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Liban - ÉDUCATION

Pour démocratiser l’art, des résidences d’artistes dans les écoles publiques

Grâce à un projet pilote, l'association « Beyrouth, musée de l'art » (BeMA) entend rendre l'art accessible à tous en proposant aux élèves des cours intégrés à leur cursus dès le plus jeune âge.

De gauche à droite : Fadi Yarak, Marwan Hamadé et Sandra Abou Nader.

Une nouvelle initiative socio-artistique vient de voir le jour sous l'impulsion de Marwan Hamadé, ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur. Dans les locaux de l'Unesco, le ministre a présenté à la presse les objectifs de l'initiative intitulée « Résidence d'artistes », qui a pour but de favoriser les apprentissages artistiques dans l'enseignement public. M. Hamadé était entouré de la fondatrice de « Beyrouth, musée de l'art » (BeMA), Sandra Abou Nader, ainsi que de la représentante de l'association, Maya Hage, qui doit superviser le projet, ainsi que des artistes qui y participent.

L'établissement de « maisons d'artistes » au sein des écoles publiques est un projet pilote imaginé par le BeMA, une association ayant pour mission d'encourager l'innovation artistique au Liban. « Notre objectif est d'œuvrer à la participation des communautés locales en insistant sur le concept de décentralisation de l'art », explique Sandra Abou Nader, interrogée par L'Orient-Le Jour.

Depuis un mois, le projet est mis en place dans sept établissements scolaires publics : l'école Kamal Joumblatt au Chouf, l'école complémentaire de Jbeil, les deux écoles officielles de Saïda et de Tyr pour les filles, l'école officielle mixte de Zahlé, l'école de l'émir Chakib Arslan à Verdun (Beyrouth) et l'école Rachel Eddé à Sebeel (Zghorta). « À terme, nous avons la volonté d'étendre ce projet à l'ensemble du pays. Ces ateliers à destination des écoles publiques revêtent une importance certaine puisque l'art est une forme de dialogue pour les générations futures », explique Mme Abou Nader.

Durant six à huit semaines, des ateliers artistiques inédits seront organisés dans les sept établissements. Concrètement, les séances permettront aux élèves de créer ensemble des œuvres aussi diverses que des peintures, des sculptures, des mosaïques, voire même des vidéos artistiques, afin de les aider à développer leurs talents d'artiste.

Ces nouveaux cours sont intégrés à leur cursus scolaire. Les écoliers peuvent ainsi développer de nouvelles compétences grâce aux artistes sollicités par le BeMA. « Pour l'heure, les collectifs Kahraba et Studio Kawakeb participent au projet, à raison de huit séances d'une heure trente chacune. Ils doivent être rejoints par Soraya Ghezelbash, une artiste plasticienne et architecte franco-iranienne très active », détaille Maya Hage.

Les artistes vont se déplacer de ville en ville pour proposer à chaque fois de nouveaux projets collaboratifs. Ensemble, les élèves pourront en effet réaliser des œuvres qui seront ultérieurement présentées au BeMA. « Les artistes viennent de backgrounds très différents, allant du domaine de la performance scénique au théâtre de marionnettes, en passant par l'illustration et la sérigraphie », relève Mme Hage. Cette initiative rentre dans le cadre du programme du BeMA qui sera construit en face du musée national, sur le terrain appartenant à l'Université Saint-Joseph.

 

« Faire entrer l'art dans les écoles »
« Dans nombre de nos écoles publiques, la vie scolaire est aride au point que les inscriptions ont chuté. Les parents d'élèves ont exprimé leur souhait que le goût de l'art soit donné à leurs enfants par le biais de l'éducation. Je pense que les activités artistiques sont un facteur d'attractivité pour les écoles », souligne le ministre Marwan Hamadé. « Nous saluons la collaboration entre le BeMA et notre ministère. L'art doit entrer dans les écoles pour faire surgir la fibre artistique des élèves », a poursuivi M. Hamadé avant de suggérer qu'un coordinateur soit désigné pour encadrer les projets de bout en bout.

Interrogé par « L'OLJ », le directeur général du ministère de l'Éducation, Fadi Yarak, a expliqué avoir porté ce projet dans l'optique de « créer un espace artistique et culturel au sein des établissements scolaires, partant du principe qu'il est important de sensibiliser les élèves au monde de l'art dès le plus jeune âge ». « Plus globalement, ce projet vise à améliorer le système éducatif qui ne passe pas seulement par des cours académiques, mais également par des apprentissages artistiques », a souligné M. Yarak.

Détaillant son processus créatif, l'artiste Soraya Ghezelbash précise qu'elle « enseigne l'impression sur textiles à la fois aux élèves et aux professeurs d'art plastique, pour reproduire et maximiser l'apprentissage ». Au niveau de la tranche d'âge, les enfants de 9 et 12 ans sont concernés par ce projet. Quant au Studio Kawakeb, il fait la part belle aux collages et aux techniques de photo-transfert.
« L'art doit être perçu comme un moyen de dialogue et de rapprochement entre les communautés. L'ampleur de ce projet est réellement inédite », assure Mme Hage, en espérant qu' à l'avenir, d'autres établissements emboîteront le pas afin d'élargir les apprentissages proposés aux écoliers libanais.

 

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