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Liban - Diplomatie

Depuis Erevan, Aoun réclame justice pour le génocide arménien

C’est un voyage très chargé sur le plan symbolique que le président de la République, Michel Aoun, a entamé hier, à l’issue de sa visite officielle en Irak, en se rendant en Arménie. À son arrivée à Erevan, le chef de l’État s’est recueilli devant le mémorial dédié aux victimes du génocide arménien, à Tsitsernakaberd. L’occasion pour lui de réclamer que « justice soit faite » pour ces derniers, afin de « purifier la mémoire et reprendre confiance dans la victoire de la justice sur l’injustice ». Photo Dalati et Nohra

Le président de la République, Michel Aoun, a entamé hier une visite en Arménie, où il est arrivé dans l’après-midi en provenance de Bagdad, après une visite officielle de deux jours.
Le chef de l’État, qui s’est recueilli peu après son arrivée devant le Mémorial du génocide arménien, a insisté sur la nécessité que « justice soit faite en ce qui concerne le génocide arménien, pour purifier la mémoire et reprendre confiance dans la victoire de la justice sur l’injustice ». M. Aoun a ensuite planté un cèdre dans le jardin du site.

Le président a en outre visité le Musée de la mémoire et inscrit un mot dans son livre d’or. « Ce que j’ai vu dans ce musée sont des photographies terribles et des témoignages poignants de cette période sanglante de l’histoire du peuple arménien, à travers un massacre sauvage peu égalé dans l’histoire. Cela me pousse à confirmer que justice doit être faite afin d’assainir la mémoire et de redonner confiance dans la victoire du droit sur l’injustice. Je salue la grandeur du peuple arménien qui est parvenu, malgré les difficultés et la persécution, à construire un État dont il peut être fier, à perpétuer sa riche civilisation et à aller vers un avenir meilleur », a-t-il écrit.
Michel Aoun s’est également entretenu avec le catholicos arménien Karekine II. « Notre visite va renforcer les liens entre le Liban et l’Arménie, et entre les deux peuples », a déclaré le chef de l’État à l’issue de cette rencontre qui a eu lieu à Etchmiadzine, siège de l’Église apostolique arménienne, à une vingtaine de kilomètres d’Erevan.
Le président a ensuite rencontré la diaspora libanaise en Arménie, et il devrait s’entretenir aujourd’hui avec son homologue, Serge Sarkissian.

La fin de la visite en Irak
Avant de se rendre à Erevan, le président de la République avait clôturé sa visite en Irak par une réunion hier après-midi avec le vice-président Iyad Allaoui, en présence des ministres irakiens de la Défense, de l’Intérieur, des Télécoms, de l’Électricité, de l’Agriculture et de la Culture, ainsi que de plusieurs députés irakiens.
« Nous avons appris du Liban la démocratie, le vivre-ensemble et le respect des libertés (…). Les leaders irakiens doivent rendre une partie de leur dette au Liban qui a beaucoup enduré suite à la crise des réfugiés irakiens, et avant eux les Palestiniens, avant d’en arriver aux Syriens », a déclaré M. Allaoui. Il a en outre demandé à « réévaluer les accords économiques faits par le passé avec le Liban ».

M. Aoun a pour sa part émis le souhait de « développer les relations entre les deux pays dans les secteurs économique, commercial et bancaire, car les plus grandes banques libanaises sont présentes en Irak ».

Selon notre correspondante Hoda Chedid, le ministre d’État contre la corruption, Nicolas Tuéni, la directrice générale du ministère de la Justice, Mayssam Noueiri, et Abdel Wadoud Nsouli, représentant les hommes d’affaires libanais en Irak, se sont réunis dans l’après-midi avec des représentants du ministère irakien des Finances et du Premier ministre Haider al-Abadi pour évoquer le dossier des avoirs financiers gelés de sociétés et d’hommes d’affaires sous Saddam Hussein, représentant quelque 980 millions de dollars. Huit cents millions de dollars sont également gelés dans des banques libanaises dans le Kurdistan irakien. MM. Tuéni et Nsouli, ainsi que Mme Noueiri sont restés à Bagdad afin de régler cette affaire avec les autorités compétentes.
Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, s’est entretenu avec son homologue irakien Kassem al-Araji. Les deux hommes ont évoqué le prochain sommet des ministres arabes de l’Intérieur prévu en mars en Algérie, ainsi que les possibilités de coopération en termes de lutte antiterroriste et la facilitation de l’obtention des visas d’entrée en Irak.

M. Aoun s’était entretenu plus tôt dans la journée avec le président du Parlement irakien, Salim Joubouri, et a insisté à l’issue de la réunion sur l’importance de « l’unité nationale qui constitue une garantie pour affronter les défis et les dangers ». Le chef de l’État a également mis en relief l’importance de « l’unité des positions des pays arabes dans la période qui vient » notamment lors du prochain sommet de la Ligue arabe qui se tiendra en Arabie saoudite. De son côté, M. Joubouri a souligné la nécessité de la coopération entre les Parlements libanais et irakien.
Le président Aoun a par ailleurs déposé une gerbe de fleurs au pied du Monument au soldat inconnu, lors d’une cérémonie officielle à Bagdad.


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commentaires (3)

Quelque soit notre sensibilité ou penchant politique, il y a une constance et un consensus très large dans les milieux politiques concernant ces thématiques relatives aux génocides et au travail de mémoire. Un crime impuni, est une porte ouverte pour d'autres crimes. L'espoir d'un monde meilleur ne faiblit pas

Sarkis Serge Tateossian

01 h 47, le 23 février 2018

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Commentaires (3)

  • Quelque soit notre sensibilité ou penchant politique, il y a une constance et un consensus très large dans les milieux politiques concernant ces thématiques relatives aux génocides et au travail de mémoire. Un crime impuni, est une porte ouverte pour d'autres crimes. L'espoir d'un monde meilleur ne faiblit pas

    Sarkis Serge Tateossian

    01 h 47, le 23 février 2018

  • TOUTE LA TERRE CONDAMNE LES GENOCIDES DES ARMENIENS ET DES CHRETIENS D,ASIE MINEURE PAR LES HORDES OTTOMANES... SEUL LE REJETON OTTOMAN REFUSE DE LES ADMETTRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 06, le 22 février 2018

  • je plains hariri qui va devoir affronter l'ire du neo sultan recep 1er !

    Gaby SIOUFI

    10 h 05, le 22 février 2018

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