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À La Une - Irak

Sistani pour le maintien du Hachd malgré les critiques

Washington considère que le Hachd est un outil d'influence de l'Iran tandis que des sunnites et des Kurdes irakiens l'ont accusé d'avoir commis de graves exactions.

Des membres du Hachd el-Chaabi faisant le signe de la victoire et brandissant des portraits du chef du Hachd, Abou Mahdi al-Mouhandis, et l'ayatollah Ali Sistani, à Basra, le 15 décembre 2017. AFP / HAIDAR MOHAMMED ALI

La plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, l'ayatollah Ali Sistani, s'est prononcée vendredi pour le maintien des forces paramilitaires du Hachd al-Chaabi, intégrées en 2016 à l'appareil sécuritaire du pays, malgré des appels à leur démantèlement.

L'aide du Hachd al-Chaabi, une coalition hétéroclite dominée par des milices chiites créée après l'offensive jihadiste en 2014, a été cruciale pour défaire le groupe Etat Islamique (EI) en Irak. Ces forces paramilitaires sont statutairement sous l'autorité directe du Premier ministre Haider al-Abadi.

Des voix se sont élevées aux Etats-Unis et en Irak pour le démantèlement du Hachd après la défaite militaire de l'EI. Washington considère qu'ils sont un outil d'influence de l'Iran tandis que des sunnites et des Kurdes irakiens les ont accusés d'avoir commis de graves exactions.

"Le dispositif de sécurité a toujours désespérément besoin d'hommes héroïques qui ont soutenu l'armée et la police fédérale ces dernières années et se sont battus avec elles sur différents fronts", a déclaré Abdel Mahdi al-Karabalaï, représentant de l'ayatollah Sistani, lors de la prière du vendredi dans la ville sainte chiite de Kerbala, au sud de Bagdad.

 

(Lire aussi : Colère chiite après l’appel de Macron à démanteler le Hachd el-Chaabi)

 

Alors que les jihadistes de l'EI menaçaient l'existence même du pays, l'ayatollah Sistani avait appelé le 13 juin 2014 à la mobilisation générale et des dizaines de milliers de volontaires, en très grande majorité des chiites, ont formé les Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi).

"Il est nécessaire de continuer à profiter de ces énergies importantes dans le cadre constitutionnel et juridique qui stipule que les armes doivent être aux mains de l'Etat et fixe la voie de ces héros dans la protection et la sécurité du pays", a-t-il ajouté.

Le Parlement avait voté le 26 novembre 2016 une loi stipulant que le Hachd fait partie intégrante du système de sécurité du pays. Le nombre exact de ses membres fait débat: le Parlement en compte 110.000 alors que les estimations des experts varient entre 60.000 et 140.000.

Les plus puissantes d'entre elles, comme Kataëb Hezbollah (Brigades du Parti de Dieu) ou l'organisation Badr et Assaïb Ahl al-Haq (La Ligue des vertueux) sont souvent décrites comme patronnées par l'Iran. Pendant les offensives contre l'EI, ces milices se sont rendues coupables de nombreuses exactions, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

Le porte-parole du Hachd, le député chiite Ahmad al-Assadi, a déclaré à l'AFP que "la marjaïya (haute autorité chiite) a confirmé le maintien des forces de mobilisation populaire et la nécessité de soutenir et renforcer leur présence". "Bien sûr les armes doivent rester entre les mains de l'Etat et c'est le cas car le Hachd fait partie du système de sécurité", a-t-il ajouté.

Selon un important chef du Hachd, Kaïs Khazaali, qui a récemment effectué une tournée au Liban-Sud, les forces paramilitaires ont perdu 7.637 hommes dans la guerre contre l'EI.

 

 

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