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À La Une - immigration

Après des violences, la France met en garde contre le "mirage" de Calais

Le bilan des rixes de jeudi restait à 22 blessés vendredi. Le pronostic vital de quatre d'entre eux, blessés par balles, est engagé. Il s'agit d'Erythréens, qui seraient âgés de 16 à 18 ans. L'état de santé d'un cinquième blessé par balles inspirait moins d'inquiétude.

Une voiture de police devant un rassemblement de migrants à Calais, au nord de la France, le 2 février 2018. AFP / Philippe HUGUEN

Au lendemain du plus violent affrontement entre migrants jamais survenu à Calais, le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb a appelé vendredi les candidats à l'immigration au Royaume-Uni à ne plus venir dans ce port "mirage" qui fait face aux côtes anglaises.

Le bilan des rixes des jeudi restait à 22 blessés vendredi.  Dans la soirée, quatre migrants, hospitalisés à Lille et à Calais, étaient toujours entre la vie et la mort, selon le parquet de Boulogne-sur-Mer. Il s'agit d'Érythréens, qui seraient âgés de 16 à 20 ans. L'état de santé d'un cinquième blessé par balle inspirait moins d'inquiétude.

Un ressortissant afghan est recherché. Âgé de 37 ans, il est soupçonné d'être l'auteur de coups de feu sur des Érythréens tout près de l'hôpital de Calais où avait lieu une distribution de repas.

Pour le parquet, les circonstances des affrontements commencent à s'éclaircir. "Ca ressemble à un règlement de compte: le ou les individus auteurs des coups de feu sont arrivés sur la zone de distribution de repas près de l'hôpital où était rassemblée la communauté érythréenne et ont immédiatement ouvert le feu".


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'Maraudes intensifiées'
Selon une source policière, la nuit de jeudi à vendredi a été calme, sans nouvel affrontement. "On a distribué 300 repas dans un calme olympien ce matin", rue des Verrotières, l'un des lieux de rixe, a affirmé à l'AFP Jean-Claude Lenoir, président de l'association Salam. Aucun signe de tension n'était perceptible à cet endroit, où, par un froid glacial et dans le vent, les migrants emmitouflés ont pris leur repas, a constaté l'AFP.

Les maraudes menées par les services de l'État ont été "intensifiées", avec des départs "renforcés" en bus vers les différents centres d'accueil et d'examen des situations (CAES) de la région, essentiellement pour les Afghans qui le souhaitent, "pour les protéger", a-t-on appris auprès de la préfecture.

Un premier départ a eu lieu vendredi matin avec 27 migrants, dont une majorité d'Afghans. Un second bus est parti dans l'après-midi avec quatre migrants à bord et un autre est prévu samedi, selon une source officielle.


(Lire aussi : Macron refuse toute reconstitution d’une « jungle » à Calais)


Des policiers en renfort
Au yeux du ministre de l'Intérieur, ces incidents seraient en grande partie le fait de passeurs. "On voit bien aujourd'hui qu'ils sont organisés en bande. Autant il y a pu y avoir par le passé des phénomènes spontanés, autant aujourd'hui on voit qu'il y a des chefs de bandes qui entraînent autour d'eux. Ces réseaux-là doivent être démantelés", a-t-il dit vendredi devant la presse à Calais, où il s'était rendu dans la nuit. Il a également annoncé le renfort de "deux unités" de police "qui vont arriver dans la journée".

M. Collomb a aussi martelé qu'il ne voulait "pas de fixation" à Calais et que "personne, parmi les migrants qui sont sur Calais, n'ira en Grande-Bretagne". "Le message que je veux faire passer, c'est que, si on veut aller en Grande-Bretagne, ce n'est pas ici qu'il faut venir", a encore lancé le ministre, qui, dans la nuit, avait comparé Calais à un "mirage, un mur auquel se heurtent les migrants".

Puis il a mis en cause les associations à propos de la distribution des repas: "Je fais appel au bon sens des associations. Il ne peut y avoir d'organisation sauvage en dehors du respect de la loi". Ces distributions, assurées principalement par L'Auberge des migrants, Salam et Utopia 56, le seront "d'ici 15 jours par les associations qui travaillent déjà avec nous".



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