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À La Une - Arabie saoudite

Hiba Tawaji brille à Riyad pour le premier concert réservé aux femmes

Hiba Tawaji s'est produite devant une salle comble, au centre culturel Roi-Fahd de Riyad.

La chanteuse libanaise Hiba Tawaji lors du tout premier concert réservé aux femmes à Riyad, le 6 décembre 2017. AFP / HAYA AL-SUWAYED

Cris de joie et applaudissements ont ponctué la prestation de la chanteuse libanaise Hiba Tawaji mercredi soir à Riyad, lors du tout premier concert réservé aux femmes dans la capitale saoudienne.

Ce concert s'inscrit dans le cadre d'une série de mesures assouplissant les sévères restrictions dont les femmes sont l'objet en Arabie saoudite, un royaume ultraconservateur du Golfe qui cherche depuis quelque temps à offrir plus de divertissements à sa population. 

 

(Lire aussi : Quand Riyad veut se convertir à la société de divertissement)

 

Hiba Tawaji s'est produite devant une salle comble, au centre culturel Roi-Fahd de Riyad, qui avait déjà accueilli des artistes étrangers ces derniers temps.

"Je suis venue spécialement de Jizane pour ce concert", a déclaré Nafis Awad, une étudiante de cette province du sud, situé à près de 1 000 km de la capitale. "Nous sommes tellement contentes d'assister à ce concert, c'est la première fois", a-t-elle ajouté. "C'est une bonne chose que l'existence des femmes soit reconnue", a confié à l'AFP Salma, un autre étudiante.

 

(Lire aussi : Pour les Saoudiennes, "le temps du silence est fini")

 

Dans ce pays ultraconservateur régi par une forme rigoriste de l'islam sunnite, les femmes doivent porter le voile intégral en public et doivent avoir l'assentiment d'un tuteur masculin -père, mari ou frère- pour voyager ou faire des études. Ces derniers mois, les Saoudiennes ont toutefois obtenu le droit de pouvoir conduire, qui sera effectif en juin, et d'entrer dans des stades pour des événements sportifs, mesure qui entrera en vigueur l'an prochain. Le royaume cherche parallèlement à développer l'offre de divertissements pour sa population, dont la moitié a moins de 25 ans, comme le montre l'organisation cette année d'un festival Comic-Con.

Dans un pays où il n'existe pas de salle de cinéma, les concerts de musique ouverts aux deux sexes se sont par ailleurs multipliés, malgré la réticence des milieux religieux ultraconservateurs.

 

Des spectatrices arrivent au concert de Hiba Tawaji à Riyad, pour le premier concert réservé aux femmes dans la capitale saoudienne. AFP / HAYA AL-SUWAYED

 

Le pianiste grec Yanni s'est récemment produit à Jeddah et Riyad, accompagné de vocalistes féminines.
Et le jour de la fête nationale, en septembre, des hommes et des femmes ont dansé dans la rue au rythme de la musique électronique, dans des scènes inédites à Riyad.

Ces réformes sociétales s'inscrivent dans un plan de modernisation de l'économie voulu par le prince héritier Mohammed ben Salmane pour rendre le royaume moins dépendant du pétrole et trouver de nouvelles sources de revenus. Les Saoudiens dépensent en effet chaque année des centaines de millions de dollars à Bahreïn et à Dubaï pour aller se divertir alors que l'économie saoudienne s'est contractée sous l'effet de la chute des prix du pétrole.

 

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