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Liban - Dossier régional

Des propos de Bassil sur Israël créent la polémique

Le bureau de presse du ministre des Affaires étrangères dénonce un discours « tronqué et déformé ».

C’est surtout la phrase selon laquelle le Liban « ne refuse pas l’existence d’Israël et son droit de jouir de la sécurité » qui a suscité l’émoi de certains.

Des propos du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, concernant une éventuelle normalisation des relations libano-israéliennes ont suscité hier une nouvelle polémique dans le pays, d'autant qu'ils interviennent alors que le Liban avait critiqué de façon virulente la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'État hébreu.
Dans l'extrait d'une interview accordée à la chaîne panarabe al-Mayadine, le ministre a estimé que le Liban « ne refuse pas l'existence d'Israël et son droit de jouir de la sécurité », répondant ainsi à la journaliste qui l'interrogeait sur une éventuelle normalisation des relations entre les pays arabes et Israël.
« L'existence d'Israël n'est pas pour nous une cause idéologique, a-t-il indiqué. Tout ce que nous voulons, c'est que tous les peuples vivent en paix et s'acceptent mutuellement », a-t-il ajouté. « Il ne s'agit pas d'une cause aveugle. Nous sommes un peuple qui accepte l'autre, malgré nos différences », a encore dit M. Bassil. Et de poursuivre : « Le problème, c'est quand l'autre ne nous accepte pas... » Sur la vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, la phrase de M. Bassil est coupée à ce niveau, alors que, dans l'interview dans son intégralité publiée par al-Mayadine, le ministre Bassil poursuit sa phrase en dénonçant le fait qu'« il y ait encore aujourd'hui, en 2017, des États qui mènent une politique unilatérale » et des « pays construits sur une religion ».

Appel à la destitution
Réagissant à ces propos, l'ancien ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, a demandé la destitution du chef de la diplomatie. « Si Gebran Bassil ne trouve aucune divergence idéologique avec Israël, et qu'il souhaite que ce pays vive en paix, le Conseil des ministres devra le destituer parce qu'il viole la Constitution, les lois, la déclaration ministérielle et les accords de l'entente nationale », a souligné M. Machnouk sur son compte Twitter. Et d'ajouter : « S'agit-il là de la position du Liban dans les forums internationaux ? Quelle honte ! »
Le député du Batroun, Boutros Harb, a quant à lui ironisé sur son compte Twitter, qualifiant de « bizarre l'annonce du ministre des Affaires étrangères, qui estime qu'il n'y a pas de conflit avec Israël, lequel occupe le territoire libanais et viole les droits des Palestiniens ». « M. Bassil demande la paix pour l'État hébreu et viole la Constitution, les lois et la déclaration ministérielle », a-t-il commenté. « Ce qui est encore plus bizarre, c'est que le ministre de la Justice (Salim Jreissati) ne saisisse pas le bureau du procureur général pour enquêter sur cette affaire », a ajouté Boutros Harb qui faisait ainsi allusion au procès du journaliste vedette, Marcel Ghanem, poursuivi en justice pour avoir reçu dans son émission des journalistes saoudiens qui avaient formulé de violentes critiques à l'encontre du pouvoir.

La réaction du palais Bustros
Le bureau de presse du ministre des Affaires étrangères n'a pas tardé à réagir à cette polémique, en expliquant que l'interview était tronquée.
« Un extrait raccourci d'un entretien du ministre Bassil à la chaîne al-Mayadine est actuellement publié dans les médias et sur les réseaux sociaux, et il semble évident que le but de cette vidéo tronquée est de déformer les propos du ministre, peut-on lire dans un communiqué publié dans la journée. La position du ministre au sujet d'Israël est connue : il s'agit d'une entité ennemie qui pratique le terrorisme d'État », dit le texte. « Nous savons qui sont les personnes derrière cette campagne de diffamation (à l'encontre du ministre) et qui sont ceux qui ont œuvré pour porter atteinte aux propos prononcés par le ministre lors de la réunion de la Ligue arabe concernant Jérusalem », poursuit le texte.
« La position du Liban en ce qui concerne le conflit israélo-arabe et la cause palestinienne n'a pas changé et elle est toujours basée sur les textes législatifs internationaux, indique le communiqué. La position du ministre Bassil depuis des années, qu'il a exprimée lors de son entretien à la chaîne al-Mayadine, c'est que le Liban refuse l'existence d'une entité israélienne qui viole les droits des Palestiniens, du Liban et des Arabes, qu'Israël est l'ennemi du Liban et aucune vidéo ne pourra changer cette position », peut-on lire. Et de conclure : « La position du ministre Bassil est que le Liban connaisse la paix, la justice et reste intègre, conformément aux résolutions internationales relatives au conflit, de la résolution 181 jusqu'à la 1701. Aucune campagne de diffamation ne changera cette position. »

Des propos du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, concernant une éventuelle normalisation des relations libano-israéliennes ont suscité hier une nouvelle polémique dans le pays, d'autant qu'ils interviennent alors que le Liban avait critiqué de façon virulente la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'État...

commentaires (5)

Le texte complet du ministre clairement critique Israël mais aussi la plupart des pays arabes et asiatiques ainsi que l'Iran tous " construits sur une religion"! Façon bien diplomatique de se mettre soi-même le bâton dans les roues... Bravo!

Wlek Sanferlou

18 h 50, le 29 décembre 2017

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Commentaires (5)

  • Le texte complet du ministre clairement critique Israël mais aussi la plupart des pays arabes et asiatiques ainsi que l'Iran tous " construits sur une religion"! Façon bien diplomatique de se mettre soi-même le bâton dans les roues... Bravo!

    Wlek Sanferlou

    18 h 50, le 29 décembre 2017

  • C'est tout à fait ridicule! Quand on passe son temps à demander l'application des résolutions de l'ONU, en particulier la 1701, il est bien évident qu'on reconnaît le droit d'Israel à l'existence...Gebran Bassil n'a pas dit autre chose. Le Liban est en état de guerre avec Israel, c'est sûr, mais cela ne doit pas durer ad vitam aeternam...sauf pour les Don Quichottes qui rêvent encore de jeter les Israéliens à la mer!

    Georges MELKI

    10 h 28, le 29 décembre 2017

  • D,ERREURS EN INEPTIES ET DE GAFFES EN BLAGUES ! ET CA ROULE QUAND MEME...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 30, le 29 décembre 2017

  • je ne vois ici QUE des critiques fondees sur une VERITE . GB a fait une gaffe mais surement les patrons,affilies,partisans,beau papa,amoureux de GB vite fait lui auront trouve de quoi etre exonere . quant aux autres.... pas assez puissant dorenavant , leurs vociferations feraient a peine encore qq bruits.

    Gaby SIOUFI

    09 h 25, le 29 décembre 2017

  • Mais pq ne dite vous pas qui est derrière cette propagande ... bien que je soutien cette fois ci le ministre Bassil, car enfin il fait de la diplomatie

    Bery tus

    07 h 12, le 29 décembre 2017

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