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À La Une - Liban

Milliers de combattants, guerre contre Israël : les propos de Nasrallah s'imposent en Conseil des ministres

Le gouvernement débloque 50 milliards de livres libanaises pour les législatives.

Le Premier ministre Saad Hariri (cravate rouge) et le chef de l'Etat Michel Aoun (à droite) lors d'un Conseil des ministres au palais présidentiel de Baabda, le 4 janvier 2018. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement libanais, réuni jeudi pour la première fois de l'année sous la présidence de Michel Aoun au palais présidentiel de Baabda, s'est longuement attardé sur l'interview télévisée du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ainsi que sur la récente tournée au Liban-Sud du chef de la milice chiite irakienne "Assaeb Ahl el-Haq", Qaïs el-Khazaali, deux dossiers qui reposent les questions de la distanciation du Liban à l'égard des conflits régionaux et la mise en application de la résolution onusienne 1701.

 

Interview de Nasrallah
L'interview télévisée du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, diffusée la veille sur la chaîne satellitaire panarabe Al-Mayadine a fait l'objet d'une polémique lors de la séance gouvernementale. Dans cet entretien, le leader du parti chiite a déclaré que le Liban, au même titre que l'Iran, la Palestine, la Syrie et le Yémen, faisait partie de l'axe de la résistance. "J'ai des messages venus du Yémen disant qu'ils étaient prêts à envoyer des dizaines de milliers de combattants (...) prêts à affronter l'ennemi israélien", a-t-il déclaré, évoquant la possibilité d'une guerre lancée contre le Liban.

"S'il devait y avoir un affrontement avec Israël, nous ne nous distancierons pas de ce conflit", a déclaré le ministre des Affaires sociales, Pierre Bou Assi, l'un des représentants des Forces libanaises au sein du gouvernement. "Il ne peut y avoir de recrutement de combattants venus du Yémen, d'Irak ou d'ailleurs. Ce serait considéré comme un outrepassement de l'Etat", a-t-il ajouté.

Le ministre de la Jeunesse et des sports, Mohammad Fneich, l'un des représentants du parti chiite au sein du gouvernement, ainsi que le ministre d’État aux Affaires du Parlement, Ali Kanso, ont répondu aux propos de M. Bou Assi, affirmant que le chef du parti chiite n'avait pas voulu dire que des combattants étrangers viendraient sur le territoire libanais.

Dans la journée, le leader des FL, Samir Geagea, avait déclaré que Hassan Nasrallah "s'exprime et agit comme s'il n'y avait pas d’État libanais".

 

Qaïs el-Khazaali
Par ailleurs, le ministre de la Justice, Salim Jreissati, est revenu sur la récente tournée de Qaïs el-Khazaali. "Aucun individu répondant au nom de Qaïs el-Khazaali n'est entré sur le territoire libanais. Peut-être est-il entré de manière clandestine ou sous un autre nom", a-t-il déclaré. "Nous n'avons pas encore les résultats de l'enquête (de l'armée) sur l'entrée de M. Khazaali sur le territoire libanais", a déclaré le ministre de l'Information, Melhem Riachi, à l'issue du Conseil des ministres. Cette visite, ainsi que celle du commandant d'une faction chiite syrienne qui combat en Syrie aux côtés du Hezbollah, Abou Abbas, avaient fait polémique.

Ces visites reposent la question de la mise en place par le Liban d'une politique de distanciation à l'égard des conflits régionaux. Les composantes du gouvernement avaient réaffirmé leur engagement sur ce point, conduisant alors le Premier ministre Saad Hariri à retirer définitivement sa démission, qu'il avait annoncée le 4 novembre dernier à Riyad, mettant ainsi fin à une crise politique aiguë. Les propos de Hassan Nasrallah repose en outre en question la mise en application de la résolution 1701 qui avait mis fin en 2006 à la guerre de 33 jours entre le Liban et Israël et qui prévoit que la frontière libano-israélienne soit sous le seul contrôle de l'armée libanaise et des forces de la Finul.

 

Soutien aux libertés publiques
Sur un autre plan, le gouvernement a entériné la création d'un jour férié en hommage aux "martyrs de la justice", comme annoncé il y a plusieurs semaines à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire par Michel Aoun. Ce dernier avait alors décrété que le 8 juin sera commémoré comme la journée des "martyrs de la justice", en hommage aux quatre juges assassinés le 8 juin 1999 à Saïda.

Le gouvernement, qui a adopté les 43 points de l'ordre du jour, a par ailleurs décidé de débloquer 50 milliards de livres libanaises pour l'organisation des élections législatives prévues en mai prochain.

En ouverture du Conseil des ministres, le président Aoun a fait de l'organisation des législatives l'une des priorités du gouvernement pour l'année 2018, au même titre que l'examen du budget 2018 et la poursuite des nominations administratives, appelant également le gouvernement à régler définitivement la question des déchets.

En outre, MM. Aoun et Hariri ont exprimé leur attachement au respect des libertés publiques, ainsi qu'à l'application de la loi et au respect de la justice alors que le journaliste Marcel Ghanem avait comparu plus tôt dans la journée devant la justice, dans le cadre d'une procédure lancée contre lui par M. Jreissati. Pour rappel, quelques jours après la démission de Saad Hariri, M. Ghanem avait interviewé deux journalistes saoudiens qui avaient vivement critiqué le régime et de hauts responsables libanais. Le journaliste est aujourd'hui accusé d'avoir "porté atteinte à la dignité du président de la République, Michel Aoun".

 

Frais de scolarité
Le chef de l’État a évoqué la question des frais de scolarité. "Plusieurs propositions ont été formulées, dont celle que les écoles privées, les parents d'élèves, les professeurs et l’État prennent en charge l'augmentation prévue des salaires", a-t-il déclaré. Les enseignants des écoles privées réclament une réévaluation de leurs salaires conformément à la nouvelle grille adoptée pour le secteur public. Mais les écoles privées ont prévenu qu'une augmentation des salaires de leurs enseignants allait pousser les établissements à augmenter les frais de scolarité, au grand dam des parents des élèves. Plusieurs responsables, dont le patriarche maronite Mgr Béchara Raï, ont appelé l’État à prendre en charge l'écart des salaires des professeurs induit par la mise en place de la grille.

Sur le dossier des loyers anciens, M. Aoun a appelé à la formation de commissions dans les mohafazas du pays chargées d'étudier les dossiers. La semaine dernière, le chef du gouvernement s'était engagé à résoudre cette question. Il y a un an, le Parlement libanais avait amendé la loi sur la libéralisation des anciens loyers dans le sens d'un assouplissement de certaines dispositions en faveur des anciens locataires. Mais les représentants des locataires des immeubles anciens ont demandé à M. Aoun de renvoyer cette loi.

 

"Solidarité gouvernementale"
De son côté, M. Hariri s'est efforcé de vanter les réalisations du gouvernement qu'il dirige. "Le Conseil des ministres est une équipe de travail chargée de la protection du pays et d'assurer une stabilité sécuritaire, politique et économique. Nous avons accompli de grandes réalisations sur ces plans l'année dernière, mais nous avons un gros agenda cette année qui sera marquée par les législatives", a-t-il affirmé. "Nous pouvons avoir différents points de vue, mais ce qui nous rassemble est plus fort que n'importe quel désaccord. L'intérêt et la stabilité du pays sont nos objectifs communs. La solidarité gouvernementale existe et se poursuit", a-t-il affirmé.

Après être revenus sur le passage sans encombre des célébrations du Nouvel An à Beyrouth et sur l'ensemble du territoire libanais, le Premier ministre a salué la décision prise mercredi par le président du Parlement, Nabih Berry, de démanteler les barbelés et blocs de béton isolant le périmètre du Parlement, situé place de l’Étoile, dans le centre-ville de Beyrouth.

 

Promotion 1994
A l'issue du Conseil des ministres, le président Aoun et le Premier ministre Hariri se sont à nouveau entretenus après un premier entretien avant la réunion du gouvernement. Les deux hommes ont notamment évoqué la polémique autour de la signature du décret accordant une année d'avancement aux officiers de la promotion 1994. "Des efforts sont déployés sur ce dossier", a déclaré M. Hariri à l'issue de cet entretien.

Michel Aoun et Nabih Berry sont à couteaux tirés au sujet de la signature de ce décret. Le chef de l'État considère que ce décret, adopté en Conseil des ministres puis signé par lui, par le Premier ministre Saad Hariri et par le ministre de la Défense Yaacoub Sarraf, ne requiert pas la signature du ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, alors M. Berry (dont M. Khalil est un proche collaborateur) oriente la querelle sur le terrain constitutionnel.

La promotion 1994 concerne des officiers entrés à l'École militaire quelques années plus tôt, à l'époque où le chef de l'État était à la tête du gouvernement militaire de transition (1988-1990). Les officiers concernés par ce décret, connus sous le label de "promotion Aoun", avaient subi des préjudices liés au fait qu'ils n'avaient pas été promus comme leurs camarades au sein de l'armée.

 

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commentaires (9)

TROIS CRAPAUDS DJIHADISTES QUI VEULENT MENACER ET VAINCRE LE BOEUF... DE LA RIGOLADE !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 19, le 05 janvier 2018

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Commentaires (9)

  • TROIS CRAPAUDS DJIHADISTES QUI VEULENT MENACER ET VAINCRE LE BOEUF... DE LA RIGOLADE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 19, le 05 janvier 2018

  • Hahaha... Les propos s imposent au conseil des ministres... Des paroles divines et un conseil productif... On est tous Akhouat Chanay! Akh ya baladnna...

    Wlek Sanferlou

    22 h 45, le 04 janvier 2018

  • Enfin un liban soudé et fort sous la bannière de l'axe de la résistance des pays nommés mais encore d'homme d'État LIBANAIS COMME le COMMANDANTE KHENERAL Michel PHARE AOUN. Que l'usurpateur ose seulement penser nous ATTAQUER. Il brulera en enfer sur TERRE.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 27, le 04 janvier 2018

  • WAYNAK YA MR HARIRI !! VOUS ETES LE SEUL QUI PATRIQUE EL NA2I BIL NAFSS ...

    Bery tus

    19 h 49, le 04 janvier 2018

  • CERTAINS QUI ONT AGREE ET APPOSE LEUR SIGNATURE AU GOUVERNEMENT SUR LA DECISION DE DISTANCIATION ONT CRACHE SUR LEUR SIGNATURE PLUS QU,UNE DIZAINE DE FOIS DEPUIS... ET BAFOUE L,ETAT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 34, le 04 janvier 2018

  • Heureusement que le ridicule ne tue pas ! Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 41, le 04 janvier 2018

  • Enfin une lueur d’espoir pour voir nos anciens loyers libérés.

    Antoine Sabbagha

    17 h 35, le 04 janvier 2018

  • " "Aucun individu répondant au nom de Qaïs el-Khazaali n'est entré sur le territoire libanais. Peut-être est-il entré de manière clandestine ou sous un autre nom", a-t-il déclaré." Bien sûr! Celui qu'on a vu à la télévision près de la frontière avec Israel est un sosie de monsieur el-Khazaali! Ou un frère jumeau né au sud Liban?! Mais de qui se moque-t-on? On sait très bien qui a introduit el-Khazaali au Liban, et comment!

    Georges MELKI

    16 h 58, le 04 janvier 2018

  • Mohammad Fneich et le PSNS Ali Kanso disent la vérité toute la vérité. Les combattants du Yemen, d'Irak et d'ailleurs iront combattre Israél aux côtés du Hezbollah aux Îles Hawaï.

    Un Libanais

    16 h 28, le 04 janvier 2018

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