eau en complicité avec leurs maîtres .

FRIK-A-FRAK

22 h 39, le 26 février 2018

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Commentaires (4)

  • A la place de Saad Hariri je penserai à cet adage, chat échaudé craint leur froide. Les bensaouds sont nuisibles pour notre politique d'un Liban NOUVEAU, ce sont des gens qui veulent nous maintenir la tête dans l'eau en complicité avec leurs maîtres .

    FRIK-A-FRAK

    22 h 39, le 26 février 2018

  • L,ARABIE SAOUDITE UN FACTEUR D,AMITIE, DE GARANTIE ET DE STABILITE DU LIBAN CONTRE LES INTERVENTIONS DESTABILISATRICES PERSIQUES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 12, le 26 février 2018

  • Bonne chance à notre premier ministre

    Sarkis Serge Tateossian

    20 h 00, le 26 février 2018

  • Une occasion pour resserrer les liens entre les deux pays. Une distanciation avec l'Arabie Saoudite et l'Iran ne signifie pas relations réduites, bien au contraire. L'important c'est de respecter ces pays mais aussi se faire respecter par ces derniers, comme il se doit. Une amitié ou une fraternité tout deux exigent un respect mutuel.

    Sarkis Serge Tateossian

    19 h 59, le 26 février 2018

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