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À La Une - Diplomatie

Handball : la présence de jeunes Israéliens au Qatar fait débat

Ce n'est pas la première fois que des Israéliens participent à des compétitions à Doha, mais cette participation a soulevé des questions sur la politique étrangère de Doha, huit mois après le début d'une crise diplomatique avec ses voisins arabes du Golfe.


Un homme se promène sur le front de mer à Doha, au Qatar, en juillet 2017. Photo d'archives AFP

La présence d'équipes israéliennes à un tournoi de handball scolaire qui a commencé jeudi à Doha a suscité des appels sur les réseaux sociaux pour que les Qataris retirent leurs enfants de la compétition.

Israël a envoyé deux équipes - l'une masculine, l'autre féminine - au Championnat du monde de handball scolaire, un tournoi international semestriel pour des élèves âgés de 15 à 18 ans qui est disputé depuis le début des années 1970.

Ce n'est pas la première fois que des Israéliens participent à des compétitions au Qatar, mais cette participation a soulevé des questions sur la politique étrangère de Doha, huit mois après le début d'une crise diplomatique avec ses voisins arabes du Golfe.

Sur Twitter, des utilisateurs se présentant comme des Qataris ont accusé Doha d'essayer de normaliser ses relations avec Israël. "Je demande à tous les parents de retirer leurs enfants et de les empêcher de participer à cette normalisation des relations", a écrit un utilisateur en arabe. "Maintenant, c'est le moment de parler à vos enfants de la Palestine", a-t-il ajouté. Un autre dénonce, également sur Twitter, la "reconnaissance d'un occupant", en référence à l'occupation israélienne de territoires palestiniens.

Le compte Twitter QAYON (Qatar Youth Opposed to Normalisation) a, pour sa part, lancé le hashtag "Élèves du Qatar contre la normalisation" en obtenant un soutien du réseau TV panarabe Al-Jazeera basé à Doha. La campagne a même été louée par un éminent professeur aux Emirats arabes unis où les manifestations de sympathie à l'égard du Qatar sont loin d'être les bienvenues, alors que les deux pays n'entretiennent plus de relations depuis juin 2017.

On ignore si tous les tweets critiques de Doha émanent bien du Qatar.


Une affiche de la campagne diffusée sur le compte Twitter Qatar Youth Opposed to Normalisation sur laquelle l'organisation appelle à "ne pas enseigner aux élèves que la coopération avec l'occupation israélienne et ses représentants est normale".     


Quoi qu'il en soit, la présence de sportifs israéliens était de nature à susciter une controverse. Plus tôt cette année, le joueur de tennis israélien Dudi Sela a participé à l'Open du Qatar, ce qui a provoqué des appels à la fédération de tennis du Qatar à présenter des excuses. Et en 2016, deux Israéliens - Ariel Hilma et Sean Faiga - ont pris part à un tournoi de volleyball à Doha, provoquant une certaine colère sur Twitter où un utilisateur a demandé aux services d'immigration à l'aéroport de ne pas tamponner leurs passeports.


(Lire aussi : La diplomatie parfois contre nature de l’État hébreu)


Difficile équilibre 
Avant le championnat de handball, un journal local a répertorié tous les pays participants, à l'exception d'Israël. Selon les organisateurs de l'International School Sport Federation (ISF), il n'y aurait pas eu de drapeau israélien à la cérémonie d'ouverture jeudi.

En revanche, personne ne remet officiellement en cause la participation d'Israël parmi la vingtaine de nations ayant envoyé des équipes à Doha, la première capitale non européenne à accueillir ce tournoi. "Ces équipes se sont qualifiées pour participer", a déclaré un responsable des médias sous couvert de l'anonymat, en soulignant que la même règle s'appliquera au Mondial de football qui doit avoir lieu au Qatar en 2022.  "C'est un tournoi mondial", a-t-il ajouté.

Tom Christensen, un haut responsable de l'ISF, a déclaré à l'AFP qu'Israël ne prévoyait initialement qu'une seule équipe. "Mais ils ont décidé il y a quatre ou cinq mois d'envoyer aussi une équipe de filles".

Le Qatar entretient des relations complexes avec Israël. Le minuscule mais richissime émirat gazier sert de sanctuaire à d'anciens dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas. Dans les semaines qui ont suivi le début de la crise du Golfe, Israël a déclaré souhaiter la fermeture des bureaux de la chaîne Al-Jazeera du Qatar sur son territoire. Dans le même temps, le Qatar s'est engagé à accueillir l'équipe israélienne de football - et ses supporters - si elle se qualifiait pour le Mondial-2002.

Selon Christopher Davidson, spécialiste du Moyen-Orient et professeur à l'Université de Durham, les dirigeants du Qatar doivent faire preuve de finesse dans leur approche vis-à-vis d'Israël. Certes, ils doivent tenir compte des opinions publiques arabes, mais ils ne peuvent exclure aucun pays d'un événement sportif à l'horizon 2022, explique-t-il.


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commentaires (1)

Le sport, la culture et tout ce qui ne touchent pas directement à la politique, ne doivent pas interférer les relations pacifiques entre les humains quelque soit leur origine. Un homme sensé normalement constitué, pourra-t-il dire le contraire ? Oui il est très difficile de "confronter" un adversaire considéré un ennemi ....certes! Mais l'ennemi supposé ou avéré, est-il l'enfant ? le père de famille ou la femme ? On doit pouvoir faire la distinction! Un exemple concret : Entre l'Arménie et la Turquie il y a un Génocide et spoliation de tout un pays ancestral, qui polluent l'atmosphère, une atmosphère nauséabonde qui sent encore le sang et la barbarie ....(et pourtant, avec son petit frère azéri, tout deux font bloc contre l'Arménie) A chaque manifestation internationale (sportives ou autres), les turco-azéris peuvent venir et participer à Erevan, et vis versa (obtention de visas malgré l'absence totale de relation diplomatique) ...sauf quand les azéris ne garantissent pas la sécurité des athlètes arméniens (ce fut le cas une fois)! Ma question : Entre les pays arabo-musulmans et Israël ne serait-il pas possible une telle démarche ? (cela peut rapprocher les peuples et adoucir les positions de chacun dans le conflit qui les opposent) Tôt ou tard, tous ces pays vont se rencontrer ...en amis C'est le destin du monde...et à défaut ce sera l'hécatombe pour tous.

Sarkis Serge Tateossian

18 h 35, le 23 février 2018

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Commentaires (1)

  • Le sport, la culture et tout ce qui ne touchent pas directement à la politique, ne doivent pas interférer les relations pacifiques entre les humains quelque soit leur origine. Un homme sensé normalement constitué, pourra-t-il dire le contraire ? Oui il est très difficile de "confronter" un adversaire considéré un ennemi ....certes! Mais l'ennemi supposé ou avéré, est-il l'enfant ? le père de famille ou la femme ? On doit pouvoir faire la distinction! Un exemple concret : Entre l'Arménie et la Turquie il y a un Génocide et spoliation de tout un pays ancestral, qui polluent l'atmosphère, une atmosphère nauséabonde qui sent encore le sang et la barbarie ....(et pourtant, avec son petit frère azéri, tout deux font bloc contre l'Arménie) A chaque manifestation internationale (sportives ou autres), les turco-azéris peuvent venir et participer à Erevan, et vis versa (obtention de visas malgré l'absence totale de relation diplomatique) ...sauf quand les azéris ne garantissent pas la sécurité des athlètes arméniens (ce fut le cas une fois)! Ma question : Entre les pays arabo-musulmans et Israël ne serait-il pas possible une telle démarche ? (cela peut rapprocher les peuples et adoucir les positions de chacun dans le conflit qui les opposent) Tôt ou tard, tous ces pays vont se rencontrer ...en amis C'est le destin du monde...et à défaut ce sera l'hécatombe pour tous.

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 35, le 23 février 2018

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