Au-delà de la question du sort du Premier ministre démissionnaire, Saad Hariri (avec qui le contact demeure impossible), il apparaît évident que la crise actuelle survenue à la suite de la démission de M. Hariri, annoncée depuis Riyad, il y a une semaine, a ravivé la polémique autour de l'arsenal illégal du Hezbollah.
D'aucuns vont même jusqu'à estimer que la décision de M. Hariri a torpillé le compromis politique élargi conclu en 2016 entre le président de la République, Michel Aoun, et le chef de gouvernement démissionnaire pour mettre fin à la vacance au niveau de la première magistrature de l'État. M. Hariri aurait donc mis fin à la couverture officielle dont bénéficiait le parti chiite au sein du cabinet.
C'est d'ailleurs pour cette raison que l'ancien député Farès Souhaid, président du Rassemblement de Saydet el-Jabal, se félicite de la démission de M. Hariri. « Il n'y a plus de cohabitation possible entre le Hezbollah et la République libanaise », souligne l'ancien député de Jbeil dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour.
(Lire aussi : Nasrallah : Saad Hariri est "détenu en Arabie saoudite et ne peut pas rentrer")
Commentant le sort du compromis politique de 2016, auquel Michel Aoun reste attaché en dépit des derniers développements sur la scène locale, M. Souhaid explique : « Ils étaient deux à porter le lourd fardeau de la couverture étatique à l'arsenal du parti chiite : Saad Hariri et Michel Aoun. Riyad a sauvé le premier. Je me demande qui fera de même pour le second. »
De son côté, le Hezbollah et ses alliés du 8 Mars mènent une large campagne médiatique axée sur la « nécessité » d'un « retour immédiat » de Saad Hariri à Beyrouth. À cela s'ajoute le refus de voir le chef du gouvernement démissionnaire assigné à résidence, une éventualité que démentent les voyages de M. Hariri aux Émirats arabes unis il y a quelques jours.
Mais pour Farès Souhaid, cette campagne ne peut s'expliquer que par les tentatives de Hassan Nasrallah de pousser les Libanais vers un strabisme politique. « À travers la campagne médiatique, le parti chiite vise à détourner l'attention de l'opinion publique vers la question du sort de Saad Hariri, alors que le vrai problème réside dans l'arsenal illégal du Hezbollah, problème qu'il est temps de trancher », estime M. Souhaid, écartant la possibilité d'un proche retour de Saad Hariri au Liban.
« Légion d'honneur politique »
Outre la crise politique qu'elle a déclenchée, la démission de M. Hariri a poussé le chef de l'État à demander au patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, d'ajourner sa visite au royaume wahhabite. Mais le prélat devrait s'y rendre cette semaine. On s'attend même à ce qu'il rencontre le Premier ministre. En dépit de ce tableau, M. Souhaid préfère garder ce voyage loin des tractations de la politique politicienne. « D'autant qu'il s'agit d'une visite historique qui s'inscrit dans le cadre du dialogue islamo-chrétien, et de celui des civilisations », relève l'ancien député.
Commentant enfin la polémique suscitée autour de propos tenus jeudi par Michel Aoun et dans lesquels il accuserait Farès Souhaid de perturber les relations du Liban avec le Golfe arabe, l'ancien député se contente de remercier le président pour cette « légion d'honneur politique » qu'il estime ne pas mériter...
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« À travers la campagne médiatique, le parti chiite vise à détourner l'attention de l'opinion publique vers la question du sort de Saad Hariri, alors que le vrai problème réside dans l'arsenal illégal du Hezbollah, problème qu'il est temps de trancher » fossoyeur et traître. Ces armes n'ont jamais étaient dirigé vers un libanais, même ceux de ton espèce. Espèce qui devait passer devant un peloton d’exécution pour trahison. L'arsenal mon cher ami est celui qui garde nos frontières au sud et récemment celles de l'est d'ou devaient passer tes amis issus ton espèce qui ont pour noms daesh et al quaida. A genou mon frère et soit fier qu'il y'a des libanais imbus de dignité et d'honneur.
wayzani jamal
22 h 08, le 13 novembre 2017