Photo Dalati-Nohra.
Le compromis politique dont les clauses ont été annoncées mardi dernier par le Premier ministre, Saad Hariri – qui est revenu officiellement sur sa démission à cette occasion –, a abouti à un nouveau contrat. Un contrat qui a été approuvé par les composantes politiques participant au gouvernement et qui définit de nouvelles conditions de cohabitation.
Il faut dire que le choc positif provoqué par la démission du chef du gouvernement a entraîné la création d'une nouvelle équation, d'un nouvel équilibre. Il a aussi permis au Liban d'entrer dans une nouvelle étape après l'annonce par Saad Hariri, lors de son discours de démission, de son refus de supporter davantage les violations commises par le Hezbollah et les accusations dont le parti chiite fait l'objet sur l'usage de ses armes à l'étranger. La démission de M. Hariri a surtout été accompagnée de changements régionaux et internationaux, dans le sens qu'une issue politique doit aujourd'hui être trouvée aux conflits régionaux, et que le dialogue doit être privilégié entre les belligérants, comme le montrent certains indicateurs. Ce qui a poussé le Hezbollah à mettre un frein à ses engagements extérieurs, et son secrétaire général, Hassan Nasrallah, à adopter un discours plus souple. Montré du doigt par la communauté régionale et internationale, le parti chiite a réalisé qu'il était dans l'œil du cyclone et qu'il devait se replacer sous la houlette de l'État afin de regagner sa couverture légitime.
(Lire aussi : « Le parapluie international » pour la stabilité du Liban se confirme, le décryptage de Scarlett Haddad)
L'attention se porte aujourd'hui sur le contrat qui engagera les parties au gouvernement à respecter, cette fois, l'entente-compromis. Le Hezbollah a, certes, outrepassé le discours présidentiel, la déclaration ministérielle et la déclaration de Baabda. Il a aussi porté atteinte à l'accord qui a porté Michel Aoun à Baabda et Saad Hariri au Sérail, en s'engageant militairement à l'extérieur selon un agenda iranien. Mais la situation diffère aujourd'hui de la précédente, observent des sources ministérielles. D'abord parce que la déclaration de Baabda n'avait pas de couverture extérieure, au départ. Ce n'est qu'ultérieurement qu'elle a été considérée comme étant un document au même titre que les documents des Nations unies, de la Ligue arabe et de l'Union européenne. Et puis cette déclaration n'avait pas de parrain politique interne, autre que le régime. Ce qui fait qu'aucune des parties signataires n'a pris la moindre initiative pour la protéger, ni pour aller jusqu'au bout dans la confrontation.
Dans les milieux proches des Forces libanaises, on soutient que la situation actuelle est en effet différente de ce qu'elle était lors du mandat du président Michel Sleiman, et avant la démission de Saad Hariri. Et pour cause, les parties locales sont aujourd'hui liées par les lois et les accords. De plus, aucune partie n'a la liberté de mouvement, vu que des forces internationales parrainent la situation libanaise. Le nouveau compromis a même un parrain. La France a prouvé, à travers la performance de son président, Emmanuel Macron, qu'elle a la capacité et la volonté de protéger le Liban et de préserver sa stabilité. Elle veut l'aider à pratiquer la politique de distanciation à l'égard des conflits régionaux, mais aussi à empêcher les forces régionales de l'entraîner dans les conflits. Car la scène libanaise ne doit pas être utilisée comme moyen de pression ou pour envoyer des messages incendiaires. Les forces politiques locales refusent donc de fermer les yeux sur les abus, comme elles le faisaient précédemment.
Toujours selon les sources proches des FL, ce contrat aurait dû être adopté dès le lancement du compromis présidentiel, et non pas maintenant. Afin de résoudre la crise et de faciliter le compromis, la coopération et le maintien du dialogue, la France lance aujourd'hui des initiatives en direction de l'Iran et de l'Arabie saoudite. Elle a aussi ouvert des canaux de communication avec d'autres forces régionales, parmi lesquelles l'Égypte. C'est avec succès qu'elle a abouti, en concertation avec l'Arabie saoudite, à trouver la formule de compromis à laquelle doivent se conformer toutes les parties. Selon des milieux politiques généralement bien informés, le Hezbollah est désormais dans l'incapacité d'outrepasser les accords et les lois, et de réaliser des projets extérieurs liés à un agenda iranien. Il a l'obligation de se conformer au texte de l'accord. De même, aucune autre partie ne peut plus dépasser les limites fixées par le compromis. Sans oublier que le président Aoun, qui est soucieux de la réussite de son sexennat, parraine l'accord et s'y accroche même afin de donner le coup d'envoi à son mandat. Il refusera d'ailleurs de coopérer avec quiconque tentera d'outrepasser les textes ou l'esprit de l'accord, d'autant que le texte annoncé a réduit la marge de manœuvre de toutes les parties et imposé le compromis comme une nouvelle réalité, différente de la précédente.
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Repère
Le compromis politique dont les clauses ont été annoncées mardi dernier par le Premier ministre, Saad Hariri – qui est revenu officiellement sur sa démission à cette occasion –, a abouti à un nouveau contrat. Un contrat qui a été approuvé par les composantes politiques participant au gouvernement et qui définit de nouvelles conditions de cohabitation.
Il faut dire que le choc...
commentaires (9)
IL N,Y A EU QUE DU TITI TITI METEL MA REHTE METEL MA JITÉ !
LA LIBRE EXPRESSION
16 h 31, le 07 décembre 2017