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Liban - Opposition

Le mouvement de l’Initiative nationale prône « le retour à la légitimité »

Une centaine de personnalités opposées au Hezbollah se sont réunies hier à l'hôtel Monroe.

Vue des participants à la rencontre d’hier. Photo ANI

Tout comme il a donné le coup d'envoi au sexennat de Michel Aoun, le compromis politique élargi en vigueur au Liban a permis à plusieurs mouvements d'opposition de voir le jour. Ces partis (dont notamment les Kataëb) et plusieurs groupements à caractère politique déploient de grands efforts pour plaider en faveur d'un retour « à la légitimité et aux constantes souverainistes de l'intifada de l'Indépendance », face à ce qu'ils perçoivent comme « l'hégémonie du Hezbollah sur le Liban ».

C'est dans ce cadre que s'inscrit la troisième réunion préparatoire du mouvement de l'Initiative nationale, tenue hier à l'hôtel Monroe, à Beyrouth. Lancée par le président du Rassemblement Saydet el-Jabal, Farès Souhaid, le journaliste Radwan Sayyed et plusieurs autres figures politiques opposées au Hezbollah et à la ligne politique actuelle, cette initiative tente, selon M. Souhaid, « de rectifier le tir ». « Il s'agit du tout premier mouvement politique, depuis l'effondrement de l'alliance du 14 Mars, qui revient vers des slogans axés sur le respect de la légitimité libanaise qu'incarnent la Constitution et l'accord de Taëf », a-t-il dit, au début de la séance. Il a également insisté sur l'importance de respecter les résolutions du Conseil de sécurité portant sur le Liban, dont notamment la 1559 (2004) et la 1701 (2006), et de se conformer à la légitimité arabe, dictée par l'appartenance du Liban au monde arabe.

Les personnalités présentes à la rencontre d'hier s'accordent sur les grandes lignes souverainistes qui guident leur action, d'autant qu'elles sont conscientes des « dangers » qu'encoure la stabilité politique, à la lumière du « mutisme du gouvernement, préoccupé par les calculs électoraux », comme on peut lire dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre. Mais il reste que les sujets d'actualité brûlante n'ont pas pu faire l'unanimité des participants.

Ainsi, les propos tenus récemment par le président iranien Hassan Rohani, et selon lesquels, en substance, aucune décision n'est prise au Liban (et ailleurs) sans la prise en compte du point de vue de l'Iran, ont suscité un long débat autour de la nécessité – ou non – de convoquer l'ambassadeur de Téhéran pour stigmatiser ces affirmations. Certains participants ont même été jusqu'à accuser le chef de l'État, Michel Aoun, et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, de manquement à leurs responsabilités dans ce domaine, appelant par la même occasion à la tenue d'un sit-in devant l'ambassade iranienne à Beyrouth, pour exprimer l'opposition des Libanais au discours du président de la République islamique.
Outre la question iranienne, les participants ont vivement critiqué Gebran Bassil pour avoir « lancé une campagne d'incitation à la haine » à l'encontre des réfugiés syriens présents au Liban. Au terme d'une longue discussion, les membres du mouvement de l'Initiative nationale ont exhorté les ministres des Affaires sociales, Pierre Bou Assi, et d'État pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi, à établir un plan pour résoudre ce problème conformément au droit international.

 

(Lire aussi : Le Mouvement de l’initiative nationale déterminé à mener le combat souverainiste)

 

Les législatives
Si la préservation de la souveraineté et la nette distinction entre le Liban et les actions du Hezbollah sont au centre des intérêts des personnalités présentes, elles semblent tout aussi convaincues de l'importance de se rapprocher des gens et des problèmes qui marquent leur quotidien, en période de préparation de campagnes électorales. Les participants ont donc veillé à rappeler au cabinet les crises socio-économiques qui ne font que s'amplifier sans solutions efficaces, critiquant dans le même temps un « immobilisme » face à la corruption.

Sans vouloir trancher explicitement la question des législatives de mai prochain, les initiateurs de ce mouvement se sont contentés de mettre en exergue la nécessité de mener au Parlement des personnes capables de soulever les questions des gens, et mettre en application des mécanismes à même de mobiliser les gens, au lieu de se contenter des communiqués publiés périodiquement.

Si d'aucuns estiment que les mouvements d'opposition ne parviendront pas à opérer la percée qu'ils espèrent au vu, bien entendu, des rapports de forces sur l'échiquier politique, Radwan Sayyed se veut optimiste. Interrogé par L'Orient-Le Jour en marge de la rencontre, il a estimé que « la situation est à son niveau le plus compliqué, sur tous les plans. Les gens attendent donc une initiative de ce genre ».
De même, Farès Souhaid s'est contenté, via L'OLJ, de faire valoir qu'il attendait les réactions des gens, d'autant que les sanctions américaines contre le Hezbollah vont les léser.

Le mouvement de l'Initiative nationale lancera sa proclamation lors d'un congrès qu'il tiendra au BIEL, le 22 novembre prochain.

 

 

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