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Économie - Finances

La BDL encourage les expatriés à investir dans l’immobilier au Liban

Dans sa dernière circulaire, la Banque centrale ouvre pour la première fois son programme de prêts subventionnés aux Libanais installés à l'étranger.

« Le secteur de l’immobilier est le plus grand bénéficiaire des plans de relance de la BDL, qui espère ainsi stimuler l’économie », souligne Ibrahim Jamali, professeur à l’Université américaine de Beyrouth. Photo archives Reuters

Pour son sixième plan de relance dont les détails ont été publiés dans la circulaire n° 475 du 19 octobre, la Banque du Liban (BDL) a inclus pour la première fois les expatriés et les personnes d'origine libanaise ayant demandé à acquérir la nationalité libanaise dans son mécanisme de prêts subventionnés qui cible notamment le secteur immobilier. Les expatriés jouent un rôle important dans l'économie nationale, avec des transferts estimés à 7,62 milliards de dollars en 2016, en hausse de 1,8 % par rapport à 2015. Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, avait par ailleurs annoncé en mai une nouvelle loi qui permet le recouvrement de la nationalité libanaise.

Avec cette circulaire, la BDL met ainsi à disposition des banques commerciales une enveloppe de 500 millions de dollars et de 750 milliards de livres libanaises (496 millions de dollars), soit un total d'environ un milliard de dollars. Le taux d'intérêt des prêts en dollars est fixé au plafond des taux fédéraux américains, tandis que celui des prêts en livres libanaises est de 1 %. La circulaire fixe également les taux de prêt des banques commerciales aux particuliers.

« Il s'agit là de la première initiative concrète pour attirer le potentiel financier des expatriés au Liban », indique à L'Orient-Le Jour Nassib Ghobril, directeur du département de recherche de Byblos Bank. Pour y être éligibles, les expatriés doivent avoir vécu en dehors du Liban au moins 5 ans et avoir un casier judiciaire vierge. « Les conditions des prêts immobilier (en dollars) pour les expatriés, qui délaissent le marché immobilier libanais depuis 2014, sont très intéressantes : 30 ans de délai de remboursement et 4 ans de délai de grâce », dit-il. Ces prêts sont plafonnés à 800 000 dollars (contre 530 000 dollars auparavant), ce qui freine la spéculation immobilière, selon Nassib Ghobril. C'est également la première fois que la moitié d'un plan de relance de la BDL est en dollars. « Cette décision pourrait être liée à l'ouverture des prêts aux expatriés, qui ont plus facilement accès aux dollars qu'aux livres libanaises », avance Nassib Ghobril.

 

(Pour mémoire : Logement : la BDL relève le plafond des prêts subventionnés)

 

« Stimuler l'économie »
« Le secteur de l'immobilier est le plus grand bénéficiaire des plans de relance de la BDL, qui espère ainsi stimuler l'économie », souligne Ibrahim Jamali, professeur à l'Université américaine de Beyrouth. Il rappelle cependant l'avertissement du Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport de janvier dernier, qui met la lumière sur le degré d'exposition des banques au secteur du logement. « Environ 90 % du portefeuille de prêts du secteur bancaire sont exposés à l'immobilier de manière directe par des prêts au logement et des prêts à des promoteurs, ou de manière indirecte par le biais de garanties », peut-on lire dans le rapport. Le FMI souligne néanmoins que les défauts de paiements restent bas dans l'immobilier (1,6 %) par rapport à 10,4 % au total, et ce grâce aux plans de relance de la BDL. « De plus, ces plans permettent aux Libanais d'emprunter des sommes de 17 % plus élevées qu'en temps normal pour financer un investissement immobilier », ajoute Ibrahim Jamali.

En dehors des prêts immobiliers, les expatriés ont également accès à des prêts qui doivent servir des projets au Liban et sont plafonnés à 15 millions de dollars avec un délai de remboursement de 15 ans. Tout comme le reste des prêts détaillés dans la circulaire, ils ne peuvent pas servir à refinancer ou rembourser d'anciens prêts, ni à financer l'acquisition de parts sociales ou de participations financières, entre autres conditions.

 

(Pour mémoire : Airbnb à Beyrouth : déjà la saturation ?)

 

 

Dans le cadre de ses plans de relance précédents, la BDL touche à de nombreux secteurs, tels les énergies renouvelables, la recherche et l'enseignement supérieur. Par exemple, la BDL subventionne 15 % des prêts en dollars qui financent les secteurs productifs ; 100 % des prêts en dollars dirigés vers l'enseignement supérieur ; 150 % des prêts en dollars alloués à la recherche et le développement ; 150 % des prêts en dollars favorables à l'environnement, de moins de 20 000 dollars ; et 150 % des prêts en dollars finançant des projets artistiques, avec 17 ans de délai de remboursement et 2 ans de délai de grâce pour un montant de 3 millions de dollars au maximum.

La circulaire vise également plusieurs nouvelles catégories d'employés libanais. Outre celles qui ont déjà des accords de coopération avec les banques, tels les pompiers et la police de Beyrouth, les employés de l'Autorité des marchés financiers bénéficient de prêts immobiliers en livres libanaises plafonnés à 200 milliards de livres libanaises (132 400 dollars) et subventionnés à 100 % par la BDL. Les mêmes conditions sont appliquées aux employés du comité de surveillance de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS).

 

 

 

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