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À La Une - Proche-Orient

La jeune Palestinienne Ahed Tamimi, figure de la lutte contre l'occupation israélienne, arrêtée

Une vidéo montrant l'adolescente et sa cousine, arrêtée elle aussi, bousculant deux soldats israéliens fait le buzz sur les réseaux sociaux. 

La jeune palestinienne Ahed Tamimi (au centre) protestant le 12 mai 2017 en solidarité avec des soldats observant une grève de la faim dans les prisons israéliennes. Ahed Tamimi a été arrêtée le 19 décembre après la diffusion d'une vidéo dans laquelle elle bouscule des soldats israéliens impassibles. AFP / ABBAS MOMANI

Une vidéo filmée vendredi en Cisjordanie occupée, apparemment avec un portable, montre deux jeunes Palestiniennes s'approcher de deux soldats appuyés à un muret, les bousculer, puis leur donner des coups de pied et de poing et des gifles. Les soldats, armés et casqués, demeurent impassibles face à ce qui semble relever davantage de la provocation que de la volonté de faire mal. Puis ils s'éloignent à reculons.

Les héroïnes de cette vidéo devenue virale sont deux cousines : Ahed Tamimi, 17 ans, et Nour Tamimi, 21 ans. Elles ont toutes les deux été arrêtées par l'armée israélienne. La mère d'Ahed Tamimi, Nariman Tamimi, présente lors de l'incident, a été également arrêtée et placée en garde à vue jusqu'à jeudi, selon la police israélienne. Lors de l'arrestation de Ahed et de sa mère, les soldats israéliens ont saisi des portables, des ordinateurs et d'autres équipements électroniques, a dit le père, Bassem Tamimi, sur les réseaux sociaux. Ahed a comparu mercredi devant un tribunal militaire. Le ministre de l'Education, Naftali Bennett, a affirmé qu'elle était passible de sept ans de prison.

 

 

 

Les faits semblent s'être déroulés devant la maison de la famille Tamimi à Nabi Saleh, localité du nord de Ramallah en Cisjordanie occupée connue comme un haut lieu de la contestation contre l'occupation israélienne. Ils se sont produits en marge d'une manifestation contre la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël. Une autre vidéo montre les deux cousines disant aux soldats, qui semblent se tenir sur les marches de la maison familiale, de partir.

Ces faits ont pour toile de fond les manifestations et les heurts quasi quotidiens provoqués par la décision de Washington concernant le statut de Jérusalem. Les affrontements ont fait des dizaines de blessés et huit morts palestiniens, dont un homme en fauteuil roulant atteint d'une balle dans la tête alors qu'il manifestait dans la bande de Gaza.

 

Vidéo de l'arrestation de Ahed Tamimi dans la nuit de lundi à mardi par l'armée israélienne. 

 

 

Qui est Ahed Tamimi ?
Ahed Tamimi est une figure de la contestation contre l'occupation israélienne. Célèbre malgré ses 17 ans, elle s'est distinguée en brandissant le poing sous le nez de soldats israéliens sur des photos qui lui ont valu d'être reçue en 2012 par Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre turc.

 

 

 Ahed Tamimi faisant face aux soldats israéliens en 2012.

 

Elle était encore en 2015 sur des photos également remarquées: l'adolescente était parmi des femmes qui tentaient de faire lâcher prise à un soldat plaquant contre un rocher un enfant au bras dans le plâtre -son petit frère en l'occurrence-.



Et en 2015... AFP / ABBAS MOMANI

 

Pas seulement Ahed, tous les Tamimi se veulent à la pointe de la contestation à Nabi Saleh. Le père dit avoir été arrêté à maintes reprises. Vendredi, un membre de la famille a été touché à la tête par une balle en caoutchouc tirée par des soldats israéliens lors de protestations contre la décision de Donald Trump sur Jérusalem, a indiqué la famille. Pour beaucoup d'Israéliens, les Tamimi sont des "agitateurs" prêts à tous les traquenards médiatiques.

 

(Lire aussi : Jérusalem : Washington totalement isolé à l'ONU)

 

"Professionnalisme" Vs. "Abus de l'occupation"
La vidéo de vendredi ainsi que celle de l'arrestation d'Ahed Tamimi, publiée par l'armée israélienne, ont fait le tour des réseaux sociaux et des médias. 

Du côté palestinien, les images de l'arrestation d'un enfant sont allées abonder l'iconographie illustrant les abus de l'armée d'occupation.

 

 Un internaute poste une caricature de Ahed Tamimi portant le drapeau palestinien prisonnière des soldats israéliens avec la mention "Je suis la fille de Palestine, tout le monde me connaît" et le mot-dièse (hashtag) en arabe #الحرية_لعهد_تميمي  (La liberté pour Ahed Tamimi) qui a fleuri ces dernières heures sur les réseaux sociaux.

 

Les Israéliens, tellement habitués aux controverses sur le comportement de leur armée, se sont eux aussi emparés de cette vidéo projetant selon eux une image de mesure. A priori favorable à leurs soldats, ce dernier épisode de la guerre des images a néanmoins laissé des Israéliens amers, énervés ou partagés. Des internautes se sont demandés si les jeunes filles n'auraient pas dû être arrêtées sur le champ ou simplement giflées, et si les soldats étaient à ce point préoccupés de valeur éthique ou d'image qu'ils acceptaient sans réagir ce qui ressemblait à une humiliation.

"Les soldats ont agi avec professionnalisme", a indiqué pour sa part une porte-parole de l'armée. Nombre de responsables politiques ont salué leur sang-froid. Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman y a vu le signe que l'armée israélienne "est la plus humaine qui existe".  Le député nationaliste religieux Bezalel Smotrich s'est inquiété de l'impression produite par la vidéo. "De telles images, diffusées à travers le monde, sapent la force de dissuasion israélienne, non seulement vis-à-vis des Arabes de Judée-Samarie (la Cisjordanie) mais aussi à Gaza, en Iran et auprès de tous nos ennemis", a-t-il dit.

Touchant à l'attitude des soldats en milieu hostile, l'incident a aussitôt suscité des parallèles avec une autre affaire qui a profondément divisé l'opinion : celle du soldat Elor Azaria qui, en 2016, avait été filmé achevant d'une balle dans la tête un assaillant palestinien blessé.

 

 

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Une vidéo filmée vendredi en Cisjordanie occupée, apparemment avec un portable, montre deux jeunes Palestiniennes s'approcher de deux soldats appuyés à un muret, les bousculer, puis leur donner des coups de pied et de poing et des gifles. Les soldats, armés et casqués, demeurent impassibles face à ce qui semble relever davantage de la provocation que de la volonté de faire mal. Puis ils...

commentaires (4)

ainsi, des idiots pensent que leur affaire - pardon l'affaire des palestiniens - a bondi tres fort vers l'avant ! la cause palestinienne aura mieux a faire avec des partisans/resistants de vrais. INCHALLAH !

Gaby SIOUFI

12 h 47, le 22 décembre 2017

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Commentaires (4)

  • ainsi, des idiots pensent que leur affaire - pardon l'affaire des palestiniens - a bondi tres fort vers l'avant ! la cause palestinienne aura mieux a faire avec des partisans/resistants de vrais. INCHALLAH !

    Gaby SIOUFI

    12 h 47, le 22 décembre 2017

  • ILS SE DECHAINENT CONTRE LES HANDICAPES ET LES JEUNES ... QUELLE DECHEANCE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 24, le 21 décembre 2017

  • Tous eux qui pensaient que la cause des palestiniens avaient été oubliée, le reçoivent en plein sur la poire . LE M.O ne connaîtra la paix qu'avec la fin de l'apartheid juif en Palestine et la fin du règne des nathanyahou et consorts .

    FRIK-A-FRAK

    19 h 37, le 20 décembre 2017

  • Choquant et plus triste de voir les Arabes oublier toute la cause palestinienne .

    Antoine Sabbagha

    19 h 16, le 20 décembre 2017

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