Dans le climat d'incertitude créé par la démission du Premier ministre Saad Hariri depuis Riyad, le ministre démissionnaire de l'Éducation Marwan Hamadé, interrogé par L'OLJ sur sa lecture des événements, exclut tout lien entre cette démission et les purges qui ont eu lieu au sein du royaume wahhabite le même jour. Ce lien « n'existe que dans l'imagination de certains », souligne le député, membre de la Rencontre démocratique. Il affirme que cette démission provient du ras-le-bol de la part de Saad Hariri et des pays arabes.
Le ministre démissionnaire estime que de grands dangers guettent le Liban « si on persiste à le mettre sous la coupe iranienne, l'exposant à une escalade régionale et une dégringolade économique ». Interrogé sur le sort du gouvernement, M. Hamadé le décrit comme « en suspens ». Et les élections législatives prévues pour le printemps prochain ? « Un grand point d'interrogation entoure la tenue de ces élections, souligne-t-il. De toute façon, la nouvelle loi est très compliquée, et la commission ministérielle chargée de ce dossier, dont je ne fais pas partie, n'arrivait pas à s'entendre sur le mode de mise en application. » Et à la question de savoir s'il a des craintes sur le plan sécuritaire, M. Hamadé estime que « les personnalités devront de nouveau prendre des précautions, parce qu'on ne peut pas prendre à la légère ce qu'a dit le Premier ministre » concernant les menaces pesant sur sa vie, dans son discours annonçant sa démission.
Pour le ministre démissionnaire, la seule porte de salut passe par un dialogue « immédiat » qui traite des points sensibles, notamment la politique de défense. Un dialogue qui permette de « trouver une solution à des armes auxquelles on ne peut plus indéfiniment lier le sort du pays ». Il estime que « l'une des erreurs du président Michel Aoun a été de lier ces armes à la question du Proche-Orient, et que c'est ce cumul qui nous met dans cette situation critique aujourd'hui ». Dans tous les cas, ajoute-t-il, « le consensus d'octobre 2016 est terminé ».
À la question de savoir si le tweet du chef du bloc de la Rencontre démocratique Walid Joumblatt, qui avait estimé samedi que « le Liban est trop petit et trop faible pour supporter les fardeaux économiques et politiques de cette démission », ne constituait pas un désaveu de la démission du Premier ministre, M. Hamadé a répondu : « Je suis d'accord avec M. Joumblatt en tous points, le Liban est en danger. Nous n'avons le choix que de revenir au dialogue sur les points litigieux et à la déclaration de Baabda afin d'éviter une descente aux enfers. »
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GOUVERNEMENT LIBRE DE SES ACTES ET ELECTIONS LIBRES ET DEMOCRATIQUES... ET SURTOUT JUSTES... NE PEUVENT SE FAIRE EN PRESENCE ET AVEC LA PARTICIPATION D,UNE PARTIE D,UNE COMMUNAUTE ARMEE !
13 h 54, le 06 novembre 2017