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Liban - Partis

La démission de Hariri exacerbe les divisions au sein du courant du Futur

Des portraits géants et des calicots portant le sloghan « Nous sommes tous Saad (Hariri) » ont commencé à faire leur appartion dans les quartiers de la capitale ( ici à Ras-Beyrouth). Aziz Taher/Reuters

L'annonce surprise par le chef du gouvernement, Saad Hariri, depuis Riyad, de sa démission et l'énigme qui entoure sa visite prolongée dans la capitale saoudienne, que certains assimilent à une assignation à résidence, ont semé la confusion non seulement dans les rangs du Hezbollah, accusé de consacrer la « mainmise » de l'Iran sur le Liban, mais aussi au sein du courant du Futur, dont est issu le Premier ministre démissionnaire.

Ce dernier est pointé du doigt implicitement pour avoir « laissé faire » alors qu'il présidait un gouvernement regroupant des ministres du parti chiite, en fermant l'œil sur les agissements du Hezbollah à l'intérieur comme à l'extérieur du Liban, comme l'ont insinué plusieurs voix saoudiennes qui ont explicitement fait assumer cette responsabilité au gouvernement.

Longtemps considéré comme un allié par excellence de l'Arabie saoudite, le chef du courant du Futur ainsi que les membres de sa formation se trouvent aujourd'hui en porte-à-faux avec les nouvelles pratiques inaugurées à leur égard par le prince héritier, Mohammad ben Salmane.

Après avoir vivement salué le texte de la démission de M. Hariri, tout en essayant de dissimuler leur propre surprise quant à son timing, les membres du courant se sont toutefois ressaisis après que les rumeurs relatives à une démission forcée et une limitation des mouvements du Premier ministre se sont amplifiées. Le ton a aussitôt changé au sein de cette formation, du moins officiellement, révélant néanmoins des divisions à l'intérieur même du courant dont les membres sont en profond désaccord sur la politique à adopter face à cette crise.

 

(Lire aussi : Nasrallah : Saad Hariri est "détenu en Arabie saoudite et ne peut pas rentrer")

 

 

Dans un communiqué publié après la rencontre de ses assises, jeudi dernier, le bloc parlementaire et le bureau politique du Futur ont indiqué que le retour au Liban de M. Hariri est une « nécessité pour recouvrer la dignité et pour préserver les équilibres internes et externes du Liban ».
Cette déclaration vient ainsi s'aligner sur la position officielle du chef de l'État, Michel Aoun, qui à ce jour ne s'est toujours pas prononcé sur la constitutionnalité de la démission, affirmant vouloir attendre le retour du Premier ministre. Elle vient également rejoindre les voix qui se font plus fortes et plus fermes, au sein de l'establishment politique, pour un retour du Premier ministre à Beyrouth avant toute autre chose.

Le communiqué publié par le courant du Futur, devait confier à L'OLJ une source proche de cette formation, « n'a pas fait l'unanimité au sein du bureau politique, encore moins parmi les députés présents, dont plusieurs ont refusé d'aller dans ce sens ». Selon cette source, cette déclaration aurait été en quelque sorte « imposée » par la députée Bahia Hariri, dont la présence aux deux dernières réunions du courant était exceptionnelle, puisqu'elle ne participe quasiment jamais à ces assises.
« Le communiqué est axé sur la forme (le retour de Saad Hariri) et non sur le fond du problème, à savoir les armes du Hezbollah et son implication dans les guerres régionales », poursuit la source.

C'est l'avis que partageraient les faucons au sein du courant, qui ont réussi cette fois-ci à rallier d'autres membres à leur cause. Ils considèrent en effet qu'un tel communiqué constitue une « confrontation directe » avec le régime saoudien qui affirme être venu à bout de patience et se dit déterminé à en découdre avec le Hezbollah « et tous ceux qui lui accordent une légitimité ».
« Nous souhaitons tous le retour de M. Hariri, mais ce n'est pas par la confrontation, encore moins en ignorant le fond du problème à l'origine de son séjour forcé que l'on résoudra la crise », commente encore la source proche du Futur qui préconise la nécessité de recourir plutôt « aux canaux diplomatiques » pour sécuriser son retour.

C'est dans le même esprit qu'il faut comprendre les propos d'un responsable proche du courant qui a requis l'anonymat et qui affirme que les circonstances actuelles dictent, aujourd'hui plus que jamais, la nécessité de rectifier le tir en planchant sur les causes à l'origine de cette crise, à savoir « le déséquilibre créé par le fait accompli de la toute-puissance du Hezbollah, au Liban comme à l'extérieur ». « Il est temps de changer l'équation du vainqueur et du vaincu pour pouvoir extirper le Liban de l'ornière », a-t-il dit.

C'est un son de cloche similaire qu'a répercuté le député du courant du Futur Ahmad Fatfat, qui, dans un discours prononcé hier à Denniyé, s'est prononcé en faveur d'« un gouvernement qui s'engage à respecter les équilibres internes ». Il a également préconisé le retour immédiat à la déclaration de Baabda en faveur de la distanciation du Liban par rapport aux crises régionales.
« Nous souhaitons un gouvernement qui se prononce ouvertement et avec conviction en faveur de l'application des résolutions internationales, à leur tête, la résolution 1701 et les résolutions auxquelles elle fait référence, dont la 1559 (qui prévoit notamment le désarmement et la dissolution de toutes les milices) », a-t-il déclaré.

 

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L'annonce surprise par le chef du gouvernement, Saad Hariri, depuis Riyad, de sa démission et l'énigme qui entoure sa visite prolongée dans la capitale saoudienne, que certains assimilent à une assignation à résidence, ont semé la confusion non seulement dans les rangs du Hezbollah, accusé de consacrer la « mainmise » de l'Iran sur le Liban, mais aussi au sein du courant du Futur,...

commentaires (6)

L'état actuel du pays est principalement dû aux conséquences des Accords du Caire du 3 novembre 1969 entre Charles Hélou et Yasser Arafat, puis L'Alliance de Michel Aoun avec Hassan Nasrallah conclue le 6 février 2006 en l'église de Mar-Mikhaél (Chiyah). Lorsqu'on se compare au général de Gaulle, on ne se comporte pas en Edouard Daladier !

Un Libanais

19 h 04, le 11 novembre 2017

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Commentaires (6)

  • L'état actuel du pays est principalement dû aux conséquences des Accords du Caire du 3 novembre 1969 entre Charles Hélou et Yasser Arafat, puis L'Alliance de Michel Aoun avec Hassan Nasrallah conclue le 6 février 2006 en l'église de Mar-Mikhaél (Chiyah). Lorsqu'on se compare au général de Gaulle, on ne se comporte pas en Edouard Daladier !

    Un Libanais

    19 h 04, le 11 novembre 2017

  • eh bien la propagande est bien huile et a atteint son but a ce que nous voyons maintenant j'aimerai demander aux personnes qui affirme que hariri est detenu ou encore en residence surveiller s'il revient au liban meme pour 1 jour ... qu'allez vous dire !?!?! ... vous allez dire oui il etait detenue mais grace a nos efforts il a ete liberer!?!?! pourtant hariri a vue de grande personnalité, et des ambassadeurs ... ceux la n'ont ils pas pu fuiter qu'effectivement hariri etait detenue !!?!? REFLECHISSEZ UN PEU SVP ... l'avenir du liban est en jeu car si l'axe iran, syrie etc réussissent dans ce coup croyez moi vous allez etre les premiers a vous mordre le doitgs bien jolie ce peuple libanais amnésique jusqu'à la moelle

    Bery tus

    15 h 24, le 11 novembre 2017

  • ON NE PEUT MÊME PAS APPLIQUER "ILS ONT PERDU LA TÊTE" CAR ILS N'ONT JAMAIS EU UNE TÊTE PENSANTE CES SAOUDIENS PRIMITIFS. MÊME SI SAAD HARIRI EST IMPLIQUÉ DANS CES AFFAIRES DE CORRUPTION, IL FAUT PAS OUBLIÉ QU'IL EST LE PREMIER MINISTRE DU LIBAN. À QUEL POINT ILS NOUS RESPECTENT ET NOUS AIMENT CES KABAELS PRIMITIFS.

    Gebran Eid

    13 h 05, le 11 novembre 2017

  • Quoi qu'il en soit les raisons du mécontentement saoudien, (Hezballah, corruption inter-saoudien, affaires de gros sous...) Un premier ministre d'un pays souverain en voyage diplomatique on ne peut le séquestrer .... Séquestrer une simple secrétaire est un crime ! Alors cessons de leur trouver des excuses fallacieuses... Il s'agit de notre premier ministre

    Sarkis Serge Tateossian

    11 h 38, le 11 novembre 2017

  • sincerement, on le serait pour beaucoup moins que cela. comment les en blamer ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 33, le 11 novembre 2017

  • IL N,Y A QU,UN GOUVERNEMENT DE LA DISTANCIATION ET DE L,APPLICATION INTEGRALE DE LA 1701 POUR TIRER LE PAYS DU PRECIPICE OU IL EST POUSSE ! QUAND A HARIRI IL EST LIBRE DE SES MOUVEMENTS ET IL EST DEVENU PERSONNELLEMENT LE PARTENAIRE DES ETATS UNIS... DECLARATION DE TILLERSON... DANS LEUR LUTTE CONTRE L,HEGEMONIE PERSE DANS LA REGION AVEC TOUT CE QUE CELA VEUT DIRE ! FAUT BIEN QUE LE FUTUR ET LE BLOC DU 14 MARS Y PRENNENT NOTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 49, le 11 novembre 2017

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