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La rétro 2017 de L'Orient-Le Jour - Liban - rétro 2017

Une année décisive pour le dossier du gaz libanais

S'il a franchi une étape décisive en autorisant la signature des contrats d'exploration et de production des hydrocarbures offshore avec le consortium mené par le groupe français Total, le gouvernement de Saad Hariri n'a néanmoins pas pu atteindre tous les autres objectifs qu'il s'était fixés pour 2017.

Le 14 décembre 2017, le gouvernement a enfin autorisé le ministre de l'Énergie, César Abi Khalil, à signer les contrats avec un consortium mené par Total, ce qui devrait être fait début 2018. Photo eyeidea/bigstock

L'année 2017 devait être celle de la relance d'une économie libanaise au ralenti depuis six ans. Doté d'un nouveau gouvernement depuis le 18 décembre 2016, le pays du Cèdre devait entamer 2017 en tournant la page de plus de deux ans de paralysie institutionnelle. Le Premier ministre Saad Hariri avait d'ailleurs rapidement annoncé sa volonté d'améliorer l'environnement des affaires afin d'attirer les investisseurs.
Un an plus tard, le bilan est plutôt mitigé, avec une croissance toujours aussi « molle », selon le Fonds monétaire international (FMI), qui a revu ses prévisions à la baisse en octobre dernier, à 1,5 % au lieu de 2 % – contre 2 % pour la Banque mondiale et 2,5 % pour la Banque du Liban (BDL). L'arrivée, prévue par les professionnels du secteur, de près de deux millions de touristes cette année – contre 1,7 million en 2016 –, ou la stabilisation du déficit commercial (à fin octobre selon les derniers chiffres des douanes), n'y changeront probablement rien. Les organisations internationales et agences de notation financières s'inquiètent en outre du niveau d'endettement du pays, qui possède un des plus importants ratios dette publique/PIB du monde – lequel devrait atteindre 150 % en 2017, selon le FMI.

 

Grille des salaires et budget
S'il n'a pas réussi à insuffler une nouvelle dynamique à une économie aussi bien plombée par des obstacles structurels qu'exposée aux aléas politico-sécuritaires au niveau régional, le gouvernement a néanmoins enregistré une avancée de taille avec le déblocage du dossier des hydrocarbures offshore, au point mort depuis 2013, faute de consensus politique.


Dès janvier, le gouvernement adoptait ainsi deux décrets-clefs, dont celui définissant les coordonnées des dix blocs de concession prévus dans la Zone économique exclusive (ZEE) du Liban, et relançait de ce fait le processus relatif à ce dossier. Seul candidat en lice lors de la première phase d'attribution des licences d'exploration et de production, le consortium mené par le géant français Total, et composé de l'Italien Eni et du Russe Novatek, a vu ses deux offres pour deux des cinq blocs mis en jeu retenues. Le 14 décembre, le gouvernement a enfin autorisé le ministre de l'Énergie, César Abi Khalil, à signer les contrats avec ce consortium, ce qui devrait être fait début 2018. Il faudra néanmoins attendre 2019 pour que les travaux de forage commencent.


Autre dossier débloqué cette année, celui de la grille des salaires. Le Parlement a en effet approuvé le 18 juillet le premier relèvement de la grille des salaires de la fonction publique depuis 2012. Une mesure estimée à environ 800 millions de dollars devant être financée par une vingtaine de dispositions fiscales – dont une hausse de la TVA d'un point, à 11 % – qui ont fait grincer les dents du patronat, des banques ainsi que des organisations représentant des professions libérales. Le projet de loi dédié a été voté une première fois par le Parlement le 19 juillet, avant d'être retoqué le 22 septembre par le Conseil constitutionnel saisi d'un recours présenté par dix députés. C'est finalement une version amendée du projet de loi qui a été définitivement adoptée par les députés le 9 octobre.


L'année aura également été marquée par l'adoption de la première loi de finances depuis celle de 2004, mais avec dix mois de retard sur les délais constitutionnels et en l'absence de clôture des comptes budgétaires des précédents exercices – une obligation constitutionnelle que les députés se sont engagés à honorer dans un délai d'un an. Le gouvernement n'a en outre toujours pas entamé l'examen du projet de budget pour 2018, alors qu'il aurait dû le transmettre au Parlement avant octobre.


Autre événement important de l'année, la démission de Saad Hariri, annoncée le 4 novembre depuis Riyad avant d'être retirée un mois plus tard. Un épisode qui a mis le secteur bancaire et plus de 330 000 expatriés du Golfe sous pression, obligeant le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, à multiplier les interventions pour rassurer les Libanais quant à la stabilité de la situation financière en général et de la livre en particulier. Ce qui n'a pas empêché un certain nombre de déposants de convertir en dollars leurs dépôts en livres, provoquant une hausse des taux d'intérêt sur la monnaie nationale pendant cette période.

L'année 2017 devait être celle de la relance d'une économie libanaise au ralenti depuis six ans. Doté d'un nouveau gouvernement depuis le 18 décembre 2016, le pays du Cèdre devait entamer 2017 en tournant la page de plus de deux ans de paralysie institutionnelle. Le Premier ministre Saad Hariri avait d'ailleurs rapidement annoncé sa volonté d'améliorer l'environnement des affaires afin...

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