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À La Une - états-unis

Jérusalem : Washington totalement isolé à l'ONU

Les Palestiniens indignés par le veto américain, Israël dit merci.

L'ambassadrice des Etats-Unis à l'Onu, Nikki Haley, le 18 décembre 2017 au siège du Conseil de sécurité. Photo AFP / KENA BETANCUR

Les Etats-Unis ont mis lundi leur veto à une résolution de l'ONU condamnant leur reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d'Israël, dont l'approbation par leurs quatorze partenaires au Conseil de sécurité représente un camouflet pour Washington.

Le vote unanime de quatorze des quinze membres du Conseil de sécurité, dont la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni --les deux plus proches alliés européens des Etats-Unis--, a été vivement dénoncé par l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley.
C'"est une insulte et un camouflet que nous n'oublierons pas", a lancé la diplomate, le regard noir.
Nikki Haley n'a pas précisé si les Etats-Unis pourraient prendre des mesures de rétorsion contre les pays ayant voté le texte ou accentuer leur volonté de moins participer au financement de l'ONU dont ils sont les premiers contributeurs.

Présenté par l'Egypte, qui a dénoncé les "graves répercussions" de la décision américaine, le texte réclamait que la décision annoncée il y a une dizaine de jours par le président républicain Donald Trump soit révoquée. La reconnaissance a déclenché la colère des Palestiniens, des manifestations dans le monde musulman et une réprobation quasi unanime de la communauté internationale.

Le statut de Jérusalem "doit être résolu par la négociation", soulignait le texte, évoquant de "profonds regrets concernant les récentes décisions sur Jérusalem", sans toutefois mentionner les Etats-Unis.
Il affirmait que "toute décision ou action visant à altérer le caractère, le statut ou la composition démographique" de Jérusalem "n'a pas de force légale, est nulle et non avenue et devait être révoquée".

 

(Lire aussi : Jérusalem : peu d'illusions sur une condamnation de Washington par l'ONU)

 

'Bougie'
Le veto américain a été salué par Israël. "Merci madame l'ambassadrice Haley" et "président Trump", "vous avez allumé une bougie de vérité", "dissipé les ténèbres", a réagi sur Twitter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

 

Pendant une semaine, la rédaction du texte a donné lieu à d'intenses négociations, parfois lors de réceptions ou au bar de l'ONU, entre la représentation diplomatique palestinienne, ayant rang d'observateur, et plusieurs pays arabes ou européens.

L'objectif était vraiment "d'avoir quatorze votes pour" face aux Etats-Unis, ont expliqué à l'AFP des diplomates. Pour cela, certaines ardeurs des Palestiniens à un premier texte plus fort et datant du 11 décembre, qui citait nommément les Etats-Unis, avaient dû être réfrénées.

Avec ce processus, même sanctionné au final par un veto, il s'agissait aussi de faire pression sur l'administration américaine et ses futures discussions avec les deux parties afin que les droits des Palestiniens soient davantage pris en compte, selon les mêmes sources. Il fallait enfin souligner que les Etats-Unis bafouaient une série de résolutions sur le conflit au Proche-Orient.

Avant le vote, Nikki Haley avait accusé les Nations unies d'avoir fait "obstacle" à la recherche d'un accord de paix. L'ONU "s'est placée entre les deux parties" et "a rejeté la faute sur les Israéliens". "Israël a fait l'objet d'un parti pris aux Nations unies", a insisté la diplomate en assurant que Washington continuait à chercher "un accord de paix durable" au Proche-Orient.

Le 8 décembre, deux jours après l'annonce américaine sur Jérusalem, le Conseil de sécurité avait déjà montré l'isolement des Etats-Unis lors d'une réunion convoquée en urgence. Tous leurs partenaires avaient critiqué la reconnaissance américaine avec plus ou moins de vigueur.

Après le vote lundi, les Palestiniens ont annoncé leur volonté de demander un autre scrutin à l'Assemblée générale de l'ONU (193 pays). A la différence du Conseil de sécurité, il n'y a pas dans cette enceinte de droit de veto et ses textes sont sans valeur contraignante.

 

(Lire aussi : Jérusalem: deux Danois blessés au cri d'"Allah Akbar" à Libreville)

 

'Clé'
Le texte soumis lundi commençait par un paragraphe rappelant dix résolutions de l'ONU adoptées entre 1967 et 2016 et affirmant que la question de Jérusalem devait faire partie d'un accord de paix final.
Celle approuvée en 1980, visant la colonisation de territoires, déclarait que "toutes les mesures et actions législatives et administratives prises par Israël, puissance occupante, qui visent à modifier le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem n'ont aucune validité juridique".
Les Etats-Unis s'étaient alors abstenus, permettant son adoption.

La France et le Royaume-Uni ont rappelé lundi que Jérusalem était "une clé" pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant en paix côte à côte.

"Sans accord sur Jérusalem, il n'y aura pas d'accord de paix", a fait valoir l'ambassadeur français, François Delattre, rappelant le "consensus international" sur "une solution à deux Etats". "Les Etats-Unis continueront à jouer un rôle extrêmement important dans la recherche de la paix au Proche-Orient", a estimé son homologue britannique, Matthew Rycroft.

Il faudrait être "fou" pour laisser les Etats-Unis jouer à nouveau les médiateurs de paix, a affirmé au contraire le président palestinien Mahmoud Abbas, qui boycottera une visite cette semaine au Proche-Orient du vice-président américain Mike Pence.
Les Palestiniens ont jugé "inacceptable" le veto américain.

Israël a annexé la partie orientale de Jérusalem, dont elle a pris le contrôle pendant la guerre de 1967, puis voté une loi faisant de la Ville sainte sa capitale "indivisible". Cette annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale et les Palestiniens considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur Etat.

 

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Les Etats-Unis ont mis lundi leur veto à une résolution de l'ONU condamnant leur reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d'Israël, dont l'approbation par leurs quatorze partenaires au Conseil de sécurité représente un camouflet pour Washington.
Le vote unanime de quatorze des quinze membres du Conseil de sécurité, dont la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni...

commentaires (8)

soyons sinceres : Trump et ses fideles sont brusques , arrogants ? ils ont au moins ca pour eux - c a d d'etre le moins souvent hypocrites . ds le cas present les 128 votants contre ont presque tous des relations diplomatiques ET AUTRES - avec israel, se fichent eperdument des symboles religieux , n'ont jamais vraiment essaye de rendre leur terre aux palestiniens , a part pleurer et condamner israel VERBALEMENT ! wow ! quels bons amis les palestiniens trouvent en eux ! ALLONS ALLONS un peu moins de ridicule- je l'espere beaucoup .

Gaby SIOUFI

13 h 00, le 22 décembre 2017

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Commentaires (8)

  • soyons sinceres : Trump et ses fideles sont brusques , arrogants ? ils ont au moins ca pour eux - c a d d'etre le moins souvent hypocrites . ds le cas present les 128 votants contre ont presque tous des relations diplomatiques ET AUTRES - avec israel, se fichent eperdument des symboles religieux , n'ont jamais vraiment essaye de rendre leur terre aux palestiniens , a part pleurer et condamner israel VERBALEMENT ! wow ! quels bons amis les palestiniens trouvent en eux ! ALLONS ALLONS un peu moins de ridicule- je l'espere beaucoup .

    Gaby SIOUFI

    13 h 00, le 22 décembre 2017

  • Trump n' a pas dit que Jerusaleme est la capitale INDIVISIBLE d'Israel mais juste la capitale. Il a aussi dit que le trace des limites de Jerusalem sera decide en accord entre les deux parties Je ne voie vraiment pas le holla sur cette histoire Je rappelle neanmoins que quand la Jordanie a declare la guerre a Israel en 1947, les juifs n'ont plus eu le droit d'aller prier au mur des lamentations et cela jusqu'a la defaite de la Jordanie en 1967. neanmoins Israel a laisse a la Jordanie la gestion de la mosque AL ADHA et les musulmans peuvent evidement aller prie a la Mosquee Rien ne sert de ne pas vouloir negocier meme si les negotiations sont tres tres difficiles

    LA VERITE

    14 h 40, le 19 décembre 2017

  • aux USA les lobbies juif et/ou israelien sont la force la plus structurer que cela soit au senat, congres, évidemment en se moment a la maison blanche aussi .. cela est connu de tout temps .. mais c'est exactement pareil en ce moment aussi avec assad et la russie .. les grandes puissances ont des intérêts et des paramètres différents de nos pays .. il ne faut pas l'oublier surtout que cela se répercute, directement sur l'intérieur de leur pays respectifs .. celui des USA c'est l'econo-social .. pour les russes c'est surtout (et poutine l'avait dit il y a qlq annees) pour retrouver la place qu'avait la russie, en redonnant la fierte de la reconnaissance de leur force par ricochet pour faire taire les manifs grandissant dans sa rue

    Bery tus

    22 h 28, le 18 décembre 2017

  • Les Etas-Unis auront donc employé leur "droit" de veto 84 fois, soit 4 fois plus que la Russie et la Chine ensemble... et dans la majorité des cas pour bloquer des résolutioms comdamnant l’attitude aggressive d’Israheil (pardon, Israël)... les Etats-Unis seraient-il sous influence des lobbies Israheiliens (pardon, Israéliens)?

    Gros Gnon

    21 h 01, le 18 décembre 2017

  • CE NE SONT PAS 14 PAYS... C,EST TOUT LE CONSEIL DE SECURITE DE L,ONU EXCEPTION FAITE DES ETATS UNIS... LE VETO DES E.U. EST UNE INSULTE AUX 14 PAYS DU CONSEIL DE SECURITE ET PRATIQUEMENT AU MONDE ENTIER QUI EST CONTRE LA RECONNAISSANCE DE JERUSALEM COMME CAPITALE D,ISRAEL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 50, le 18 décembre 2017

  • TROP D,INTERETS ET DE FRICS ONT JOUÉ !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 21, le 18 décembre 2017

  • BONNE INITIATIVE... DEVRAIT ETRE FAITE BIEN QU,ELLE NE DONNERA AUCUN RESULTAT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 57, le 18 décembre 2017

  • La direction palestinienne se tournera vers l'Assemblée générale si l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, Nikki Haley, mille fois bravo .. c'est comme ca qu'on y arrive chapeau Mme Haley voit dans le droit de veto "une source de fierté et de puissance", selon le ministre palestinien. ca par contre ca l'est moins ... oui le droit de veto est une preuve de puissance qu'on le veuille ou non .. mais la RUSSIE aussi nous a montrer sa puissance aussi personnellement je suis POUR JERUSALEM VILLE NEUTRE, A DEFAUT D'ETRE DIVISER EN 2 ETATS, REGIS PAR LA COMMUNAUTE INTERNATIONAL AVEC LA COMMUNAUTE ARABE CHRETIENNE ET MUSULMANE car en definitive cette ville a le meme niveau d'importance pour les 3 religions monothéistes qui est l'affaires des quelques 4 milliards de personnes dans le monde (Musulman, Juif, Chretien)

    Bery tus

    19 h 43, le 18 décembre 2017

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