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Liban - Parlement

La Chambre adopte le premier budget depuis 12 ans

Sur un total de 125 députés, 61 ont voté pour, 4 ont voté contre et 8 se sont abstenus; le gouvernement entamera incessamment la préparation du budget 2018.

Le Premier ministre annonçant le vote du budget 2017. Photo Ali Fawaz

Après trois journées de débats au Parlement, les députés ont adopté hier le budget de l'État pour l'exercice 2017. Le dernier budget voté par la Chambre remontait à 2005, tandis que le dernier bilan voté est celui de l'exercice 2003 (voté en 2005). En dépit du retard pris pour l'adoption de ce texte, le vote a été mis, par un grand nombre de protagonistes, au crédit d'un redressement des institutions.

Toutefois, le député Samy Gemayel a protesté contre le fait que le vote s'est fait sur certains articles alors que le quorum faisait défaut. Et pour le député Hassan Fadlallah, le vote d'hier a ruiné « l'excellent travail de contrôle » réalisé par la commission des Finances au cours des derniers mois, et « consacré le retour du partage des parts et des marchés accordés aux amis ».

Le vote du projet s'est fait à main levée, article par article. Ses chiffres définitifs n'ont toutefois pas été rendus publics hier. Sur un total de 125 députés, 61 ont voté pour, 4 ont voté contre et 8 se sont abstenus. Les autres étaient absents. Ont voté contre des députés Kataëb ainsi que Boutros Harb. Parmi les abstentionnistes, il faut probablement compter Nagib Mikati, ainsi que des députés des Forces libanaises et du Hezbollah.

Mercredi soir, 57 députés avaient voté en faveur de l'ajout d'un article de loi permettant l'adoption du budget sans bilan arrêté. Onze députés avaient voté contre et un seul, Imad el-Hout, s'était abstenu. Le député Ibrahim Kanaan, qui avait mené la bataille du Courant patriotique libre sur l'exigence du bilan comptable avant l'élection de Michel Aoun à la magistrature suprême, s'était retiré de cette séance-là avant le vote.
À l'issue de la séance d'hier, le Premier ministre Saad Hariri a assuré que « le gouvernement commencera l'étude du budget 2018 à partir de la semaine prochaine ».

 

(Lire aussi : Vote du budget 2017 : une victoire en demi-teinte)

 

Voici les principaux articles votés avec les principales déclarations faites lors du débat :
– Télécoms : le budget de ce ministère a été diminué de près de 76,5 milliards de livres. Les députés ont décidé d'en reporter 75 milliards de livres au budget 2018.
En marge du vote de ce budget, un débat a opposé les députés au sujet de la société en charge de l'installation de la fibre optique. Pour Saad Hariri, « le secteur des télécoms est l'un des plus importants et il faut œuvrer pour son développement ». Compte tenu de la complexité du sujet, M. Berry a proposé aux députés qui souhaitent interroger le ministre, sur un point qu'ils jugent obscur, d'en faire la demande écrite. « Personnellement, a-t-il dit, je préfère que les appels d'offres passent par la direction des adjudications. » Et de préciser que tous les contrats supérieurs à 100 millions de livres doivent être soumis à des adjudications.

– Réserves du budget : le budget adopté est de 1 388 milliards de livres.

– Centre libanais pour la conservation de l'énergie (LCEC): les députés ont voté à deux reprises le budget de cet organisme. La première fois, l'octroi d'une somme de 6 milliards de livres lui a été refusé. Après intervention du Premier ministre et des ministres des Finances et de l'Énergie, une somme de 2 milliards de livres lui est octroyée. Pour le député Hassan Fadlallah, « ce centre est une société privée qui effectue des adjudications en lieu et place des ministères et ses employés ne doivent pas être rétribués par l'État.

– Affaires étrangères : le budget a été adopté tel quel, mais lors des discussions concernant cet article budgétaire, le député Hassan Fadlallah a demandé des informations au sujet du loyer du bâtiment abritant les locaux de l'Escwa. « Le dossier est en négociation entre le ministère des Affaires étrangères et l'Escwa », a alors répondu le ministre de la Justice, Salim Jreissati, qui a laissé entendre que le siège de cette organisation de l'ONU pourrait être déplacé hors de Beyrouth. Ce point a été laissé en suspens.

– Intérieur : le budget a été adopté, avec une augmentation de douze milliards de livres au bénéfice des FSI, a précisé le ministre des Finances.

– Information : le budget a été adopté, mais selon M. Hariri, » le dossier du conseil d'administration de Télé Liban sera étudié en Conseil des ministres demain (aujourd'hui) ou lors de la prochaine séance.

– Justice, Économie, Agriculture et Éducation : les budgets ont été adoptés tels quels, mais le président du Parlement demande que les associations caritatives qualifiées de « fictives » soient identifiées afin qu'elles ne bénéficient plus de l'aide publique. À la demande du ministre de l'Éducation, Marwan Hamadé, un montant de 30 milliards de livres alloué aux écoles gratuites, que le gouvernement voulait supprimer, a été maintenu.

 

(Lire aussi : Budget 2017 : Kanaan souhaite renforcer le contrôle parlementaire sur les dépenses)

 

– Croix-Rouge libanaise : le budget a été approuvé avec une augmentation de dix milliards de livres, en raison du rôle joué par la CRL dans la bataille du jurd.

– Présidence de la République, présidence du Conseil des ministres, Chambre des députés, Cour des comptes, Inspection centrale, tribunaux religieux, Conseil supérieur de la défense, Direction générale de la Sécurité de l'État et Conseil du développement et de la reconstruction : approbations en série. En ce qui concerne la présidence du Conseil, le député Ibrahim Kanaan a demandé que « soient contrôlés par la Cour des comptes les dons et les crédits, sachant que les trois quarts des problèmes relatifs aux bilans comptables incombent au fait que les dons étaient jusqu'à présent uniquement contrôlés par le donneur ».

– Vers 19h, le ministre d'État pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi, s'est retiré brièvement de la séance pour protester contre l'absence de crédits pour des expropriations dans les régions de Baalbeck-Hermel et du Akkar. « Le Parlement ne peut plus ajouter des crédits au budget », a répondu M. Berry, ce qui n'a pas empêché M. Merhebi de quitter théâtralement le Parlement, pour y revenir quelques moments plus tard tout sourire.

 

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commentaires (3)

UNE PREMIERE DANS L,HEBETUDE QUI REGIT...

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 54, le 20 octobre 2017

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Commentaires (3)

  • UNE PREMIERE DANS L,HEBETUDE QUI REGIT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 54, le 20 octobre 2017

  • y a t il explication quant aux fameuses "economies" tirees comme des lapins par I kanaan , s'agissant du budget 2017? je veux dire il reste 2 mois jusqu'a la fin de l'annee. ces economies ont normalement du etre en grande partie utilisees ou quoi alors ? faut il vraiment croire que ces milliards existent toujours sous un chapitre comptable quelconque? LA SEULE QUESTION EN FAIT EST DE SAVOIR SI ON PEUT Y CROIRE !

    Gaby SIOUFI

    09 h 58, le 20 octobre 2017

  • Sur un total de 125 "députés", si on calcule bien: 61 ont voté pour le budget 4 ont voté contre 8 se sont abstenus donc 125 moins 73 "votants" = 52 n'étaient pas présents ! Où étaient-ils, que faisaient-ils...mais ils étaient tout simplement absents, avaient certainement des affaires plus importantes à règler que cette question de budget ! Et on les qualifie encore de "députés" ? Non, ce sont définitivement des IRRESPONSABLES, HONTE A EUX ! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 09, le 20 octobre 2017

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