Un tribunal militaire israélien a prolongé lundi pour au moins deux jours la détention d'Ahed Tamimi avant de décider mercredi si cette adolescente palestinienne impliquée dans une vidéo devenue virale restera ou non en prison jusqu'à son procès.
Ahed Tamimi, 16 ans, est l'une des protagonistes d'une vidéo qui la montre, avec sa cousine Nour, 20 ans, bousculer deux soldats israéliens, puis leur donner des coups de pieds et de poings le 15 décembre en Cisjordanie occupée. Les soldats demeurent impassibles face à ce qui semble relever davantage de la provocation que de la volonté de faire mal.
Les images ont été tournées à Nabi Saleh devant la maison des Tamimi, une famille à la pointe de la contestation, dans le contexte des protestations palestiniennes alors quasiment quotidiennes contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël. Depuis cette annonce le 6 décembre, 17 Palestiniens ont été tués dans des violences.
Ahed Tamimi, sa mère et sa cousine ont été arrêtées les 19 et 20 décembre.
Ahed Tamimi a été inculpée le 1er janvier par la justice militaire israélienne de douze chefs d'accusation, liés à l'incident du 15 décembre mais aussi à des faits antérieurs présumés, comme des jets de pierres.
La justice devait se prononcer lundi sur son maintien en détention. L'accusation a réclamé, devant le tribunal militaire d'Ofer, en Cisjordanie occupée, qu'elle reste en prison jusqu'à son procès, ce qui pourrait signifier des mois de détention.
(Portrait : Ahed Tamimi, la Palestinienne qui "vaut mille hommes")
L'avocate d'Ahed Tamimi, Me Gaby Lasky, a plaidé pendant deux heures pour son placement en résidence surveillée. Elle a argué qu'Israël enfreignait la convention internationale des droits de l'enfant, qui stipule en particulier que l'emprisonnement d'un enfant doit être une mesure de "dernier ressort" et "aussi brève que possible". Elle a aussi réfuté l'argumentaire de l'accusation sur la dangerosité d'Ahed Tamimi en rappelant que celle-ci, malgré son jeune âge, est, comme son père, une activiste connue de la cause palestinienne.
"Comment la considérer comme dangereuse alors qu'elle est connue des forces de sécurité et qu'elle n'avait jamais été arrêtée auparavant" pour des faits antérieurs au 15 décembre, a-t-elle demandé.
Ahed Tamimi est entrée dans la salle sans menottes, revêtue d'un blouson marron de détenu et sous la garde d'une surveillante. Souriante, elle a chuchoté à plusieurs reprises à l'oreille de son père Bassem.
Sa mère Nariman, apparaissant au cours de la vidéo, reste détenue, mais son cas n'a pas été évoqué à l'audience. Sa cousine Nour a été libérée sous caution.
Les Palestiniens se sont répandus en louanges et en expressions de soutien sur Ahed Tamimi sur les réseaux sociaux. Les Israéliens ont salué l'impassibilité de leurs soldats dans l'incident tout en ressentant une vive amertume devant ce qui a été largement perçue comme une humiliation de la part d'agitateurs.
Amnesty International a réclamé dans un communiqué qu'Ahed Tamimi soit relâchée sans attendre. Son arrestation et la procédure en cours "mettent en lumière le traitement discriminatoire de la part des autorités israéliennes à l'égard d'enfants palestiniens qui osent résister à la répression, souvent brutale, exercée par les forces d'occupation", a dit l'organisation.
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23 h 00, le 15 janvier 2018