J'ai suivi récemment, M. Marcel Ghanem, deux de vos émissions successives, avant que notre Premier ministre ne rentre au pays. Vous y receviez des frères saoudiens.
Humiliée à l'extrême, je l'ai été, dans ma dignité personnelle et nationale ! Fallait-il, vraiment, en les invitant, choisir de nous laisser bafouer de la sorte ? Même notre armée ?
Il existe, à l'évidence, tout genre d'opinions sur cette planète. Mais les Saoudiens, vos invités, ont parlé, eux, d'une seule voix. C'était leur devoir de citoyens dans ces guerres médiatisées. C'était, aussi, leur intérêt bien pensé.
Notre presse, dans ces guerres qui débordent nos frontières, n'a-t-elle pas, en premier lieu, un devoir national envers son pays, attaqué de toutes parts de l'extérieur ? Que cherche-t-elle exactement ? Ouvrir d'autres fronts, de l'intérieur ? Le Libanais n'a-t-il pas suffisamment vécu de guerres ?
À l'instar de vos hôtes saoudiens, assumons, nous aussi, notre devoir de citoyens afin que le Liban, notre pays, survive à ce chaos annoncé.
Devant l'urgence, nos responsables sont enfin unis face au danger existentiel ; assumons, nous aussi, nos responsabilités si nous ne voulons pas voir implantés chez nous et les réfugiés syriens et les réfugiés palestiniens et les influences des uns et des autres parmi les pays étrangers.
Le temps presse. Ne nous laissons pas dévier de nos objectifs prioritaires par des batailles suicidaires.
Quant à certains de nos représentants, nous leur disons que défendre ce peuple libanais, fier et courageux, dont on arrache le pain de la bouche depuis trop longtemps déjà, serait une juste cause à défendre. La guerre est à nos portes. La famine aussi.
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