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À La Une - Israël

Saint-Sépulcre : le bras de fer continue entre les chefs des Églises chrétiennes de Jérusalem et la municipalité

Les responsables religieux chrétiens s'insurgent contre une mesure visant à imposer des biens immobiliers des Églises.

Deux chrétiennes prient devant les portes fermées de l'Eglise du Saint sépulcre à Jérusalem. Les chefs des différentes communautés chrétiennes de la Ville sainte ont exceptionnellement décidé de fermer le site considéré comme le plus saint de la chrétienté afin de protester contre des mesures fiscales imposées aux Eglises et un projet de loi israélien. AFP / THOMAS COEX

L'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, site du tombeau du Christ selon la tradition, était toujours fermée lundi matin, en guise de protestation exceptionnelle contre des mesures fiscales et une proposition de loi israéliennes, a constaté une journaliste de l'AFP. La durée de fermeture du lieu le plus saint de la chrétienté reste indéterminée, et suspendue à une décision des chefs des Églises chrétiennes de Jérusalem, ont indiqué des responsables chrétiens.

Les chefs des Églises grecque orthodoxe, arménienne et catholique, qui partagent la garde des lieux, ont pris dimanche l'initiative "sans précédent" selon eux de fermer jusqu'à nouvel ordre les portes du Saint-Sépulcre. Ils dénoncent la décision annoncée il y a quelques semaines par la municipalité israélienne de Jérusalem de leur faire payer des impôts sur leurs biens immobiliers qui ne seraient pas des lieux de culte ou d'enseignement religieux, mais qui auraient des activités commerciales, générant des revenus comme des loyers par exemple. 

Selon les dignitaires chrétiens, de telles mesures israéliennes s'apparentent à "une tentative d'affaiblir la présence chrétienne à Jérusalem". "Si (le projet) est approuvé, il rendrait possible l'expropriation des terres des Eglises, affirme un communiqué publié dimanche par le patriarche grec orthodoxe Theophilos III, le custode Francesco Patton et le patriarche arménien, Nourhan Manougian. Cela nous rappelle toutes les lois de même nature qui ont été appliquées aux Juifs durant les heures sombres de l'Europe".

Considéré comme le site le plus saint de la chrétienté, le Saint-Sépulcre est construit à l'endroit où Jésus à été crucifié et mis au tombeau, selon la tradition. Des centaines de milliers de personnes s'y rendent chaque année en pèlerinage. L'église est située dans la Vieille ville à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville sainte qu'Israël occupe depuis 50 ans et dont l'annexion est considérée comme illégale par la communauté internationale.


(Lire aussi : Le Saint-Sépulcre à Jérusalem fermé en protestation contre des mesures fiscales)


"Une loi inhabituelle"
Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a fait savoir dans un communiqué que la ville comptait récupérer des arriérés d'impôts d'un montant de 650 millions de shekels (152 millions d'euros) sur certaines propriétés, comme les "hôtels, salles de réunion et commerces", appartenant aux Eglises. Les dignitaires chrétiens ont, dans ce contexte, accusé le maire de Jérusalem de "violer les traités internationaux". Selon le quotidien israélien Haaretz, citant les responsables religieux, "l'accord qui permet aux églises de ne pas payer de taxes existe depuis la période de l'empire ottoman et les gouvernements britannique, jordanien et israélien l'ont toujours respecté". Pour M. Barkat par contre, "cet accord fiscal ne s'applique qu'aux lieux de culte et non aux différentes propriétés des Eglises". 

Les responsables religieux s'insurgent en outre contre une proposition de loi qui, selon eux, attenterait à leurs droits de propriété à Jérusalem. La proposition devait être discutée par la commission ministérielle pour la Législation de la Knesset, et son adoption permettrait à l'Etat d'exproprier des terrains situés à Jérusalem, qui ont été vendus par l'Eglise orthodoxe grecque à des promoteurs privés. Les Israéliens occupant ces terrains craignent en effet d'être expulsés par les nouveaux propriétaires pour permettre le lancement de projets immobiliers. 

Suite à la fermeture de l'église, la commission ministérielle a décidé de reporter l'étude de ce dossier.

Le Haaretz décrit ce projet de loi comme "inhabituel dans le cadre de la jurisprudence israélienne, parce qu'il concerne des ventes de terrains qui ont déjà été finalisées"."Ce projet de loi limite les droits de propriété des églises et des sociétés privées qui ont acquis les terres", poursuit le quotidien.

Pour le quotidien israélien, "même les personnes qui ont écrit cette loi savent qu'elle n'a aucune chance d'être adoptée dans sa forme actuelle. Elle enfreint de nombreux principes constitutionnels". "Cette loi a pour but de constituer une menace pour les investisseurs et les développeurs immobiliers, afin qu'ils passent des accords financiers avec le gouvernement", ajoute le Haaretz, dans une analyse publiée lundi. "Les responsables ignorent systématiquement les sensibilités politiques, religieuses et diplomatiques lorsqu'ils essaient de résoudre des problèmes concernant les Eglises chrétiennes".  


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L'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, site du tombeau du Christ selon la tradition, était toujours fermée lundi matin, en guise de protestation exceptionnelle contre des mesures fiscales et une proposition de loi israéliennes, a constaté une journaliste de l'AFP. La durée de fermeture du lieu le plus saint de la chrétienté reste indéterminée, et suspendue à une décision des chefs...

commentaires (5)

Chassez le naturel , il revient au galop. Quand on usurpe une terre entière, pensez donc , on va se gêner pour quelques arpents de terre ? Ah là, c'est au tour des xtiens de passer à la casserole. Surtout que rien n'est fait contre cet usurpateur notoire et patenté , par cette confession , depuis 1948 .

FRIK-A-FRAK

15 h 21, le 26 février 2018

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Commentaires (5)

  • Chassez le naturel , il revient au galop. Quand on usurpe une terre entière, pensez donc , on va se gêner pour quelques arpents de terre ? Ah là, c'est au tour des xtiens de passer à la casserole. Surtout que rien n'est fait contre cet usurpateur notoire et patenté , par cette confession , depuis 1948 .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 21, le 26 février 2018

  • Tenter de réduire l'influence spirituelle des communautés chrétiennes de Jérusalem,(une présence très ancienne) revient à mettre a dos plusieurs communautés, plusieurs pays et nations....avec leurs diasporas respectives... Qui ne seront pas près de l'oublier.... Un marché arrière serait plus sage et stratégique, qu'un entêtement absurde.

    Sarkis Serge Tateossian

    15 h 01, le 26 février 2018

  • A l'heure de vérité entre cette dispute qui concerne les xtiens et les juifs, celui qui détient la force militaire et la combativité, SEUL CELUI là, POURRA s'imposer. Demandez à l'expérimenté et pas au médecin.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 51, le 26 février 2018

  • PROVOCATION ISRAELIENNE ! DES MANIFESTATIONS DE LA CHRETIENTE PARTOUT DANS LE MONDE CONTRE LE RACISME RELIGIEUX CAR DE TEL IL S,AGIT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 37, le 26 février 2018

  • Je ne pense pas qu'ils sont aussi ignorants que ça , ils auront tous les chrétiens contre eux

    Eleni Caridopoulou

    13 h 23, le 26 février 2018

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