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Liban - Liban-Arabie saoudite

Démission de Hariri : les Occidentaux entrent dans la danse

Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson. Photo AFP

Par cercles concentriques, et à mesure que les jours passent et que se poursuivent les démarches entreprises par le chef de l'État, Dar el-Fatwa et la présidence de la Chambre, l'écho de « l'offense » faite au Liban en la personne du Premier ministre s'élargit et se précise.

Le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, le Quai d'Orsay, qui a dépêché au Liban l'un de ses conseillers politiques, Aurélien Lechevallier, ainsi que le groupe de soutien au Liban ont fait preuve de compréhension, hier, pour la cause d'un retour rapide au Liban de Saad Hariri.

Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a même mis en garde contre toute « utilisation du Liban comme un lieu de conflits par procuration », tout en désignant le Premier ministre Saad Hariri comme un « partenaire solide des États-Unis ».
« Les États-Unis exhortent toutes les parties, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du Liban, à respecter l'intégrité et l'indépendance des institutions nationales légitimes du Liban. À cet égard, nous respectons le Premier ministre libanais Saad Hariri en tant que partenaire solide des États-Unis », a ajouté le secrétaire d'État dans un communiqué.
« J'ai eu l'assurance de la part du ministre des Affaires étrangères » saoudien « que le Premier ministre Hariri a pris tout seul la décision » de démissionner, avait déclaré, plus tôt, Rex Tillerson, dans l'avion qui le menait à Danang, au Vietnam. « Je n'ai aucune indication » selon laquelle il serait retenu en Arabie saoudite contre son gré, a-t-il ajouté. « J'espère que s'il entend toujours démissionner, il retournera au Liban pour rendre cela officiel, afin que le gouvernement libanais puisse fonctionner correctement », a poursuivi le secrétaire d'État américain.
« La structure actuelle du gouvernement a permis de maintenir un certain calme, la paix au Liban, donc dès qu'on remet en cause cet équilibre des pouvoirs qui a fait ses preuves, cela crée un potentiel pour un changement de situation », a mis en garde Rex Tillerson. « Nous demandons aux acteurs extérieurs de ne pas s'en mêler », a-t-il lancé, dans une allusion à l'Iran et à la Syrie voisine.

 

(Lire aussi : Nasrallah : Saad Hariri est "détenu en Arabie saoudite et ne peut pas rentrer")

 

 

Paris et le souci de la sécurité
Dans la capitale française, au-delà de la situation personnelle de Saad Hariri, c'est le souci de la sécurité qui prime, rapporte notre correspondant Élie Masboungi.

« Deux sons de cloche se font entendre aujourd'hui à Paris, écrit-il. Une interview radio dans laquelle Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, indique que le chef du gouvernement n'est ni en détention ni en résidence forcée, et un passage de la déclaration quotidienne du porte-parole du Quai d'Orsay où l'on peut lire : "Comme le ministre l'a dit (...), nous souhaitons que M. Saad Hariri dispose de toute liberté de mouvement et soit pleinement en mesure de jouer le rôle essentiel qui est le sien." » Mais au-delà de ces indications, une grande inquiétude transparaît dans certains milieux politiques français traditionnellement intéressés par la situation au Liban et la région – plus précisément l'Élysée, le Quai d'Orsay et des députés et sénateurs amis du pays du Cèdre. On redoute dans ces milieux que le conflit saoudo-iranien ne se traduise par des troubles au Liban.

Des troubles, des attentats ou des affrontements limités au Liban seraient bien plus graves qu'une escalade en Syrie ou en Irak, souligne un député et ancien haut fonctionnaire français, estimant qu'il est urgent que la France intensifie ses contacts avec Téhéran et Riyad pour prévenir toute escalade.

 

Jeudi, l'ambassadeur de France à Riyad François Gouyette avait été reçu par M. Hariri à son domicile de Riyad. Sans que ce détail n'entraîne de commentaire, on indiquait de source française qu'une tierce personne dont on ne connaît ni la fonction ni la qualité était présente lors de cette rencontre.

 

Sur tous les autres sujets, notamment sur les détails des échanges entre le président Macron et le prince héritier Mohammad ben Salmane, jeudi, l'Élysée a observé hier un mutisme total. À toutes les questions posées à ce sujet, on répondait qu'il faut, à tout prix, empêcher que la crise ne dégénère et ne débouche sur des incidents de rue ou autres troubles à l'ordre public.

 

À Beyrouth, rapporte Hoda Chédid, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, n'a pas réagi tout de suite à l'offre de se rendre en Arabie saoudite pour y rencontrer M. Hariri, proposée par le chargé d'affaires saoudien à Baabda. On redoute, dans les cercles officiels, que cette offre ne soit un piège tendu au Liban et que le pouvoir saoudien ne profite de cette visite pour forcer la main à M. Hariri et le contraindre à présenter sa démission par écrit à M. Bassil. Toutefois, il est possible que le président Aoun charge M. Bassil d'effectuer une tournée des grandes capitales pour plaider le dossier libanais. Combien de temps le chef de l'État compte-t-il attendre le retour du Premier ministre, sachant que le Liban vient de passer une semaine sans Conseil des ministres ? Selon une source informée citée par notre correspondante, le temps de l'attente ne serait pas illimité mais, encouragé par la stabilité de la situation, le chef de l'État pourrait accorder un nouveau délai d'une semaine aux efforts pour obtenir le retour de M. Hariri au Liban.

 

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commentaires (8)

Des infos intéressantes dans ce papier et qui n'avaient pas été dévoilées jusque là. On y apprend que l'entretien entre Gouyette et le PM (délissionné?) s'est déroulé devant témoin et que le PR n'enverrait pas Bassil à Ryad de peur qu'il y ait un piège derrière cette invitation.

Marionet

08 h 29, le 12 novembre 2017

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Commentaires (8)

  • Des infos intéressantes dans ce papier et qui n'avaient pas été dévoilées jusque là. On y apprend que l'entretien entre Gouyette et le PM (délissionné?) s'est déroulé devant témoin et que le PR n'enverrait pas Bassil à Ryad de peur qu'il y ait un piège derrière cette invitation.

    Marionet

    08 h 29, le 12 novembre 2017

  • "Il est possible que le président Aoun charge Gébran Bassil d'effectuer une tournée des grandes capitales pour plaider le dossier libanais". Envoie-t-on un pyromane pour éteindre un feu ?

    Un Libanais

    12 h 07, le 11 novembre 2017

  • Il est clair que ce sera Raï qui ramenera la chevre au bled. Et si l’arabie ne lève ne serait-ce qu’un seul doigt sur lui, ce sera le début de la 3eme guerre mondiale.

    Jean-Louis Fohl

    11 h 25, le 11 novembre 2017

  • Personne n'a eu encore l'idée d'inviter Ben Salmane au Liban ....histoire de négocier le retour de l'otage notre premier ministre Saad Hariri ! Personne n'a eu encore l'idée ? Même pas pour la forme ! Décidément on est à court d'idée ! (C'était la minute d'humour) Trop triste finalement .... Kel hal shark sharshaha !

    Sarkis Serge Tateossian

    11 h 13, le 11 novembre 2017

  • bassil n'irait pas a Riuadh, de crainte que ben salman ne le sequestre lui aussi. le mieux serait d'y envoyer ali ammar , a mon avis ,lui symbolise les 2 faces du liban d'aujourd'hui : le resistant pro iranien ET le proletaire travailleurs libanais.

    Gaby SIOUFI

    10 h 07, le 11 novembre 2017

  • HARIRI A DEMISSIONNE ! MEME S,IL REVIENT AU LIBAN CE SERAIT POUR CONFIRMER SA DEMISSION ! IL N,ACCEPTERAIT PLUS DE PRESIDER UN GOUVERNEMENT OU LA MILICE A LE DERNIER MOT... NI PLUS UN NOUVEAU GOUVERNEMENT OU PARTICIPERAIT LA MILICE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 27, le 11 novembre 2017

  • JE TIENS A FELICITER MONSIEUR ISSA GORAIEB SUR SON EDITORIAL D,AUJOURD,HUI !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 16, le 11 novembre 2017

  • YIA JABAL MA YHIZAK RI7 ! TOUT EST DIT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 18, le 11 novembre 2017

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