Capture d'écran de la vidéo de LOGI et Kulluna Irada mettant en garde contre une mauvaise gestion du secteur du pétrole au Liban.
"Tout le monde va trouver du travail, c'en est fini de la pauvreté, le Liban va redevenir la Suisse du Proche-Orient"... C'est avec ces promesses, prononcées non sans ironie, que commence une vidéo sur l'exploitation du gaz et du pétrole offshore au Liban qui fait actuellement le buzz.
Ces promesses sont rapidement suivies d'une mise en garde contre une mauvaise gestion du dossier des ressources offshore, "le seul secteur qui fonctionne au Liban... parce que nous ne l'avons pas encore gâché". "Nous avons complètement échoué à gérer les dossiers de l'électricité, des déchets et de l'eau et c'est pour ça que nous avons décidé d'adopter en urgence quatre lois sur le pétrole... et nous y réfléchirons plus tard", poursuit la présentatrice, devant des images notamment de déchets amoncelés dans les rues du pays.
Campagne pour une bonne gouvernance
La vidéo, qui en quelques heures à peine a déjà accumulé plusieurs dizaines de milliers de vues sur les réseaux sociaux, est le fruit d'une collaboration entre les associations LOGI (Lebanese Oil and Gas Initiative) et Kulluna Irada, un mouvement de la société civile pour la réforme du système politique libanais.
Il s'agit de la vidéo de lancement d'une campagne nationale intitulée “N'adoptons pas hâtivement les quatre lois sur le pétrole et le gaz", à savoir la loi de création d'une société nationale pour le pétrole, celle de création d'un fonds souverain libanais, celle concernant l'établissement d'une direction générale pour le pétrole au sein du ministère des Finances et celle sur l'exploration des ressources pétrolières onshore.
Selon le document expliquant la campagne et publié sur le site internet de LOGI, cette dernière vise notamment à pousser le pouvoir à mettre en place une stratégie nationale pour une bonne gestion du secteur pétrolier avant l'adoption de ces lois. La campagne a pour ambition de mettre en garde les autorités contre les conséquences d'une éventuelle "mauvaise gouvernance". "Lorsqu'on parle du développement d'un secteur, il faut comprendre qu'il peut aller dans les deux sens, qu'il ne s'agit pas automatiquement d'un développement positif", indique le texte. "Dans de nombreux pays, une mauvaise gouvernance a mené à des guerres, des famines, à la pauvreté, à l'endettement, aux inégalités et à des catastrophes environnementales", peut-on encore lire.
Les contrats d’exploration et de production d’hydrocarbures offshore, liant l’État libanais au consortium international ayant obtenu des licences d’exploitation, seront signés en grande pompe le 9 février. A la mi-décembre, le gouvernement avait accepté les offres du consortium mené par le géant français Total, et composé de l’italien ENI et du russe Novatek, auquel ont été attribuées les licences d’exploration et de production pour le bloc 4 (au centre) et le bloc 9 (au Sud) de la zone économique exclusive (ZEE) libanaise.
(Lire aussi : Le Liban plus que jamais déterminé à engager les explorations en Méditerranée )
Opportunités d'emploi vs. Corruption
La vidéo ironise dans ce contexte sur la construction prochaine "de bâtiments et de bureaux", qui seront remplis de fonctionnaires "afin qu'ils ne restent pas vides", "même s'ils ne commenceront pas à travailler avant 4, 5, 7 ans". "On a bien une institution sur les chemins de fer, alors qu'on n'a ni rails, ni trains", ironise la présentatrice.
"On va aussi établir un fonds souverain pour commencer à dépenser l'argent du pétrole dès maintenant... même si on n'en verra pas la couleur avant 2025", ajoute-t-elle, soulignant que les forages commenceront "dans la mer, et sur le continent, sans plan ni stratégie". "Ce n'est pas comme si on avait des maisons, des montagnes, des sites archéologiques ou des réserves naturelles à protéger", poursuit-elle non sans cynisme.
"Tout ce qu'il faut savoir, c'est que le pétrole peut changer nos vies, d'une façon ou d'une autre", déclare la présentatrice, pointant tour à tour sur l'écran les termes "opportunités d'emploi" et "croissance", puis "corruption", "pollution", "pauvreté".
Et de conclure : "Nous cherchons à embaucher des gens dans le secteur du gaz et du pétole, alors si quelqu'un connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un, pensez à moi !"
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commentaires (9)
Cela mérite une explication de texte , à questions précises réponses précises ? Une video sur les réseaux sociaux c’est bien, mais des articles de fond pour relayer c’est encore mieux.ainsi va la démocratie .
Sam
11 h 01, le 07 février 2018